Peu pratiquée en France, la thermoplastie bronchique est désormais proposée aux patients du CHU de Lille souffrant d’asthme sévère. Le principe est simple : sous anesthésie générale, l'intérieur des bronches du patient est chauffé à 65 degrés environ. L’efficacité de cette technique innovante dans la diminution de la fréquence des crises d’asthme, et du nombre d’hospitalisations a été démontrée scientifiquement.
Peu pratiquée en France, la thermoplastie bronchique dans l’asthme sévère est désormais proposée aux patients du CHU de Lille. Le principe est simple : sous anesthésie générale, l’intérieur des bronches du patient est chauffé à 65 degrés environ. L’efficacité de cette technique innovante dans la diminution de la fréquence des crises d’asthme, et du nombre d’hospitalisations a été démontrée scientifiquement.
Soigner l’asthme sévère par la chaleur : une innovation technique qui limite les crises d’asthme sévère
« Cette procédure est effectuée sous anesthésie générale, sans aucune incision chirurgicale. Un dispositif spécifique est mis en place à l’intérieur des bronches du patient, permettant de chauffer celles-ci. Il n’y a pas de destruction des tissus. On réduit uniquement la masse musculaire. » détaille le Dr Clément Fournier, Pneumologue et chef du Service d’Endoscopie Respiratoire à l’hôpital Calmette du CHU de Lille. La technique nécessite trois interventions de 40 à 60 minutes, à 3 semaines d’intervalle.
Des bénéfices importants pour le patient à court et long terme
« Ce traitement semble très prometteur et a déjà changé la vie d’une de ses patientes. Elle souffre encore de crises mais plus comme avant, sa fonction respiratoire s’est améliorée, et il a été possible de baisser sa dose de cortisone orale » fait valoir le Dr Cécile Chenivesse, Pneumologue à l’hôpital Calmette du CHU de Lille, qui rapporte son expérience de traitement d’une première patiente. « Bien sûr il faut rester prudent et voir ce que ce traitement va donner à moyen et long terme, mais je suis très optimiste, et la patiente aussi ! »
Chez plus des deux tiers des asthmatiques traités, les chercheurs constatent une réduction importante du nombre de crises annuelles. Les études médicales rapportent des résultats qui se maintiennent durant les cinq années qui suivent le traitement en cas de succès.
Un atout pour la santé publique en région rendu possible par l’engagement du CHU de Lille dans l’innovation
Rares sont les centres français qui ont adopté cette alternative. Au nord de Paris, le CHU de Lille est le seul à la proposer ses patients. Il en assure pleinement son financement grâce à son « Budget de Programme Innovation (BPI) ».
En savoir plus sur l’asthme sévère de l’adulte
Entre 200 000 et 400 000 personnes souffrent d’un asthme sévère en France, une pathologie grave et invalidante. Durant les crises d’asthme, elles souffrent d’une gêne respiratoire majeure due en partie à une contraction des muscles qui entourent les bronches. Des bronches se ferment partiellement, leur calibre rétrécit, et l’air ne peut plus passer correctement. Chez les asthmatiques sévères, ces muscles sont plus gros entraînant un resserrement plus important des bronches.
« Quand le traitement inhalé est au maximum et que son efficacité n’est pas optimale, on a recours à des corticoïdes par voie orale. Ces traitements peuvent entrainer des effets indésirables importants (prise de poids, diabète, ostéoporose, fonte musculaire). Des nouveaux traitements tels que la biothérapie peuvent également être envisagés, mais ils ne sont efficaces que dans certains types d’asthme sévère.» explique le Dr Stéphanie Fry, Pneumologue à l’hôpital Calmette du CHU de Lille. Elle ajoute « Pour certains asthmatiques, respirer représente une gêne de tous les instants. Chez certains patients, les crises aiguës sont fréquentes et sont accompagnées d’un risque vital.»