Premier bilan du réseau des 13 maternités privées et publiques du bassin de vie lillois
Des progrès considérables ont été réalisés pour mieux prendre en charge les grossesses et la naissance ainsi que le dépistage des pathologies pouvant se déclarer au cours de la gestation. Toutefois, des efforts restent à faire pour diminuer la mortalité materno-foetale et la morbidité périnatale. Pour atteindre ces objectifs, le Schéma Régional d’Organisation Sanitaire comprend un volet périnatalité basé sur la constitution de réseaux.
La région Nord – Pas de Calais est avec l’Ile de France, la région française où la natalité est la plus forte avec 58 235 naissances en 2000 et un taux de natalité de 13,6 0/00. Ce taux s’élève 16,9 0/00 dans le bassin de vie Métropole où 13 maternités publiques et privées se sont regroupées en réseau de soins gradués, spécialisés et hiérarchisés dans les disciplines obstétrico pédiatriques.
Le réseau « Bien naître en Métropole » , premier des 4 réseaux de la région à voir le jour, a été constitué en août 2001 et officialisé en janvier 2002 par le Directeur de l’Agence Régionale de l’Hospitalisation en même temps que les réseaux de l’Artois et du Littoral.
Ce réseau offre aux futures mamans une plus grande qualité et sécurité des soins.
« Bien naître en Métropole » pour mission de gérer l’urgence, coordonner l’offre de soins et l’intervention des professionnels des différentes disciplines au sein de la métropole lilloise et d’assurer un meilleur suivi des patients. Il regroupe 13 maternités publiques et privées dont la spécialisation et le rôle ont été définis . L’objectif arrêté par le SROS périnatalité est de réduire de 50% par an les décès maternels (8 par an en 2000), de réduire dans une proportion de 30 à 50% la mortalité et la morbidité périnatales et d’améliorer la prise en charge psychologique des femmes pendant la grossesse et après l’accouchement.
Centre de niveau I
Maternité au sein de laquelle sont pratiqués les soins néonataux de l’enfant ne présentant pas de problème particulier.
CH Seclin, CH Hazebrouck, clinique Lille SUD, clinique COTTEEL, Maternité de Marcq en Baroeul (dépend du CH de Tourcoing), Clinique du Parc CROIX,Clinique Saint Jean Roubaix, Clinique Val de Lys Tourcoing
Centre de niveau IIa
Maternité associée à une unité de néonatalogie susceptible d’assurer une surveillance et des soins spécialisés : CH Tourcoing, CH Armentières , Clinique sainte famille, GHICL(saint philibert )
Centre de niveau IIb
Maternité associée à une unité de néonatalogie permettant d’assurer 24h/24 des soins de plus haute technicité : CH Roubaix
Centre de niveau III
Maternité associée à une unité de néonatalogie et à une unité de réanimation néonatale permettant la surveillance et les soins spécialisés d’enfants qui présentent des détresses graves ou des risques vitaux nécessitant des soins de réanimation : CHRU Lille (Jeanne de Flandre).
Les atouts d’une organisation de la périnatalité en réseau*
Le réseau assure un accueil adapté aux différentes formes de grossesse et un dépistage des grossesses pathologiques éventuelles. Il réduit ainsi l’engorgement des plateaux techniques lourds notamment celui de l’Hôpital Jeanne de Flandre. Il sécurise les maternités de niveau I. Il favorise les transferts en fin de grossesse (transferts in utero) et limite de ce fait les transferts après la naissance. Enfin, il apporte aux professionnels une sécurité et un confort dans l’exercice de leur activité.
La charte du « Bien naître »
Mobilisés autour d’une charte intitulée « Bien naître », les professionnels et maternités s’engagent dans l’information du public sur la naissance, la définition des modalités de transfert , la création d’un dossier minimum commun, la continuité du suivi médical, la définition et l’évaluation de sécurité de la prise en charge et la bonne orientation des futures mamans avec le souci permanent est de préserver le lien mère-enfant.
L’information aux mamans
Les professionnels ont mis en place une campagne d’information pour les mamans pour qu’elles comprennent les raisons qui peuvent amener leur praticien à les transférer dans un autre établissement (exemple de lettre d’information aux mamans jointe au dossier). Elles doivent aussi savoir qu’elles sont susceptibles d’être re-transférées vers leur maternité d’origine si leur état le permet.
L’évaluation du réseau
Le nombre de transferts in utero suivi d’un accouchement à l’hôpital Jeanne de Flandre du CHRU a baissé : 254 en 1999, 209 en 2001 dont 45 provenant de la Métropole. Cette évolution exprime essentiellement l’autonomie croissante des autres Bassins de Vie de la Région.
Ces transferts sont opérés de plus en plus tôt, parce que les grossesses pathologiques sont mieux reconnues et font l’objet d’une politique plus interventionniste, dans l’intérêt des mères et des enfants.
66% des accouchements succédant à un transfert in utéro donnent naissance à des prématurés, dont les 3/4 sont transférés en néonatalogie. Les indications de transferts sont donc pertinentes : l’hôpital Jeanne de Flandre (niveau 3) joue pleinement son rôle de recours pour les autres établissements.
A noter que :
La survie des « grands prématurés » a des conséquences spectaculaires : L’ enfant né à 26 semaines (six mois) occupe un berceau de néonatologie pendant près de quatre mois !
D’autre part, un tiers des enfants impliqués dans la politique de réseau sont des enfants à terme. La réparation chirurgicale, notamment des malformations, doit être comptée au nombre des progrès remarquables.
Par la suite des analyses plus fines seront menées, incluant notamment la satisfaction des parents.
La périnatalité en chiffres (chiffres année 2000)
Taux de natalité
38,1% des naissances françaises ont eu lieu dans le Nord–Pas-de-Calais( 58 235 naissances)
France : 13,2 0/00
Nord – Pas-de-Calais : 13,6 0/00
Métropole : 16,9 0/00
Suivi de la grossesse
Pourcentage de femmes ayant eu moins de 7 consultations
France : 9,7 %
Nord : 11%
Pas-de-Calais : 8%
Mortalité maternelle
France : 11,5 pour 100 000 naissances Nord–Pas-de-Calais : 14 ,4 pour 100 000 naissances soit 6 à 8 décès