Jeudi 26 novembre 2009, le Nouvel Observateur a publié son classement annuel des hôpitaux et cliniques en France. Sur 1600 établissements publics et privés passés au crible, le CHU de Bordeaux sort grand gagnant, grâce notamment à ses performances en matière d’accident vasculaire cérébral et de pontage aorto-coronarien. L’occasion pour l’établissement de présenter deux unités d’excellence…
Prise en charge de l’AVC au CHU de Bordeaux
En 2008, en Aquitaine, 8 000 personnes ont été touchées par un AVC. 2 000 ont été prises en charge au CHU de Bordeaux dans l’unité Neurovasculaire dirigée par le Dr François Rouanet.
L’Unité Neurovasculaire (UNV) bénéficie de :
– 8 lits de soins intensifs (2×4 lits dans 2 salles différentes)
– 32 lits d’hospitalisation traditionnelle dont 4 lits de semaine
Les équipes médicales et paramédicales
. L’UNV travaille en lien étroit avec plusieurs équipes médicales : le SAMU, l’équipe Urgences, l’imagerie. Au sein du service interviennent : des médecins rééducateurs, des cardiologues, des diabétologues, des chirurgiens vasculaires.
A noter : Le fonctionnement du service de neuroradiologie en urgence, 24h / 24, contribue à l’efficacité et la réactivité de cette nouvelle unité.
. Une Equipe paramédicale dédiée comprenant : 1 infirmière et 1 Aide-Soignante pour 4 malades en soins intensifs, 1 kinésithérapeute, 1 orthophoniste, 1 diététicienne, 1 assistante sociale et 1 ergothérapeute. Ce dernier se rend au domicile des patients pour évaluer les lieux avec la famille, proposer des aménagements, rechercher le bon matériel…
L’AVC en quelques chiffres
Les accidents vasculaires cérébraux (AVC) sont la première cause de handicap physique chez l’adulte, la deuxième cause de démence et la troisième cause de décès en Europe. En France, on estime le nombre de personnes atteintes à 500 000 tandis que celui des nouveaux cas annuels est évalué à 150 000 (soit 1 toutes les 4 minutes).
4 heures 30 pour agir ; 6 heures après, les dommages sont souvent irréversibles :1 personne sur 5 décède dans le mois qui suit.
Les ¾ des survivants gardent des séquelles définitives
1/3 devient dépendant, 1/4 ne reprendra jamais d’activité professionnelle.
L’AVC ne frappe pas que des personnes âgées. Chaque année en France, 10 000 à 12 000 personnes de moins de 45 ans sont touchées**
Le pontage aorto-coronarien au CHU de Bordeaux
En 2008, dans le service de chirurgie cardio vasculaire dirigé par le Pr Xavier Roques, un peu plus de 1 700 interventions chirurgicales cardiaques ont été réalisées ce qui vaut à Haut-Lévêque d’être le premier centre français. A l’actif de cette unité 500 pontages aorto-coronaires pour 840 chirurgies valvulaires, 120 chirurgies congénitales et 240 autres opérations.
Les patients recrutés dans le service de chirurgie cardio-vasculaire du CHU de Bordeaux pour pontages aorto-coronaires le sont sur le CHU (Hôpital Haut-Lévêque), sur les hôpitaux périphériques et sur les cliniques privées d’Aquitaine.
Environ 15 % des patients sont opérés en semi-urgence après qu’ils aient été stabilisés. La majorité des interventions sont réalisées à coeur arrêté sous circulation extracorporelle; un chirurgien du service est dédié à l’activité de chirurgie coronaire à coeur battant.
La prise en charge est multidisciplinaire
. l’anesthésiste et le chirurgien pour l’intervention,
. le réanimateur pour les suites opératoires,
. le chirurgien, les infirmières, les kinésithérapeutes pour les quelques jours d’hospitalisation avant le passage en maison de réadaptation fonctionnelle dédiée à la cardiologie.
Ce service a pour spécificité d’être adossé aux services d’urgence cardiaque (SAU), de travailler en collaboration étroite avec la cardiologie interventionnelle et de prendre en charge les patients en période aiguë, en développant le plus possible une approche thérapeutique hybride associant l’angioplastie et le pontage aortocoronaire.
L’unité dispose aussi d’un service de réanimation de haute technicité et compétence permettant la prise en charge des patients en insuffisance cardiaque aiguë post-infarctus avec l’assistance circulatoire et celle des patients très âgés.
Le pontage aorto-coronaire : principaux repères
Le pontage aorto-coronaire a été longtemps le traitement anatomique direct de la pathologie artérielle coronaire. L’avènement de l’angioplastie puis de l’angioplastie avec endoprothèse coronaire, qui sont des techniques moins traumatisantes, a entrainé un recul des indications du pontage aorto-coronaire.
Aujourd’hui, il est réservé à certaines atteintes anatomiques spécifiques de la maladie coronaire, à l’impossibilité ou à l’échec de l’angioplastie, aux patients ayant eu plusieurs angioplasties ou patients diabétiques. Avant les années 2000, cette intervention était la plus pratiquée dans les services de chirurgie cardiaque ; aujourd’hui, elle est passée au second plan après la chirurgie valvulaire.
13 700 pontages aorto-coronaires ont été réalisés en France en 2008 pour près de 18 000 interventions valvulaires et près de 120 000 angioplasties.
* L’enquête du Nouvel Observateur : 1600 établissements publics et privés ont été passés au crible dans toute la France et 70 pathologies ont été analysées. Le CHU de Bordeaux sort n°1 de ce classement général, suivi du CHU de Toulouse et du Groupe hospitalier Pitié Salpêtrière. La note globale résulte de la combinaison d’une dizaine d’indicateurs dont le volume d’activité, la notoriété, la technicité, la part de l’ambulatoire, la part de la chirurgie, la part de la coelioscopie, la durée moyenne de séjour, la diversité et la mortalité hospitalière.
**Sources : CHU de Bordeaux et www.franceavc.com