Rare et particulièrement agressif, le cancer du sein inflammatoire représente 2 à 4% des cancers du sein diagnostiqués chaque année en France. Il se manifeste par une inflammation diffuse du sein liée à l’envahissement des vaisseaux lymphatiques cutanés par des cellules cancéreuses, et associée à un pronostic réservé. Après le début du traitement médicamenteux, la prise en charge chirurgicale repose actuellement sur une mastectomie sans reconstruction mammaire immédiate (RMI) associée à l’ablation des ganglions sous les bras, en raison du risque de diffusion du cancer dans la peau et les tissus voisins. Aujourd’hui, les patientes doivent attendre 18 mois en moyenne avant d’envisager, si elles le souhaitent, une reconstruction secondaire; une situation difficile à vivre sur le plan psychologique.
163 patientes suivies dans 18 centres
Des recherches récentes suggèrent qu’il serait finalement possible de proposer une RMI pendant le même temps opératoire que l’ablation du sein, sans risquer d’aggraver la maladie. C’est ce que l’étude lancée par le Pr Charlotte Vaysse, onco-chirurgienne au CHU de Toulouse, permettra de démontrer. Cette étude doit impliquer 163 patientes, qui auront particulièrement bien répondu au traitement médical initial. Elles seront suivies pendant trois ans, dans 18 centres hospitaliers en France.
L’étude du Pr Vaysse repose entre autres sur deux objectifs majeurs : déterminer si une RMI peut être proposée sans augmenter le risque de récidive locorégionale du cancer et évaluer l’impact de cette approche sur la qualité de vie, le bien-être psychologique et l’image corporelle des patientes. Les résultats de cet essai clinique pourraient transformer les pratiques chirurgicales et permettre à certaines femmes de bénéficier d’une reconstruction immédiate, symbole d’un parcours de soins de plus en plus personnalisé, multidisciplinaire et plus humain.
Cette étude bénéficie d’un financement de 800 000 € de la Direction Générale de l’Offre de Soins dans le cadre de l’appel à projets « Programme Hospitalier de Recherche Clinique en Cancérologie – PHRC-K 2025 » de l’INCa. De nombreux partenaires sont engagés : l’Institut Curie (Paris 5è et Saint Cloud), Gustave Roussy l’APHP (Hôpital Pitié Salpêtrière et Hôpital Tenon), le Centre Léon Berard, l’Institut Paoli Calmettes, l’Institut Bergonié, l’ICANS de Strasbourg, le Centre Oscar Lambret, le CRLCC Eugène Marquis, le CLCC François Baclesse, le CLCC Centre Georges François Leclerc, l’ICM Val d’Aurelle, le CHU de Limoges, l’Institut de Cancérologie de l’Ouest et le centre Antoine Lacassagne.
La rédaction avec le CHU de Toulouse




