A l’occasion de la journée mondiale de lutte contre le cancer, Réseau CHU revient sur cette maladie aux multiples visages qui touche des dizaines de millions de personnes chaque année, ainsi que sur les actions mises en place pour lutter contre, notamment dans les CHU français.
Voilà maintenant deux ans que le COVID occupe l’espace sanitaire et médiatique. Une prédominance qui s’est parfois faite au détriment de certains patients, les reprogrammations d’opérations ayant accompagné les différentes vagues de la pandémie, et qui occulte trop souvent d’autres pathologies. En premier lieu, le cancer. Car cette maladie, qui se caractérise par la présence incontrôlée d’une ou plusieurs tumeurs formées par la transformation par mutations ou instabilité génétique d’une ou de plusieurs cellules, n’épargne aucune société. On estime qu’un homme sur deux, et une femme sur trois, se verront diagnostiquer un cancer avant d’atteindre l’âge de 85 ans selon les chiffres donnés par le Ligue contre le cancer. Autre chiffre issu d’un rapport de l’ONU : 19,3 millions de personnes ont été touchées par le cancer en 2019, dont 400 000 rien qu’en France selon la Ligue.
Une mobilisation importante
Mieux soignés qu’hier, on estime actuellement le taux de guérison des cancers en moyenne autour de 60%. Mais le monde de la santé ne saurait s’en satisfaire. Chaque jour, il continue d’agir. Si le 4 février est devenu le jour symbolique de la lutte au niveau mondial, la guerre qui lui est faite est permanente. La sensibilisation et la prévention se sont par ailleurs largement développées auprès du grand public ces dernières années. Movember pour les cancers masculins, Octobre rose pour le cancer du sein, ces différentes opérations sont en effet devenues des marqueurs visibles et mobilisateurs de la croisade engagée contre le « crabe ».
Institution que l’on ne présente plus, la Ligue contre le cancer travaille à faire de la lutte contre cette maladie une priorité. Dans cette période de campagne présidentielle, elle a créé une plateforme regroupant les différentes propositions sur le sujet. Autre incarnation de sa mobilisation, la Ligue contre le Cancer Gironde a lancé, en collaboration avec le CHU de Bordeaux, un parcours de soins global d’après traitement d’un cancer. Celui-ci permet de suivre et d’accompagner les patients concernés, une première dans l’hexagone. Un bel exemple de l’engagement des Centres Hospitalo-Universitaires, qui s’illustrent dans le soin, la recherche et la prévention.
Prévenir et informer
Bien sûr, du côté des CHU aussi, cette journée du 4 février permet de mettre l’accent sur le cancer. La prévention et l’information sont une composante importante de la mission que mènent les CHU. Cette journée du 4 février est une bonne opportunité pour faire de la pédagogie, au travers de leurs sites internet et leurs réseaux sociaux.
Le CHU de Bordeaux a par exemple diffusé hier deux conférences disponible en replay sur les cancers pédiatriques et ceux du pancréas et colorectal, des sujets importants et complexes.
Visuel pour les conférences du CHU de Bordeaux
Le CHU de Martinique, lui, ouvre pour l’occasion un mini site dédié à la journée mondiale du Cancer, tandis que celui de Nancy, en plus de mettre à jour ses rubriques de cancérologie, diffuse une vidéo sur ces réseaux sociaux relatives aux fameux CAR-T Cells. Au CHU de Rouen, une communication est prévue tout au long du mois de février sur ses réseaux sociaux, sur la prise en charge du cancer au sein de l’établissement et tout particulièrement sur le dispositif Drak’AJA, mis en place au CHU juste avant la pandémie, un dispositif régional d’accompagnement en cancérologie pour les adolescents et les jeunes adultes (DRAK’AJA) permet de fluidifier et d’améliorer leur parcours. Lancé en octobre 2019, il est porté par le CHU de Rouen et le CLCC Henri- Becquerel.
Cellules cancéreuses
Enfin, du côté de Clermont Ferrand, le « Colon Tour » sera mis en place le 17 mars prochain à l’occasion du Mars Bleu pour inviter les visiteurs du CHU et ses soignants au dépistage nécessaire du cancer du côlon. De leur côté le CHU de Marseille ont mis en place un numéro unique « Allo Cancer Marseille H.U » dans le but de proposer un accès facilité et simplifié à leurs services de cancérologie ainsi qu’un site internet dédié.
Mais c’est bien toute l’année que les établissements agissent. Petit tour d’horizon.
Des CHU engagés dans la lutte contre le cancer
Dijon, Montpellier, Amiens, Tours, Nancy – Sur le plan du soin, ce sont plusieurs CHU qui ont adopté l’outil thérapeutique CAR-T Cells. Autorisé depuis 2018, celui-ci fait partie des innovations médicales récentes qui s’installent petit à petit pour soigner les cancers en se servant des lymphocytes, qui sont modifiés génétiquement afin que ceux-ci soient en capacité de reconnaître et de de détruire les cellules cancéreuses. Sur ses réseaux sociaux, le CHU de Nancy lui a consacré une vidéo.
Amiens – Autre innovation notable : en cas d’allergie à un médicament anticancéreux, le CHU d’Amiens propose au patient concerné un bilan allergologique, et maintient la continuité des cures de chimiothérapies selon un protocole de désensibilisation individualisé. Le représentant des CHU en Picardie met également en place une cohorte de recherche sur le cancer primitif du foie à l’échelle européenne (CHIEF).
Dijon – Les exemples ne s’arrêtent pas là. A Dijon, l’unité médicale ambulatoire de cancérologie (UMAC) fête ses cinq ans. Elle assure 75% des chimiothérapies du CHU. Elle permet de prendre totalement en charge les patients grâce à ses équipes de recherches et une équipe pharmaceutique performante, qui permet un accès aux thérapeutiques innovantes (thérapie ciblées, immunothérapie, CAR-T Cells…
UMAC CHU Dijon
Montpellier – A Montpellier, une filière nodule pulmonaire a été mise en place. Cette innovation organisationnelle dans le diagnostic du cancer du poumon n’est d’ailleurs pas la seule à s’illustrer. Le réseau « immunotoxicité » vise à offrir au patient atteint d’EILI (événements indésirable liés à l’immunothérapie) une prise en charge rapide et adaptée, mais aussi un système de refroidissement du cuir chevelu pour lutter contre la chute de cheveux en chimiothérapie.
Consultation du Pr Babin au service ORL du CHU de Caen Normandie
Caen – Le CHU de Caen lui, est particulièrement impliqué dans la lutte contre le cancer à travers l’excellence de ses spécialités médicales, sa prise en charge adaptée des patients, son Hôpital De Jour (HDJ) d’oncologie, ses soins de supports, ses équipements de pointe. Sur le volet recherche clinique et innovations, l’effort est porté sur l’amélioration de améliorer la vie des patients pendant et après un cancer via un service d’ORL (voies aérodigestives supérieures) ou encore l’APA (Activité physique adaptée) et sa nouvelle technique pour diagnostiquer le cancer de la prostate : l’échographe Koelis©, permettant de réaliser des biopsies de prostate ciblées.
Consultation du Pr Babin au service ORL du CHU de Caen Normandie
Limoges – Le CHU de Limoges a récemment fait l’acquisition d’un nouvel accélérateur au service oncologie radiothérapie, ce qui lui permet de posséder un plateau technique traitant tous types de tumeurs cancéreuses.
Tours – Enfin, on peut citer le CHRU de Tours, avec son unité protégée de soins intensifs qui à permis l’ouverture de quatre lits en janvier 2021 et son plateau technique de radiothérapie.
Des fusions et des partenariats pour avancer
Les CHU ne font pas toujours cavalier seul. Nombre d’entre eux ont décidé de fusionner ou de s’associer à divers organismes pour lutter contre le cancer. C’est le cas du CHU de Martinique, qui collabore avec La Ligue contre le Cancer dans la cadre de la recherche ou dans l’organisation de manifestations lors des temps forts que sont Octobre rose, Mars Bleu…
A Nîmes, les équipes médicales du centre d’étude et de traitement (CETD) du CHU et l’institut du cancer Avignon-Provence se sont engagés dans une démarche de coopération pour apporter des solutions optimales aux patients qui souffrent de douleurs liées au cancer ou à ses traitements.
Du côté du CHU de Saint-Etienne, les activités de traitement du cancer de l’ex-institut de cancérologie de Saint-Etienne ont rejoint le CHU, à l’issu d’un processus de fusion pour proposer une offre de soins en cancérologie innovante et ambitieuse. A cela s’ajoute une collaboration inter-CHU entre Saint-Etienne et les Hospices Civils de Lyon depuis l’automne 2021 pour un projet commun dans ce domaine de la cancérologie.
Enfin, le CHU de Rennes s’est associé au centre de lutte contre le cancer (CLCC) Eugène-Marquis pour porter un projet novateur et structurant qu’est l’IRC (institut régional de cancérologie), fondé sur un projet médical et de soins partagé de cancérologie décliné dans un projet commun, qui préside la construction d’un bâtiment 100% ambulatoire.
La rédaction