Avec l’inclusion de 10 000 patients ayant souffert de fibrillation auriculaire durant l’année* et la représentation de 26 nations, le registre international REALISE-AF est la plus grande étude clinique transversale jamais réalisée sur cette pathologie. Les résultats montrent que cette affection souvent sérieuse n’est pas suffisamment contrôlée et qu’elle est souvent associée comorbidité (maladie coronaire, une maladie cérébrovasculaire, une maladie valvulaire…)
Les premiers résultats de ce registre ont été présentés au Congrès Européen de Cardiologie à Stockholm qui s’est tenu du 28 août au 1er septembre 2010 lors d’une session ‘Clinical Trial Update’ du Pr Philippe-Gabriel Steg, Service de Cardiologie – Groupe Hospitalier Bichat-Claude Bernard – Paris (AP-HP), chercheur au sein de l’unité Inserm 698 – Université Paris Diderot « Hémostase, bio-ingenierie, immunopathologie et remodelage cardiovasculaires » et Président du Comité Scientifique Exécutif.
Une maladie fréquente mais encore mal connue
La fibrillation auriculaire est le trouble du rythme cardiaque le plus fréquent. Sa prévalence augmente de façon régulière avec le vieillissement de la population et elle est associée à une morbi-mortalité importante. Néanmoins, l’épidémiologie de la fibrillation auriculaire est imparfaitement connue. En effet, les données disponibles sont souvent issues d’essais cliniques randomisés hautement sélectionnés et proviennent généralement d’Amérique du Nord ou d’Europe de l’Ouest. Elles sont souvent collectées à l’occasion d’une hospitalisation ou d’un événement aigu, (tel qu’un accident vasculaire cérébral ou un choc électrique externe) Enfin, elles sont souvent déjà anciennes. Or, les pratiques cliniques et l’épidémiologie de cette affection sont rapidement évolutives. C’est pourquoi, des données représentatives, internationales et contemporaines concernant les caractéristiques et la prise en charge des patients souffrant de fibrillation auriculaire, étaient nécessaires.
Une affection fréquemment non contrôlée, et souvent sérieuse
Les résultats montrent que plus de 40% des patients en fibrillation auriculaire ont une fibrillation auriculaire non contrôlée, au sens où la fréquence cardiaque est supérieure à 80 ou le rythme n’est pas sinusal. Le deuxième grand enseignement de ce registre est la fréquence des événements cardiaques, puisque 77% des patients en fibrillation auriculaire avaient au moins une comorbidité (telle qu’une maladie coronaire, une maladie cérébrovasculaire, une maladie valvulaire), que près de 30% avaient eu dans les douze derniers mois un événement cardiovasculaire grave requérant une hospitalisation (décompensation d’insuffisance cardiaque, syndrome coronaire aigu, accident vasculaire cérébral…) et que, malgré les traitements médicaux modernes, la grande majorité de ces patients restaient symptomatiques : 56% chez ceux qui avaient une fibrillation auriculaire considérée comme contrôlée, 68% chez ceux qui avaient une fibrillation auriculaire non contrôlée.
Des progrès à faire
Enfin, la prise en charge de ces patients était fréquemment non conforme aux Recommandations Internationales suggérant que des progrès importants restaient à faire dans l’éducation des patients et des médecins, ainsi que dans la prise en charge des patients en fibrillation auriculaire pour améliorer leur pronostic, réduire les hospitalisations et les événements cliniques, et améliorer la qualité de vie des patients concernés.
D’autres résultats du registre REALISE-AF seront prochainement présentés au Congrès HRC, le 4 Octobre 2010, à Birmingham, GB.
*Seules les personnes atteintes de fibrillations auriculaires post-opératoires de chirurgie cardiaque étaient exclues.
Le registre REALISE-AF est soutenu par Sanofi-Aventis et piloté par un comité scientifique exécutif international indépendant.
Pour en savoir plus
www.realiseaf.org
Véronique VANIET-DERAMAUX – veronique.vaniet-deramaux@bch.aphp.fr
Service de communication – Groupe Hospitalier Bichat-Claude Bernard -Tél : 01.40.25.82.43