Fortement engagé dans la lutte contre le cancer, le CHU Grenoble Alpes est l’un des cinq centres français -et le seul établissement de santé de l’arc alpin– à expérimenter un nouveau traitement de chimiothérapie basée sur la pulvérisation intraabdominale. Le 10e patient a été traité lundi 24 avril 2017 par les équipes du Pr Catherine Arvieux et du Dr Abba, chirurgiens digestifs au CHU Grenoble Alpes.
Appelé PIPAC ou chimiothérapie intrapéritonéale vaporisée, ce traitement innovateur est destiné aux patients atteint d’un cancer digestif qui s’est étendu au péritoine, appelé carcinose péritonéale. « La technique appelée PIPAC permet d’injecter la chimiothérapie sous forme d’aérosol pressurisé dans l’abdomen préalablement insufflé lors d’une cœlioscopie réalisé de façon classique, comme pour une ablation de la vésicule par exemple », explique le Professeur Arvieux. En plus d’agir au plus près des tumeurs, cette technique permet une diffusion de la chimiothérapie en profondeur dans le péritoine. Les doses de chimiothérapie utilisées sont quatre à dix fois plus faibles que par voie intraveineuse pour une meilleure qualité de vie des patients. En conséquence, les effets secondaires habituels en chimiothérapie, fatigue extrême, diarrhées, ulcération des muqueuses, sont limités. Enfin l’hospitalisation postopératoire est réduite à quelques jours, il est même possible de réaliser ce traitement en ambulatoire
Pour assurer l’efficacité du traitement et la sécurité du patient et de l’équipe soignante, la réalisation de cette chimiothérapie intrapéritonéale gazeuse nécessite de suivre un protocole très strict. Celui-ci a été développé dans le cadre d’une collaboration étroite entre l’équipe chirurgicale et l’équipe de pharmacie clinique et de préparation des chimiothérapies (Dr Marjorie Durand et Magalie Baudrant, pharmaciens hospitaliers).
« Face aux cancers péritonéaux , la chimiothérapie intrapéritonéale vaporisée a pour ambition de prolonger l’espérance de vie pour certains patients et pour d’autres d’accéder à des interventions plus lourdes comportant une ablation de toute les lésions tumorales et une chimiohyperthermie intrapéritonéale (CHIP) » conclut le professeur Catherine Arvieux.
Face à l’explosion des demandes de PMA, les CECOS dans l’inquiétude
Depuis la promulgation de la loi de bioéthique il y trois ans, les demandes d’aide à la procréation médicalisée ont explosé. En face de cette dynamique, le nombre de donneurs de spermatozoïdes, lui, est en baisse. Un constat aussi valable pour le don d’ovocytes et qui inquiète les professionnels des Centres d’études et de conservation des œufs et du sperme humain. Ces derniers n’ont que quelques mois pour reconstituer leurs banques de gamètes, désormais régies par la levée de l’anonymat des donneurs. Reportage au CHRU de Tours.