En Guadeloupe, la proportion inhabituelle de traumatologie thoracique est autant le reflet de la fréquence élevée des accidents de la route et des agressions par objet coupant ou arme à feu que du nombre très limité de pathologies thoraciques non traumatiques admises dans le service ? comparativement aux chiffres attendus d’un bassin de population de près d’un demi-million d’habitants.
Or le faible pourcentage d’exérèse des cancers des bronches n’est pas dû à une consommation de tabac qui serait plus restreinte en Guadeloupe qu’ailleurs ? une étude récente conjointe des services de cancérologie et de pneumologie du CHU montre au contraire que les cancers pulmonaires viennent en 3ème position par ordre de fréquence dans le département – il est malheureusement lié au diagnostic extrêmement tardif, au stade inopérable, des cancers pulmonaires et à l’absence de dépistage dans le département.
De plus, l’habituelle évasion sanitaire vers la France, sans la moindre entrée dans la filière de soins pneumologie-cancérologie, reste un facteur limitant de l’activité chirurgicale thoracique.
Une situation que pourrait améliorer le récent regroupement des spécialistes, médecins et chirurgiens, des maladies du thorax de Guadeloupe au sein d’un collège sous la présidence du Dr Didier Caparros (chef du service de pneumologie). Cette instance s’est donnée pour mission d’optimiser la prise en charge complète des malades en Guadeloupe.