Dans un contexte de crise sanitaire sans précédent, la rédaction a choisi de partager les messages forts de la semaine. Messages qui témoignent de la gravité et de l’évolution de l’épidémie, des attentes et aussi des espoirs.
Le début de semaine a été marqué par la polémique déclenchée par le Directeur général de l’Agence régionale de santé Grand Est le 4 avril : selon Christophe Lannelongue, il n’y a « pas de raison » d’interrompre les suppressions de postes et de lits au CHRU de Nancy. Soit 598 emplois et 174 lits. Le 5 avril, Olivier Véran, ministre de la Santé, réagit : « À Nancy comme partout, l’heure est à la mobilisation de tous pour faire face au Covid-19. L’heure viendra de tirer les enseignements de cette crise sans précédent et de refonder notre hôpital. Tous les plans de réorganisation sont évidemment suspendus à la grande consultation qui suivra ». Le 8 avril, le conseil des ministres met fin aux fonctions de Christophe Lannelongue, remplacé par Marie-Ange Desailly-Chanson.
La question des masques a également suscité nombre d’interrogations. Le 7 avril, Olivier Véran indique que le port du masque sera « peut-être obligatoire ». Quatre jours plus tôt, Jérôme Salomon, le directeur général de la santé (DGS), déclarait lors de son point presse quotidien : "Nous encourageons le grand public, s’il le souhaite, à porter des masques". Alors même que jusqu’à cette date, le port du masque était réservé aux personnes malades. Le 17 mars, le DGS lui-même déclarait : "Les masques sont une denrée rare. C’est un bien précieux, et il faut vraiment le réserver aux situations où il est utile".
Lors d’un point presse organisé le 8 avril, le Dr Julien Poissy, chef de la réanimation au CHU de Lille, a pour sa part déclaré : « Quand on est dans la rue, sans contact avec d’autres personnes, le port du masque n’est pas nécessaire. Le changement du dogme national est peut-être lié à la prévision du déconfinement. À ce moment-là, il sera probablement plus utile de mettre un masque dans la rue puisqu’il y aura beaucoup plus de monde ».
Les oubliés…
Le 8 avril, France Assos Santé a aussi appelé à ne pas confondre report des soins et renoncement aux soins : « Ce que nous craignons, c’est qu’il y ait des pertes de chances pour les malades qui n’osent pas appeler leur médecin, des dommages collatéraux de cette épidémie. Il y a même des gens qui n’osent pas appeler le 15 parce qu’ils le savent débordé ».
Et dans le Parisien, pas moins d’une centaine de médecins se sont inquiétés du sort des 12 millions de personnes souffrant de troubles psychiques : « Alors que l’ensemble des hôpitaux avaient été mobilisés dès le 6 mars avec le déclenchement du plan blanc, il a fallu attendre le 23 mars pour que des consignes soient élaborées à l’attention des établissements psychiatriques, sans donner de moyens concrets pour leur mise en œuvre. A l’heure où les urgences sanitaires se multiplient de toute part, les patients suivis en psychiatrie pèsent un poids trop faible pour bénéficier d’une prise en considération suffisante », précise le texte de l’appel de la Fondation FondaMental.
Retenons enfin que la situation dans les Ehpad reste extrêmement anxiogène. "Il est encore possible d’éviter le pire dans beaucoup de structures", martèle Frédéric Valletoux, Président de la Fédération hospitalière de France. Dans une lettre adressée à Olivier Véran, Frédéric Valletoux demande une "intervention décisive" pour une mobilisation générale en faveur des EHPAD pendant la crise sanitaire.