Le CHU de Nancy produit chaque année 2500 tonnes d’ordures ménagères et 1400 tonnes de Déchets d’Activités de Soins à Risques Infectieux (DASRI dans le jargon). Comme le stipule la Loi : en tant que producteur de déchets, l’établissement est responsable de leur devenir. Il doit organiser leur élimination, du tri à la collecte jusqu’aux traitements, en assurant le respect des règles d’hygiène, la sécurité des personnes.
La gestion des filières d’élimination est suivie de près par le Département environnement des Services Techniques en collaboration avec la Direction des Services Economiques de l’établissement. Le Département environnement célèbre cette année son 10e anniversaire. 8 personnes le font vivre dont un ingénieur et 3 techniciens supérieurs spécialisés dans des domaines aussi variés que les déchets, les eaux hospitalières et l’environnement industriel. L’établissement est plutôt bien placé au niveau national en matière de filières de traitement des déchets : elles sont nombreuses, ciblées, détaillées et suivies de bout en bout. Détails avec Séverine Mouric, la spécialiste maison.
Gérer les déchets d’un établissement hospitalier, comme ceux générés par les activités du CHU de Nancy, c’est devoir faire face à une multitude de produits : les ordures ménagères, les déchets d’activité de soin, les effluents de laboratoires, les amalgames dentaires, les déchets de chimiothérapie concentrés, les piles et les cartouches d’encre, mais aussi les tubes fluorescents, les cartons, les déchets de chantier ou encore les paces-makers, les pièces anatomiques, les déchets radioactifs, les palettes, les déchets informatiques et électroniques, etc. Fort de ces définitions, le CHU de Nancy a retenu une typologie particulière pour ses filières : déchets domestiques, à risques, radioactifs, à risques chimiques et toxiques, pièces anatomiques et autres.
En fonction de chaque filière des conditionnements spécifiques sont utilisés dans l’établissement répartis en 3 couleurs (noir, jaune et rouge) : sacs plastiques fermés, boîtes pour déchets piquants et coupants, conteneurs de différentes capacités et conformes aux réglementations françaises pour les transports des matières dangereuses, cartons plastifiés, Grands Récipients pour Vrac (GRV) et bennes. Chaque service de l’hôpital dispose d’un local où entreposer les déchets et dans tous ces lieux des autocollants ont été apposés donnant accès à un numéro vert et des règles de tri qui doivent être appliquées par tous. « C’est le numéro de mon poste, explique Séverine Mouric, il y a une messagerie et je réponds à tous les appels que ce soit pour des solutions immédiates ou des demandes de renseignements. »
Récupérer, trier, traiter les déchets, c’est bien ! Là encore les circulaires émanant des autorités compétentes se sont multipliées au fur et à mesure des progrès techniques d’élimination et des connaissances sur les risques sanitaires des différents déchets. Le CHU de Nancy a recours à des prestataires extérieurs qui gèrent des sites de traitement comme les décharges, les stations d’incinération et les crématoriums pour l’élimination des déchets les moins polluants. En revanche pour les plus dangereux, comme les déchets radioactifs, les déchets toxiques en quantités dispersées, les piles et les accumulateurs, tubes fluorescents auxquels s’ajoutent les médicaments cancéreux concentrés, etc. des filières spécifiques existent dont certaines relèvent d’organismes d’Etat. Quoi qu’il en soit, les différentes opérations de la chaîne pour les produits dangereux font l’objet d’une traçabilité scrupuleuse selon des outils définis nationalement.
« La gestion des déchets est un secteur économique à part entière pour un établissement hospitalier », rajoute Séverine Mouric. «Comme pour tout autre marché, nous signons des contrats avec nos partenaires extérieurs, nous évaluons nos pratiques et nous formons tout au long de l’année les personnels.» Le CHU de Nancy est donc sur la bonne voie puisqu’en 2009, il a vu la diminution des DASRI et une progression des ordures ménagères résultant d’un meilleur tri en amont par l’ensemble du personnel à l’exemple du carton dont la vente permet désormais de compenser la location des compacteurs. Reste qu’en attendant une utopique ère sans déchets, le département environnement a fixé de nouveaux objectifs pour les mois à venir : une meilleure gestion de la filière papier et des huiles alimentaires de cuisine ainsi que le lancement d’une opération ADEME « Objectif. – 10 % de déchets ».