Un essai coordonnée par des équipes de l’hôpital Necker-Enfants malades AP-HP conclut à l’efficacité des nouveaux tests ADN dans le dépistage de cette anomalie chromosomique par rapport au caryotype fœtal, examen qui consiste à prélever des cellules fœtales par amniocentèse. La recherche a été conduite sur 2 100 femmes à risque de trisomie 21 pour leur fœtus* et suivies dans 57 centres français. Les résultats montrent que ces tests détectent 100% des cas de trisomie 21 mais moins d’autres anomalies chromosomiques. Ils permettraient donc un dépistage fiable par simple prise de sang maternel.
L’étude souligne par ailleurs que l’utilisation de ces nouveaux tests ADN avant amniocentèse ne s’accompagne pas d’une diminution du taux de fausses couches, en comparaison avec la réalisation d’un caryotype foetal en première intention. De plus, le nombre d’anomalies chromosomiques détectées (trisomie 21 mais également autres anomalies) est significativement plus élevé chez les femmes qui ont bénéficié d’un diagnostic prénatal avec un caryotype conventionnel.
L’essai SAFE 21 précise et modifie ainsi les critères de choix pour les femmes enceintes considérées comme étant « à risque » à l’issue du dépistage combiné du 1er trimestre. L’intérêt de leur utilisation serait de réduire le nombre de prélèvements invasifs, et potentiellement le risque de fausse couche. Ces travaux font l’objet d’une publication dans la revue JAMA le 14 août 2018. En cas de résultat positif le caryotype de confirmation demeure toujours nécessaire du fait du risque de faux-positifs des tests ADN.
La trisomie 21 est une anomalie chromosomique dont la prévalence augmente avec l’âge maternel. Depuis 2009, son dépistage combiné* est organisé au 1er trimestre de la grossesse (entre la 11e et la 13e semaine d’aménorrhée). Il se déroule sur une séance. Trois paramètres sont pris en compte : l’âge de la mère, des dosages de marqueurs biochimiques et l’échographie (clarté nucale du fœtus). A l’issue de cet examen, les femmes considérées comme étant à risque -risque supérieur à 1 sur 250– peuvent bénéficier d’un caryotype fœtal réalisé par ponction de liquide amniotique (amniocentèse) ou de villosités choriales (choriocentèse).
Les 2 100 patientes volontaires ont rejoint la cohorte "SAFE 21". Elles ont été réparties au hasard en deux groupes. Les femmes dans le groupe « diagnostic prénatal » se sont vues proposer directement un prélèvement invasif pour la réalisation d’un caryotype fœtal alors que celles dans le groupe « ADN » se sont d’abord vues proposer une prise de sang pour la réalisation du nouveau test basé sur l’ADN fœtal libre circulant. Dans ce dernier groupe, seules les femmes ayant un test anormal ont ensuite bénéficié d’un caryotype de confirmation qui demeure toujours nécessaire du fait du risque de faux-positifs.
L’étude a été menée dans le cadre d’un essai randomisé national SAFE 21, coordonné à l’hôpital Necker-Enfants Malades AP-HP par le Dr Valérie Malan (Service de Cytogénétique) et le Pr Laurent J Salomon (Service Obstétrique – Maternité, Chirurgie, Médecine et Imagerie Fœtales) de l’Université Paris Descartes. Ces travaux ont été menés en collaboration avec le Collège Français d’Echographie Fœtale (CFEF) et le Groupe de Recherche en Obstétrique et Gynécologie (GROG). Ces travaux ont bénéficié d’un financement dans le cadre du programme de soutien aux techniques innovantes (STIC) du Ministère des Solidarités et de la Santé
L’AP-HP a mis en place dès mai 2017 à l’hôpital Cochin une plateforme de dépistage automatisé des principales aneuploïdies fœtales (trisomies 21, 18 et 13) et propose aux femmes à risque une prise en charge globale incluant cette nouvelle approche de dépistage non invasif dans l’ensemble de ses maternités.
Source : Effect of cell-free DNA screening vs direct invasive diagnosis on miscarriage rates in women with pregnancies at high risk for trisomy 21 : a randomized clinical trial
Pour préserver sa fertilité, on lui déplace l’utérus au niveau du nombril
Dans le cadre de la prise en charge d’une patiente atteinte d’un sarcome d’Ewing au niveau de la cloison recto-vaginale, le Pr Cherif Akladios, chef du pôle de gynécologie, obstétrique et fertilité aux Hôpitaux Universitaires de Strasbourg, a réalisé un geste spectaculaire et inédit en France. En déplaçant son utérus au niveau de son ombilic, le chirurgien et son équipe ont sans doute permis à la jeune femme de préserver sa fertilité.