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Des ateliers cuisine aux vertus thérapeutiques

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Depuis le début de l'année, les jeudis de 9h30 à 13h30, une salle de l'hôpital Jean Rebeyrol prend des airs de cours de cuisine. Il ne s'agit pourtant pas d'un de ces cours à la mode, mais bien d'ateliers de culinothérapie pour les résidents du CHU de Limoges, animés non pas par un chef mais par des professionnels de santé.

Depuis le début de l’année, les jeudis de 9h30 à 13h30, une salle de l’hôpital Jean Rebeyrol prend des airs de cours de cuisine. Il ne s’agit pourtant pas d’un de ces cours à la mode, mais bien d’ateliers de culinothérapie pour les résidents du CHU de Limoges, animés non pas par un chef mais par des professionnels de santé.

A chaque séance, 6 résidents des Unités de Soins de Longue Durée (USLD) de l’établissement, revêtent tablier, gants et charlotte, pour partager le plan de travail d’une cuisine flambant neuve et adaptée aux handicaps. Les participants se réunissent alors autour des denrées qu’ils peuvent préalablement acheter sur les marchés ou chez des commerçants avec un aide médico-psychologique du CHU de Limoges. Ils choisissent à la fin de chaque séance, le menu qu’ils aimeraient élaborer lors de la prochaine session en collaboration avec la diététicienne et le service cuisine de l’hôpital Jean Rebeyrol.
Aidés des psychomotriciens et ergothérapeutes, les résidents retrouvent des gestes quotidiens oubliés ou rendus plus difficiles par l’âge ou une pathologie : on lave, on épluche, on coupe, on pétrit?La mémoire est elle aussi mise à contribution : encouragé par le personnel de l’hôpital, chacun essaie de retrouver ses « secrets de fabrication », de se souvenir ou de calculer les proportions nécessaires à la recette, d’associer le plat élaboré à un événement : fête calendaire, moment de vie, etc.

Une fois les plats préparés, les résidents installent la table, préparent et partagent quelques amuse-gueules.
A tour de rôle, chaque résident peut inviter une personne de son choix (famille, amis….) Puis le repas arrive. Les sens déjà mis en éveil lors de la préparation des plats (odorat : odeur de cuisson, des produits travaillés ; ouïe : frémissement de l’eau qui bout, crépitement des aliments dans la poêle ; toucher : texture des aliments, chaud/froid?), sont à nouveau sollicités: les résidents hument les plats, apprécient par la vue les cuissons ou les présentations, goûtent et savourent ce qu’ils ont préparé. Le moment du repas est ou redevient un moment de convivialité, associé à la notion de plaisir et de lien social.

A la fin du déjeuner, les discussions se poursuivent et la rééducation manuelle s’opère à nouveau : en débarrassant la table, en rangeant la cuisine, en effectuant la vaisselle. Chaque résident remplit, seul ou avec aide, une fiche d’auto-évaluation sur sa séance. Ce document sera classé dans le dossier de soins du résident.

Origine et objectifs thérapeutiques de l’atelier
L’origine de ce projet remonte à quelques années. Impulsé par l’ergothérapeute et la psychomotricienne des services des unités de soins longue durée de l’hôpital Jean Rebeyrol, rapidement rejoints par les diététiciennes et les infirmières du service, cet atelier a un double objectif : contribuer à l’objectif global de socialisation des résidents, et améliorer la qualité de vie des résidents en Unité de Soins de Longue Durée.

Les vertus thérapeutiques des ateliers
– la communication
– l’apprentissage ou le maintien de certains automatismes (hygiène, savoir-faire?)
– la socialisation
– l’image de soi
– la revalorisation (sentiment d’utilité)
– la rééducation gestuelle et mnésique
– l’animation
– la diététique (mieux connaître goûts et ou dégoûts des résidents, adaptation de l’alimentation?)

Résidents, proches et professionnels hospitaliers partageant un constat très positif de cette expérience culinaire et thérapeutique, ces ateliers vont naturellement être pérennisés. Un partenariat avec un lycée hôtelier, sous forme d’échanges intergénérationnels est aussi en cours d’élaboration pour faire vivre et enrichir ces rendez-vous.

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