Cette année encore, des équipes du CHRU de Lille ont été récompensées par leurs pairs pour leur innovation, lors des Victoires de la Médecine organisées le jeudi 24 novembre dernier au Théâtre des Folies Bergère à Paris. Temps fort pour la médecine hospitalo-universitaire, les Victoires de la Médecine ont réuni 800 praticiens. Leur mission : choisir parmi 26 nominés, les lauréats dans sept spécialités. Les suffrages désignèrent deux équipes lilloises !
En Pneumologie le Professeur Charles-Hugo Marquette du Service de Pneumologie – Hôpital A. Calmette, pour le traitement endoscopique de l’emphysème pulmonaire
En Diabéto-lipido-nutrition l’équipe des Drs Marie-Christine Vantyghem, J. Kerr-conte, et François Pattou du service d’Endocrinologie et Métabolisme, pour la thérapie cellulaire du diabète de type 1 par transplantation d’îlots pancréatiques.
Le traitement endoscopique de l’emphysème pulmonaire (TEEP)
L’emphysème pulmonaire, conséquence irréversible de l’exposition aux polluants (fumée de cigarette essentiellement) touche de nombreuses personnes à travers le monde. L’essoufflement inexorable des personnes souffrant d’emphysème est lié à un trouble de la mécanique ventilatoire combiné à la diminution de la surface des échanges gazeux. Les tissus pulmonaires atteints, distendus, vont emplir graduellement la cavité thoracique, laissant de moins en moins de volume disponible au poumon pour respirer.
La chirurgie de réduction du volume pulmonaire, éliminant les zones pulmonaires malades, s’est montrée efficace chez certaines catégories de patients emphysémateux, mais il s’agit d’une chirurgie lourde non dénuée de risques. Le TEEP vise à obtenir une réduction du volume pulmonaire par l’intermédiaire de microvalves placées dans les bronches drainant les territoires malades au moyen d’un bronchoscope souple simplement descendu dans les voies aériennes par la bouche.
Le patient est traité en ambulatoire et le traitement est réversible (valves endobronchiques amovibles). Cette véritable innovation thérapeutique a fait l’objet d’études expérimentales et d’études pilotes de faisabilité et de sécurité. La première étude clinique visant à évaluer l’efficacité de cette technique est en cours en Europe et aux Etats-Unis.
La thérapie cellulaire du diabète de type 1 par transplantation d’îlots pancréatiques
Le diabète de type 1 est lié à la destruction des cellules insulino-sécrétrices regroupées en îlots au sein du pancréas. Le traitement classique repose sur l’injection pluriquotidienne d’insuline dont la dose est adaptée en fonction de contrôles glycémiques.
L’innovation thérapeutique est fondée sur la greffe de cellules insulino-sécrétrices dans le foie, sous immunosuppression, en deux à trois fois, ce qui va permettre le rétablissement d’une régulation de la glycémie par les cellules greffées.
Cette greffe des cellules insulino-sécrétrices permet pour le patient :
– une normalisation de l’équilibre glycémique
– une quasi disparition des hypoglycémies
– un arrêt de l’insuline dans 80% des cas pendant au moins un an
– une nette amélioration de la stabilité glycémique et de la qualité de vie particulièrement sensible dans les formes de diabète de type 1 très instables ou compliquées d’hypoglycémies non ressenties.