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Dossier : le diabète

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Le 14 novembre était la journée mondiale du diabète. Une maladie répandue mais complexe. Environ 537 millions d’adultes vivent avec le diabète dans le monde. En France en 2020, plus de 4,2 millions de personnes vivent avec un diabète, soit 6,1 % de la population. Le diabète est plus fréquent chez les hommes que chez les femmes, à l’exception des territoires ultra-marins où les femmes sont les plus touchées.

Quels sont les différents types de diabète ? 

On distingue principalement deux types de diabète : le diabète de type 1 qui touche environ 6% des diabétiques et le diabète de type 2 qui en touche 92 %. Les autres types de diabète concernent les 2 % restants (MODY, ou diabète secondaire à certaines maladies ou prises de médicaments).

Le diabète de type 1, appelé autrefois diabète insulinodépendant (DID), est habituellement découvert chez les personnes jeunes : enfants, adolescents ou jeunes adultes.
Le diabète de type 2 apparaît généralement chez les personnes âgées de plus de 40 ans. Cependant, les premiers cas d’adolescents et d’adultes jeunes touchés par le diabète de type 2 apparaissent en France.

Quelles sont les populations touchées par le diabète ?

En France, le pic de la prévalence du diabète se situe entre 80 et 84 ans chez les hommes (26,11%) et chez les femmes (18,11%). Cette tendance s’inscrit dans le contexte mondial, où la prévalence du diabète chez les personnes de plus de 75 ans est influencée principalement par le vieillissement. De plus, le diabète touche principalement les hommes avec 55,2 % contre 44,8 % de femmes.

Dans les départements et régions d’outre-mer (DROM), cette tendance s’inverse : les femmes sont davantage touchées en Guadeloupe (59 %), en Martinique (59 %), en Guyane (57 %) et à La Réunion (54 %) en 2021. Il existe également des disparités régionales. Les taux de prévalence les plus élevés en France sont toujours dans les DROM et dans le Nord-Est de la France métropolitaine.

Il est intéressant de noter la spécificité de l’Île-de-France, avec une population de personnes diabétiques plus jeunes, plus souvent à faibles revenus, mais avec un niveau de gravité du diabète et de comorbidités moindre. En effet, la prévalence du diabète de type 2 dans les DROM est particulièrement élevée et quasiment deux fois supérieure à celle de l’Hexagone. En Guadeloupe, la prévalence est de 11,27 % alors que dans la région Grand-Est, elle est de 7,46 %. Aujourd’hui, le diabète constitue une priorité régionale de santé dans les DROM. En cause, des facteurs de risque associés au diabète et à ses complications très fréquentes. 

Quels sont les symptômes du diabète 1 ? 

Les symptômes sont généralement une soif intense, des urines abondantes, un amaigrissement rapide. Ce diabète résulte de la destruction des cellules bêta du pancréas entraînant une carence totale en insuline.
L’organisme ne reconnaît plus ces cellules bêta et les détruit par un processus auto-immun (les cellules bêta sont détruites par les cellules de l’immunité, les lymphocytes, fabriquées par l’organisme lui-même) : on dit que le diabète de type 1 est une maladie auto-immune. Le glucose, ne pouvant entrer dans les cellules, s’accumule dans le sang, d’où le taux élevé de glucose. 

Si le diabète n’est pas traité, d’autres signes apparaissent comme des nausées et des vomissements, une perte d’appétit, une somnolence, des troubles de la vue plus importants, un parfum fruité de l’haleine et une odeur anormale des urines due à la production de corps cétoniques (substances issues de la dégradation des graisses dans l’organisme).

Quels sont les symptômes du diabète 2 ? 

Le diabète de type 2 apparaît généralement chez les personnes âgées de plus de 40 ans. Cependant les premiers cas d’adolescents et d’adultes jeunes touchés apparaissent en France. L’hôpital Robert Debré (AP-HP, hôpitaux de Paris) rapportait en 2020 une multiplication par quatre du nombre d’enfants et adolescents concernés dont ils avaient la charge en 20 ans, leur incidence passant de 2% à 9% parmi les nouveaux cas de diabète.

Le surpoids, l’obésité et le manque d’activité physique sont la cause révélatrice du diabète de type 2 chez des personnes génétiquement prédisposées. Sournois et indolore, le développement du diabète de type 2 peut passer longtemps inaperçu : on estime qu’il s’écoule en moyenne 5 à 10 ans entre l’apparition des premières hyperglycémies et le diagnostic. Le plus souvent, le diagnostic est fait par hasard, à l’occasion d’une analyse de sang ou lors d’un dépistage du diabète. 

Néanmoins, des symptômes existent parfois et sont susceptibles de vous alerter. Ils peuvent apparaître progressivement, après plusieurs années d’évolution : une augmentation du besoin d’uriner, une augmentation de la soif ; une diminution du poids de manière inexpliquée alors que l’appétit augmente ; une fatigue ; des démangeaisons au niveau des organes génitaux ; une cicatrisation très lente d’une plaie ; une vision trouble ou encore des infections plus fréquente. 

Quelles sont les causes du diabète 1 ? 

La principale cause du diabète 1 reste principalement les maladies auto-immunes. Elles sont causées par le dysfonctionnement de lymphocytes T (des cellules du système immunitaire) qui se mettent à identifier les cellules ß du pancréas comme des cellules étrangères à l’organisme du patient, et à les éliminer. Il s’agit donc d’une maladie auto-immune, détectable par la présence d’auto anticorps.

Quelles sont les causes du diabète 2 

Il existe un terrain génétique favorisant l’apparition du diabète de type 2. Toutefois, personne ne connaît la cause exacte de cette maladie. Les facteurs risques les plus fréquents : âge supérieur à 45 ans, surpoids prononcé ou obésité, la présence d’un syndrome métabolique, antécédents familiaux de maladie cardiovasculaire ou rénale, antécédents familiaux de diabète chez les parents du premier degré ou encore la sédentarité. 

Les femmes qui ont développé un diabète gestationnel pendant une grossesse ou qui ont accouché d’un bébé de plus de 4,5 kg présentent également plus de risque de développer un diabète de type 2. Une alimentation trop riche en acides gras saturés (graisses d’origine animale, comme celles de la viande rouge, du beurre, des fromages, etc.) et pauvre en fibres (légumes et fruits) semble contribuer au déclenchement du diabète de type 2.

Comment se faire diagnostiquer ? 

Le diabète de type 1 est le plus souvent diagnostiqué en présence de symptômes ; il est rarement découvert au cours d’un bilan médical, pour un autre motif.

Dans la majorité du temps, un diagnostic est fait lorsque le patient présente un cas d’acidocétose diabètique inaugurale. L’acidocétose se crée lorsque le manque d’insuline est conséquent. Au lieu d’utiliser du glucose, le corps est contraint d’utiliser des graisses comme source d’énergie. Cela marche, mais le problème, c’est que la dégradation de ces corps gras fabrique des corps cétoniques, ou acétone. Or, ces corps cétoniques sont des déchets. L’organisme a la capacité d’éliminer ces substances toxiques mais uniquement jusqu’à un certain point.

Les symptômes principaux pour identifier l’acidocétose sont une perte de poids importante et rapide, une grande soif, un besoin d’uriner énormément et une fatigue. Une respiration rapide, des douleurs abdominales, des nausées peuvent également apparaître. 

Une glycémie supérieure à 2,5 g/l, une présence de corps cétoniques et d’acidose sont aussi des symptômes importants afin d’identifier une acidocétose diabètique inaugurale. La présence de corps cétoniques et d’acidose sont indispensables pour le diagnostic d’acidocétose, mais peuvent manquer dans d’autres cas de diagnostic d’hyperglycémie majeure inaugurale sans acidocétose.

Afin de diagnostiquer un diabète de type 2, une prise de sang réalisée à jeun est nécessaire. Elle permet de mesurer la glycémie (taux de glucose dans le sang). Pour que les résultats soient justes, il faut auparavant respecter un jeûne de 12 heures. Le diagnostic est posé lorsque cette glycémie à jeun est égale ou supérieure à 1,26 g/l (ou 7 mmol/l) et est constatée à 2 reprises. Le diagnostic du diabète peut-être également retenu devant une glycémie, réalisée à n’importe quel moment de la journée, supérieure à 2g/l en présence de symptômes. 

Une fois le diabète découvert, le médecin traitant examine le patient et demande plusieurs examens complémentaires : 

L’examen clinique complet inclut : la mesure du poids et de la taille et le calcul de l’indice de masse corporelle (IMC), l’examen du cœur et des vaisseaux sanguins (prise des pouls et mesure de la tension artérielle) et l’examen neurologique…

Le bilan biologique comporte : le dosage de l’hémoglobine glyquée (ou HbA1c), reflet de la glycémie sur les 3 derniers mois, le taux de lipides dans le sang (cholestérol, triglycérides…) et un bilan sanguin et urinaire à la recherche d’une atteinte rénale. 

Examen ophtalmologique : fond de l’œil 

Pour finir, il existe également des examens complémentaires pouvant être demandés comme l’électrocardiogramme avec éventuellement une épreuve d’effort.

Quels sont les traitements ? 

Le traitement du diabète (type 1 ou 2) repose sur l’équilibre alimentaire, l’activité physique régulière et des traitements médicaux : médicaments par voie orale ou injectable (notamment l’insuline). Ce traitement s’adapte en permanence au profil du patient et à l’évolution de la maladie. Il n’y a donc pas de traitement “unique” contre le diabète mais un ensemble de mesures qui composent le traitement antidiabétique.

L’unique traitement du diabète de type 1 est l’apport d’insuline par injections qui est indispensable à la vie. 

Le traitement de référence du diabète de type 2 est l’optimisation des habitudes de vie comme une perte de poids si nécessaire, une une activité physique régulière et une alimentation équilibrée peuvent être suffisants pour contrôler la glycémie dans un premier temps. En seconde intention, des antidiabétiques oraux et /ou injectables sont prescrits pour contrôler la glycémie.

Charlotte Dieuaide 

  • Ce dossier a été relu par le Pr Mohammedi du CHU de Bordeaux  
  • Ce dossier n’a qu’une valeur informative non-exhaustive et ne remplace en aucun cas l’avis médical d’un expert. 

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