Rechercher
Fermer ce champ de recherche.

Enfants prématurés : un challenge technique et humain

Auteur /Etablissement :
Au CHU de Bordeaux, centre de recours régional pour les soins et le suivi des grands prématurés, 5 300 naissances, ont été enregistrées en 2014 dont 10% prématurées* (555 enfants) et 1% de très grands prématurés (52 enfants). En 2015, le plus petit bébé accueilli dans l’unité de réanimation pédiatrique pesait 460 grammes et était né à 24 semaines d’aménorrhée. Ces nouveau-nés nécessitent des soins d’une très grande précision, des soins techniques et aussi une attention toute particulière à leur positionnement ou à leur confort physique et psychique. A ce titre, l’équipe de réanimation pédiatrique conduit une expérimentation originale autour du chant. Explications

Au CHU de Bordeaux, centre de recours régional pour les soins et le suivi des grands prématurés, 5 300 naissances, ont été enregistrées en 2014 dont 10% prématurées* (555 enfants) et 1% de très grands prématurés (52 enfants). En 2015, le plus petit bébé accueilli dans l’unité de réanimation pédiatrique pesait 460 grammes et était né à 24 semaines d’aménorrhée. Ces nouveau-nés nécessitent des soins d’une très grande précision, des soins techniques et aussi une attention toute particulière à leur positionnement ou à leur confort physique et psychique. A ce titre, l’équipe de réanimation pédiatrique conduit une expérimentation originale autour du chant. Explications
Dans cet univers hyper spécialisé, les parents, confrontés à la fragilité de l’existence de leur tout petit, vivent des moments bouleversants. L’équipe les associe à la démarche de soins  « Il est fondamental, quand cela est possible, d’expliquer aux parents les risques et les espoirs afin qu’ils soient partenaires de ce projet de naissance. L’information éclairée est indispensable et constitue un préalable à la prise en charge des enfants prématurés même si certaines situations d’urgence ne laissent pas toujours la place en salle de naissance à ce temps d’échange. »  confie le Dr Olivier Brissaud, responsable de l’unité de réanimation pédiatrique
Une fois stabilisés, les nouveau-nés prématurés vont, dans la majorité des cas, être transférés dans les secteurs de soins intensifs de l’unité de néonatologie tandis que les plus fragiles et les plus dépendants (en particulier au niveau respiratoire) sont transférés en réanimation néonatale. « Il n’y a pas de recette miracle. Il convient avant tout d’être attentif, de se reposer sur les ressources propres des bébés et des parents et d’accompagner ces compétences. » reconnait le Dr O.Brissaud.

Dans certains cas, l’état du nouveau-né peut se dégrader, avec des complications graves (neurologiques, respiratoires, digestives ou cardiocirculatoires) et exposer l’enfant à un risque vital. D’autres fois, c’est la très grande immaturité de l’enfant qui est la cause de ces difficultés. La prise en charge des défaillances vitales dans ces situations extrêmes obligent d’avoir les capacités, en équipe, de s’interroger sur le caractère raisonnable ou pas de la poursuite de la réanimation.
Les équipements utilisés pour la prise en charge et la surveillance des prématurés bénéficient d’une technologie de plus en plus performante  (ventilateurs, appareil d’échocardiographie, surveillance neurologique). Ils permettent l’excellence du soin apporté à ces enfants et nécessitent des formations régulières et de haut niveau pour les équipes.
Le chant pour rompre avec un univers sonore agressif
Avec ces nombreux équipements, en fonctionnement permanent, les patients, soignants et familles évoluent dans un environnement bruyant où les nuisances sonores sont une agression perpétuelle. Partant de ce constat, l’équipe soignante a initié un projet avec une musicienne du GAM (Groupe d’Animation Musicale), Anne Lacassagne, qui forme et accompagne les équipes dans un travail de réflexion sur l’environnement sonore, la musique et le chant.  L’incursion de l’art dans ce milieu de haute technologie a apporté un regard différent sur les pratiques de soins. La musique rend plus sensible à l’environnement, elle invite à une autre attention aux personnes.
« Grâce au chant, l’enfant se détend, entre en communication, est à l’écoute. Nous observons des parents qui s’en saisissent pour créer ou renforcer le lien auprès de leur enfant et lui apporter un moment d’apaisement. Des moments parfois magiques avec des cultures différentes, des échanges intergénérationnels, un instant où le temps s’arrête. » témoigne Marie-Pierre Rodriguez, cadre de santé de l’unité de réanimation pédiatrique et néonatale
Les équipes de réanimation néonatale et de néonatologie sont multidisciplinaires et tous les professionnels sont impliqués dans cet aspect de la prise en charge (équipe paramédicale, médecins, kinésithérapeutes, psychomotriciens, psychologues, diététiciennes). Des groupes de travail, transversaux entre les deux unités de néonatologie et celle de réanimation pédiatrique mais aussi avec les autres unités de la région, sous l’égide du réseau de périnatalité d’Aquitaine, entretiennent une réflexion active et dynamique autour des soins de développement, de l’oralité, de l’allaitement etc.).
Après la sortie de l’hôpital
La durée d’hospitalisation des plus petits peut parfois dépasser trois mois, la sortie de l’hôpital n’étant concevable qu’à la condition d’une autonomie respiratoire et digestive.  En moyenne, l’âge de sortie des bébés prématurés est de 38 semaines d’âge corrigé (SA)  et le poids de 2760 grammes.  Un suivi spécifique des prématurés nés à  moins de 33 SA jusqu’à l’âge de 7 ans a été mis en place à l’hôpital des Enfants. Ces nouveau-nés bénéficient de consultations bi disciplinaires (pédiatre néonatologiste – psychomotricien) environ tous les trois mois jusqu’à l’âge de 2 ans.
L’objectif est avant tout d’effectuer un repérage le plus précoce possible d’anomalies du développement, mais aussi de valoriser les compétences de l’enfant et d’inscrire les progrès dans un processus continu d’acquisition. Les particularités de ces consultations sont leur longueur (45 minutes à 1 heure) et l’apport d’un regard croisé par deux spécialistes du tout petit bébé. Ce partage de compétences autour de l’enfant est une richesse et donne du temps pour expliquer la consultation, reprendre l’histoire initiale et les évènements de l’hospitalisation, faire de l’étayage, repérer d’éventuels troubles de l’attachement.
*On considère qu’un enfant est prématuré s’il naît avant 37 semaines d’aménorrhée (SA)  soit avant le début du 9ème mois de grossesse,  la durée moyenne d’une grossesse normale étant de 40 SA.

Sur le même sujet

Pour préserver sa fertilité, on lui déplace l’utérus au niveau du nombril

Dans le cadre de la prise en charge d’une patiente atteinte d’un sarcome d’Ewing au niveau de la cloison recto-vaginale, le Pr Cherif Akladios, chef du pôle de gynécologie, obstétrique et fertilité aux Hôpitaux Universitaires de Strasbourg, a réalisé un geste spectaculaire et inédit en France. En déplaçant son utérus au niveau de son ombilic, le chirurgien et son équipe ont sans doute permis à la jeune femme de préserver sa fertilité.

« Développer la chirurgie robotique, c’est faire face à beaucoup d’embûches »

A l’occasion d’une série de reportages au CHU de Nice, nous avons suivi le Pr Matthieu Durand, chef du service d’urologie, andrologie et transplantation rénale. Ce dernier a accepté de partager sa vision sur le développement de la chirurgie robotique au bloc opératoire. Dans son service, une attention particulière est donnée à l’enseignement avec 100% d’internes formés à la robotique. Un entretien au carrefour de la formation et de l’innovation.

Dossier : le diabète

Le 14 novembre était la journée mondiale du diabète. Une maladie répandue mais complexe. Environ 537 millions d’adultes vivent avec le diabète dans le monde. En France en 2020, plus de 4,2 millions de personnes vivent avec un diabète, soit 6,1 % de la population. Le diabète est plus fréquent chez les hommes que chez les femmes, à l’exception des territoires ultra-marins où les femmes sont les plus touchées.

Face à l’explosion des demandes de PMA, les CECOS dans l’inquiétude

Depuis la promulgation de la loi de bioéthique il y trois ans, les demandes d’aide à la procréation médicalisée ont explosé. En face de cette dynamique, le nombre de donneurs de spermatozoïdes, lui, est en baisse. Un constat aussi valable pour le don d’ovocytes et qui inquiète les professionnels des Centres d’études et de conservation des œufs et du sperme humain. Ces derniers n’ont que quelques mois pour reconstituer leurs banques de gamètes, désormais régies par la levée de l’anonymat des donneurs. Reportage au CHRU de Tours.