Dans les années 40, on entrait dans la profession d’infirmière comme on entrait en religion. Cette vocation était si forte qu’elle demeure figée sur des emblèmes de promotion d’écoles d’infirmières et dans des recueils de baptême de promotion. Leurs formules édifiantes en disent long sur l’abnégation requise. Précieuses pièces du patrimoine hospitalier, elles ont été restaurées par le lycée des métiers d’art d’Auray…
Chaque promotion avait un emblème qui racontait au rythme des devises patriotiques l’attachement, la générosité, le dévouement.
Après toutes ces longues années, les tableaux sur lesquels se succédaient les visages des grands hommes avaient perdu de leur éclat ne laissant à certains que des couleurs salies et un lettrage orphelin de quelques caractères.
14 élèves en cours de graphisme décorateur se sont attelés pendant plus d’un an à redonner vie à ces oeuvres. Ainsi, Saint Ex se détache à nouveau du fond bleu nuit. Plus fier que jamais Leclerc se dresse sur son char dans la lumière d’un ciel parisien et Lyautey domine pour l’éternité l’immensité du désert.
Les 15 panneaux ont retrouvé place le 5 février 2008 dans le bâtiment des instituts de formation.
Le recueil de baptême de promotion interpelait les futures infirmières sur l’accomplissement de leur mission et le respect de leurs obligations. Il comportait également un chant qu’entonnaient les jeunes élèves lors de la cérémonie solennelle du baptême de promotion. Ainsi, la promotion 1946-1948 Marie Antoinette Colas des Francs reprenait en choeur ce chant de louange aux douces infirmières :
Infirmière qui chemine
dans la peine et la douleur
calme, apaise, illumine
ceux qui souffrent et ceux qui pleurent
Et parfois, malgré la peine
Le travail, le dur labeur
Garde le sourire quand même
Et donne toi de tout ton coeur
Nous avons pris pour modèle
Une aînée, une vraie française
Et sa devise est si belle
« savoir sourire » même déplaise
Refrain
Sourire, telle est notre devise
Sourire, il faut savoir sourire