En février, le regroupement des 37 établissements de l’AP-HP en 12 groupes hospitaliers continue à susciter de nombreuses réactions. L’actualité des CHRU a aussi été marquée par : la nomination du Pr Régis Aubry à la tête de l’Observatoire de la fin de vie et par les 10 ans de la première double greffe mondiale des mains. A signaler également la sortie du livre « les Médicamenteurs » de Stephane Horel qui dénonce les conflits d’intérêts entre médecins et laboratoires.
Dans un dossier signé par Marie Huret et Julie Joly*, l’Express du 04/02/10, expose « ce qui doit changer à l’hôpital » et les motifs de mécontentement des personnels. Les chefs de service s’inquiètent du plan d’économie présenté par l’AP-HP. Ils redoutent ses conséquences sur le fonctionnement de leur service et sur la qualité des soins. Les personnels, toutes catégories, manifestent, « les pontes » menacent de démissionner. Les journalistes font aussi état de la souffrance au travail des soignants et aides-soignants qui dénoncent des conditions d’exercice difficiles, la pénurie de moyens et d’effectif, les rythmes de travail et le manque de temps réservé aux malades. Côté patients, les difficultés sont également pointées : en 1 an, le pôle santé du médiateur a enregistré 4 800 réclamations dont 500 relevant de maltraitance ordinaire à l’hôpital.
Tout en reconnaissant que l’hôpital public reste « ouvert à tous, sur tout le territoire, à la pointe de la technologie, animé par des praticiens de haut vol » l’Express liste les menaces qui pèsent sur « la belle exception française » : « la rigidité de la fonction publique hospitalière, l’informatisation à la traîne, trop de « bobologie » aux urgences (…) de nouvelles contraintes économiques, légales, administratives, des marges de manoeuvre qui se resserrent (…) des injonctions contradictoires, (…) un pouvoir centralisé » et surtout les déficits. 3 établissements sur 5 et 29 CHRU sur 31 sont concernés. Malgré les efforts et les réformes, la crise fait peser l’ombre de nouvelles restrictions. « Le déficit de la Sécu franchit désormais la barre des 20 milliards d’euros. ». Dans ces conditions, la rentabilité de l’hôpital reste un voeu pieu. Dernier point soulevé : le manque d’attrait du public pour les chefs de clinique et assistants dans plusieurs spécialités : chirurgie urologique et reconstructrice (27% des postes vacants), ophtalmologie (24%), gynécologie obstétrique (21%)…
Le dossier s’achève sur l’interview de Roselyne Bachelot par Christophe Barbier où la ministre de la Santé définit le rôle d’un directeur d’hôpital : « homme de la synthèse entre la qualité des soins (…), les différents métiers de l’hôpital et les nécessités d’une bonne gestion. »
Dans le Nouvel Observateur du 25/02/10, les journalistes Sophie des Déserts et Marie Guichoux s’entretiennent avec Stéphane Horel auteur des « Médicamenteurs » aux Editions du Moment. « Faut-il croire les experts ? » interroge le magazine. Les collaborations entre spécialistes et grandes firmes pharmaceutiques ne risquent-elles pas d’influencer leur analyse même de manière inconsciente ? Au passage, il est rappelé que les laboratoires financent 74% des essais cliniques. « Ce qui est grave déclare Stéphane Horel c’est qu’en France on ne sait jamais qui parle, les médias ne mentionnent pas les liens d’intérêts des médecins qu’ils interrogent alors qu’une loi impose aux médecins de les déclarer. »Cette mise en cause survient alors que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) est accusée d’avoir exagéré les risques d’une pandémie de grippe A et au moment où l’Assemblée nationale vient de voter la création d’une commission d’enquête parlementaire sur la campagne de vaccination contre la grippe H1N1 …
A la une aussi
– L’Humanité – 03/02/10 – La journaliste Cécile Rousseau relaie « le cri » du Pr Albert Bensam, chef de service à l’hôpital Trousseau (AP-HP) dans un article intitulé « Les hôpitaux parisiens partent à la casse ». Médecins et syndicats parisiens craignent pour l’emploi (3 000 à 4 000 sont menacés sur un total de 92 000) et pour la qualité de l’offre de soins. Qualifié de « démantèlement », ce programme va entraîner « la perte d’activités de certains sites, des centaines de postes supprimés, des habitudes de travail chamboulées et des soins dégradés » déplorent les syndicats qui « s’opposent à la destruction du plus grand CHU européen. « Enfin, bien qu’admettant la nécessité de regrouper certains services, les professeurs du Mouvement de défense de l’hôpital public menacent de démissionner de leur fonction administrative si les suppressions de postes venaient à se faire « sans justifications médicales. »
– L’Humanité – 03/02/10 – La journaliste Cécile Rousseau relaie « le cri » du Pr Albert Bensam, chef de service à l’hôpital Trousseau (AP-HP) dans un article intitulé « Les hôpitaux parisiens partent à la casse ».
– AFP – 05/02/10 – rappelle l’exploit de la première double greffe mondiale des mains
– AEF – 09/02/10 – la Cour des comptes préconise de ramener l’Ondam à moins de 3%, une analyse de Caroline Coq-Chodorge
– La Croix – 10/02/2010 – Marine Lamoureux dresse le portrait du Pr Régis Aubry , chef du département douleur et soins palliatifs au CHU de Besançon nommé président de l’Observatoire de la fin de vie,
– Le Figaro économie – 11/02/10 – La nouvelle tranche du plan hôpital 2012 d’un montant 900 millions d’euros soit 50% d’un investissement total de 1,85 milliard d’euros financera 344 projets de modernisation des hôpitaux par Martine Lochouarn.
A retenir également
– La Gazette santé social de février 2010 qui publie un dossier complet sur les partenariats entre CHRU et Conseils Régionaux signé Hélène Delmotte
*avec Baptiste Charbonnel, Tanguy de l’Espinay, Marie Kirschen et Estelle Saget
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