A l’occasion de la journée mondiale de lutte contre les hépatites qui se tiendra le 25 mai, le pôle de référence des hépatites virales du CHU de Bordeaux (Hôpital Haut-Lévêque) présente les actions innovantes engagées pour améliorer le dépistage, les soins et la recherche contre les hépatites B et C.
Essais thérapeutiques avec de nouvelles molécules non encore commercialisées
Depuis mars 2011, deux nouveaux médicaments sont disponibles pour traiter les hépatites C au stade de cirrhose. Ils seront commercialisés à partir de janvier 2012 pour traiter tous les malades ayant une hépatite C de génotype 1. Grâce à ces nouvelles molécules, le taux de guérison est passé de 45% en 2010 à 75 voire 80%.
De nombreux nouveaux médicaments sont actuellement essayés au sein du service d’Hépato-Gastroentérologie de l’hôpital Haut-Lévêque avec des espoirs de guérison dépassant 90% des cas
Dépistage non-invasif de la gravité de la maladie hépatique
Le service d’Hépato-Gastroentérologie et d’oncologie digestive de l’hôpital Haut-Lévêque a créé le premier centre d’Investigation de la Fibrose hépatique au monde.
Dans ce centre, chaque année, plus de 4 000 malades bénéficient sans ponction-biopsie du foie d’une évaluation précise de l’état de leur foie, de la gravité de leur maladie hépatique grâce à une prise de sang et un examen non-invasif appelé FibroScan. Leur prise en charge est adaptée à la gravité de la pathologie. De plus, ces examens étant indolores, ils sont renouvelés chaque année afin de suivre l’évolution de la maladie. Ce centre continue d’avancer dans la recherche et dispose maintenant d’une sonde qui permet de mesurer aussi la quantité de graisse dans le foie, au cours du même examen. Or la graisse dans le foie est une cause de l’aggravation des maladies du foie. Cette nouvelle technique mise au point à Bordeaux va être commercialisée dans le monde entier.
Dépistage et traitement des hépatites virales dans les populations à risque comme les usagers de drogue.
Depuis plus de 6 ans, le service d’Hépato-Gastroentérologie de l’hôpital du Haut-Lévêque travaille en collaboration avec le Comité d’Étude et d’Information sur les Drogues de Bordeaux pour améliorer la prise en charge des hépatites virales des usagers de drogues. Cette expérience pilote fait l’objet de plusieurs publications et son organisation sert de modèle à de nombreux centres en France.
Le service d’Hépato-Gastroentérologie développe aussi l’éducation thérapeutique pour les hépatites virales et a créé une unité d’éducation thérapeutique permettant aux malades traités ou non traités de rencontrer en plus des médecins, une infirmière spécialisée, une psychologue, des associations de malades.
Les hépatites B et C : des fléaux mondiaux encore largement sous-estimés
Un être humain sur 12 est porteur chronique d’une hépatite B ou C, soit 350 millions de personnes pour l’hépatite B et 170 millions pour l’hépatite C.
L’hépatite B se transmet par voie sexuelle et sanguine, son virus est jusqu’à 100 fois plus contagieux que celui du SIDA. – Selon l’OMS. Deux milliards de personnes dans le monde ont déjà été en contact avec le virus de l’hépatite B.
L’hépatite B compte parmi les 10 infections les plus meurtrières au monde et représente de très loin la première cause de mortalité par cancer du foie à l’échelle mondiale.
Le virus de l’hépatite C affecte 3% de la population mondiale. Il se transmet par le contact direct avec du sang ou des fluides corporels contaminés, notamment lors du partage de seringues. Chaque année, 3 à 4 millions de personnes sont infectées dans le monde.
Les hépatites B et C font plus d’un million de morts par an dans le monde.
En France aujourd’hui
Le plan national de lutte contre les hépatites B et C 2009 – 2012 rappelle qu’environ 280 000 personnes sont porteuses du virus de l’hépatite B et 221 000 de celui de l’hépatite C. Et seules 50% des personnes porteuses d’une hépatite ont connaissance de leur statut sérologique.