Une équipe de l'hôpital Georges Pompidou démontre le bénéfice de cette nouvelle pratique pour réduire l'hypertension artérielle résistante, y compris chez les patients qui n'observent pas leur traitement médicamenteux.
Une équipe de l’hôpital Georges Pompidou démontre le bénéfice de cette nouvelle pratique pour réduire l’hypertension artérielle résistante, y compris chez les patients qui n’observent pas leur traitement médicamenteux.
La dénervation rénale consiste à interrompre l’activité électrique des nerfs du système nerveux sympathique à destinée rénale par application contre la paroi des artères rénales d’un courant électrique de faible intensité délivré par un cathéter. Cette nouvelle piste thérapeutique a été développée pour traiter l’hypertension artérielle résistante, qui se caractérise par une pression artérielle au-dessus de la cible thérapeutique de 140/90 mmHg malgré l’administration d’au moins 3 médicaments hypertenseurs.
La dénervation rénale consiste à interrompre l’activité électrique des nerfs du système nerveux sympathique à destinée rénale par application contre la paroi des artères rénales d’un courant électrique de faible intensité délivré par un cathéter. Cette nouvelle piste thérapeutique a été développée pour traiter l’hypertension artérielle résistante, qui se caractérise par une pression artérielle au-dessus de la cible thérapeutique de 140/90 mmHg malgré l’administration d’au moins 3 médicaments hypertenseurs.
L’essai clinique (DENERHTN), coordonné à l’hôpital européen Georges Pompidou AP-HP par le Pr Michel Azizi, chef du service d’hypertension artérielle et coordonnateur du Centre d’investigations 1418 AP-HP/Inserm, et par le Pr Marc Sapoval, chef du service de radiologie interventionnelle, a montré l’efficacité de cette méthode. Les spécialistes ont observé une réduction tensionnelle additionnelle de l’ordre de 6 mmHg, 6 mois après une dénervation rénale, par rapport à une prise en charge médicamenteuse conventionnelle. Ces résultats ont été présentés en janvier 2015 dans la revue The Lancet.
La non-observance des traitements hypertenseurs en question
La non-observance des traitements hypertenseurs en question
Une étude complémentaire a été publiée, par la même équipe, dans la revue Circulation du 20 septembre 2016, accompagnée d’un éditorial du Dr D.A. Calhoun de l’université d’Alabama à Birmingham (USA). L’objectif en était d’évaluer l’observance du traitement médicamenteux prescrit chez les 2 groupes de patients de l’essai (dénervation rénale + traitement médicamenteux ou traitement médicamenteux standardisé seul).
Cette évaluation a été réalisée par la détection des médicaments antihypertenseurs dans l’urine ou le plasma des patients par une méthode inédite de spectrométrie de masse développée par les Drs Idir Hamdidouche et Vincent Jullien, du service de pharmacologie de l’hôpital Pompidou dirigé par le Pr Stéphane Laurent.
Résultats : après sept mois de suivi, au moins un des médicaments antihypertenseurs prescrits au cours de l’essai n’était pas détecté chez plus de 50% des patients, et aucun chez 15% d’entre eux. Ce qui suggère une non-observance partielle ou totale des traitements.
Cependant, la baisse additionnelle de pression artérielle observée après dénervation rénale était similaire (6,7 à 7,8 mmHg) chez les patients totalement observants ou non-observants des traitements médicamenteux.
Les bases d’un nouveau dialogue avec les patients
"Ces résultats mettent ainsi en évidence l’indépendance des résultats encourageants obtenus pour la dénervation rénale vis-à-vis de l’observance du traitement antihypertenseur médicamenteux", soulignent les auteurs de l’étude. Ils pointent également l’importance du phénomène de non-observance chez les patients ayant une hypertension artérielle résistante. Ce constat devrait permettre "d’établir un nouveau dialogue avec les patients pour en comprendre les raisons afin de renouveler la relation thérapeutique et les inciter de nouveau à suivre les traitements médicamenteux prescrits de manière assidue".