Identifier les causes génétiques de déficience intellectuelle chez 75 enfants recrutés dans six CHU membres d’HUGO*. Tel était l’enjeu du projet Hugodims conduit par le service de génétique médicale du CHU de Nantes (Pr Stéphane Bézieau, Dr Bertrand Isidor). Cette approche réalisée pour la 1ère fois en France a permis de passer de 10-12% de causes génétiques identifiées par les techniques classiques à plus de 50 %.
Pour 45 % des patients atteints de DI, la mutation en cause a été repérée dans des gènes connus, mais aussi dans de nouveaux gènes comme le gène CHAMP1*. Ces résultats permettent de donner un conseil génétique fiable aux parents et éventuellement proposer un diagnostic prénatal ou préimplantatoire. Cette étude a également révélé de nouveaux mécanismes responsables de ces maladies.
Le projet a reposé sur une approche de séquençage haut-débit réalisée sur la plateforme Biogenouest (responsable : R. Redon) de 25 000 gènes chez les enfants. La méthode a consisté à séquencer également les 25 000 gènes présents chez les parents pour identifier plus facilement la mutation responsable car, dans la majorité des cas, l’anomalie n’est pas héritée
Jusqu’à présent, l’origine génétique des formes les plus sévères de déficience intellectuelle étaient souvent difficile à déterminer en raison du très grand nombre de gènes impliqués. La richesse des données obtenues par le transfert en routine du séquençage haut débit montre l’efficacité de cette technique. Mais sa diffusion reste soumise à son financement et aux capacités de réalisation des plates-formes actuelles.
Hugodims a été cofinancé par un Programme Hospitalier de Recherche Clinique (PHRC) interrégional et l’ARS Poitou-Charentes
* Groupement de Coopération Sanitaire des Hôpitaux Universitaires du Grand Ouest qui réunit 6 CHU Angers, Brest, Nantes, Poitiers, Rennes et Tours et le CH du Mans