L’actualité en santé de janvier 2011 a été dominée par le débat sur l’euthanasie. Omniprésent également le scandale du Médiator fragilise système sanitaire français et déclenche une crise à l’agence du médicament. Enfin les équipements d’excellence retenus dans le cadre du grand emprunt sont rendus publics, focus sur « Figures » et « Périnat Collection »…
A peine rouvert par les sénateurs le débat sur la légalisation de l’euthanasie active s’est refermé au grand dam des défenseurs d’une fin de vie abrégée -par mort provoquée ou suicide assisté- pour les patients dans un état désespéré. En effet, le texte prévoyait d’accorder "à la personne capable majeure en phase avancée ou terminale d’une affection (…) infligeant une souffrance physique ou psychique (…) insupportable de demander une assistance médicalisée permettant par un acte délibéré une mort rapide et sans douleur". Proposition de loi sans suite qui aura suscité des polémiques et des tribunes dans la presse dont celle du premier ministre : « La question est de savoir si la société est en mesurer de légiférer pour s’accorder le droit de donner la mort. J’estime que cette limite ne doit pas être franchie. » signe François Fillon dans Le Monde du 24 janvier. L’édition du lendemain revient sur la loi Léonetti 2005, trop mal connue du public, qui prévoit le développement des soins palliatifs et « proscrit l’acharnement thérapeutique et autorise l’arrêt des traitements quand le patient le demande. Elle instaure la possibilité de rédiger des directives anticipées pour le cas où une personne serait, un jour, hors d’état d’exprimer sa volonté » résume Laétitia Clavreul. La journaliste précise qu’aujourd’hui « Presque tous les CHU disposent d’une unité spécialisée (110 contre 90 il y a deux ans). Quant aux équipes mobiles, elles sont passées de 323 à 350 et les lits de 3 000 à 4 700. » Un programme d’ampleur mais qui reste insuffisant au regard des besoins.
Médiator
Dans L’humanité du 11 janvier Maud Dugrand annonce que « plus d’une centaine de plaintes contre le laboratoire Servier doivent être déposées par association de malades tandis que d’autres réclament un accord à l’amiable et la création d’un fonds public d’indemnisation ». Le 12 janvier Jean Marimbert, directeur général de l’Afssaps annonce son départ dans Libération. Il reconnaît que « Le système a en effet péché à certains moments clés par un défaut d’intégration dans une analyse globale de toutes les données disponibles sur l’efficacité et le risque qui étaient susceptibles d’éclairer la prise de décision ». Le Monde du 17 janvier s’empare du rapport de l’Igas sur « l’un des plus grands scandales sanitaire que la France ait connu » comment Laetitia Clavreul et Marie-Pierre Subtil. Les auteurs ont « mis en lumière des dysfonctionnements qui devraient conduire à une refonte totale du système français de sécurité sanitaire. Sont dénoncés les liens entre l’Afssaps et Servier, l’absence de suivi des effets sanitaires du médicament, les conflits d’intérêts, l’éparpillement des commissions, les allées et venues des responsables entre cabinets, administration et industrie pharmaceutique (…) qui ont conduit à un aveuglement collectif Le26 janvier Audrey Tonnelier consacre une page à l’impact du scandale sur le groupe Servier dans la Tribune. La journaliste mentionne aussi la lutte contre les conflits d’intérêts au ministère de Xavier Bertrand où l’un de ses collaborateurs a suspendu ses activités de recherche cofinancées par des laboratoires pour rester en poste.
Equipements d’excellence
Sur les 336 dossiers de candidature, 52 projets d’équipements de recherche scientifique ont été retenus dans le cadre du grand emprunt. L’AFP du 20 janv, les Echos et le Figaro du 21 janv retiennent en particulier « Figures », projet porté par le CHU d’Amiens en partenariat avec des universités et organismes. Ce projet d’équipement d’excellence est coordonné par le Pr. Bernard Devauchelle auteur de la 1ère greffe de visage. Il bénéficiera d’un financement 10,5 millions d’euros.
« Perinat Collection », biobanque portée par l’AP-HP, l’Inserm et l’université Paris-Descarte, dédiée aux problèmes périnataux a également été retenue comme équipement d’excellence note Catherine Ducruet dans un article complet sur les centres de ressources biologiques paru dans les Echos du 27 janv.
La sélection a été assurée par un jury international de 59 membres présidé par Philippe Levesque, directeur de l’institut Hydro-Québec du Canada a étudié. Une enveloppe de 22 milliards d’euros a été affectée à la recherche et à l’enseignement dans le cadre du grand emprunt, dont 340 millions d’euros attribués aux projets d’équipements scientifiques. 260 millions seront versés immédiatement pour l’achat des équipements et 80 millions étalés sur 10 ans. Une deuxième vague d’appels à projets devrait être lancée prochainement.
Nouvelles technologies aussi dans le dossier du Figaro Magazine du 22 janvier consacré à la télémédecine. La journaliste Martine Betti-Cusso rappelle que cette « technique novatrice » de téléconsultation, téléexpertise, téléassistance entre professionnels de santé, pourrait à terme bouleverser l’organisation des soins. « L’objectif est de répondre à la désertification médicale dans certaines régions (?), d’améliorer le suivi des malades souffrant de maladies chroniques ou de handicaps ». Exemple en neurologie au CHU de Besançon et en cardiologie à Rennes.
A retenir également "A l’hôpital, il n’y a pas que la médecine qui soigne" dossier de 6 pages publié par le mensuel Notre Temps de janvier 2011
Enfin Hospitalia a réservé plus d’une vingtaine de pages aux Directeurs Généraux de CHU qui évoquent l’avenir de leur établissement.
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