Plus de 8 100 décès « non prévus » enregistrés sur les cinq premières semaines de l’épidémie de grippe, des services hospitaliers d'urgence et de médecine interne mis "en tension" et en résonnance, plus de 10 000 articles publiés sur le sujet en janvier ! Incontestablement, le fait le plus marquant en santé aura été l'épidémie due au virus H3N2.
Plus de 8 100 décès « non prévus » enregistrés sur les cinq premières semaines de l’épidémie de grippe, des services hospitaliers d’urgence et de médecine interne mis « en tension » et en résonnance, plus de 10 000 articles publiés sur le sujet en janvier ! Incontestablement, le fait le plus marquant en santé aura été l’épidémie due au virus H3N2.
Une épidémie de grippe hivernale particulièrement virulente
Dès le mois de décembre Marisol Touraine appelait au report des opérations non urgentes afin de désengorger les services hospitaliers saturés. Mi janvier la ministre reconnaissait que 142 des 850 hôpitaux français étaient « en tension mais pas débordés ». La grippe a conduit un afflux massif de patients fragiles aux urgences entraînant un engorgement des unités. Le 18 janvier, alors que la situation se stabilisait et que le pic semblait passé la France avait atteint le cap du million de malades selon le réseau de surveillance Sentinelles-Inserm (AFP et France info). Un nombre qui a grimpé à 1,3 million fin janvier. Et le bilan humain s’avère très lourd. Le 25 janvier, Santé Publique France annonçait 8 100 décès en plus « toutes causes confondues » depuis le début de l’épidémie- chiffre énorme mais tout de même inférieur à la surmortalité de 18.000 personnes enregistrée durant l’hiver 2014-2015. Le montant de la facture a été avancée le 19 janvier par Europe 1 : plus de 900 millions d’euros principalement du fait du nombre d’arrêts de travail délivrés,
Les personnes les plus touchées sont les plus de 65 ans et une surmortalité a été constaté dans cette tranche d’âge « 13 décès en 15 jours ont été enregistrés dans une maison de retraite à Lyon » révélait l’AFP du 7 janvier.
Les patients n’étaient pas les seuls à se rendre aux urgences. De nombreuses équipes de journalistes se sont déplacées pour prendre la tension, dans les CHU, comme dans les hôpitaux de campagne. Chaque jour, les quotidiens régionaux publiaient un bulletin reprenant le nombre d’hospitalisations, annonçant la déprogrammation d’interventions ou le déclenchement du plan blanc.
Le Parisien du 13 janvier présentait la carte de France des villes les plus touchées dans chaque région avec en tête la région PACA et notamment les villes Toulon, Fréjus, St Raphaël et Montpellier. « Les urgences tournent à plein régime… sans la grippe » titrait la Voix du Nord du 15 janvier, « Contre la grippe, Bichat manque de lits et d’effectifs » le JDD du 15 janvier, « Grippe : engorgement des services de pompes funèbres » – RTL du 14 janvier, « Grippe : révélations sur une hécatombe » Le Parisien 13 janvier.
Les journaux nationaux et régionaux ont aussi largement décrit les premiers symptômes (fièvre brutale supérieure à 39°C, douleurs musculaires et signes respiratoires). Mi-janvier, l’établissement français du Sang lançait un appel au don du sang car l’épidémie épuise ses réserves en produits sanguins
La gestion du système de santé en question
Le 24 janvier, 119 hôpitaux se déclaraient encore « en tension », selon la Direction générale de la santé contre 192 dans ce cas mi-janvier, selon la ministre.
« Pourquoi un banal virus grippe les hôpitaux ?» questionne les Dernières Nouvelles d’Alsace. L’épidémie de grippe dévoile-t-elle un système de santé défaillant ? interroge Arte. Dans un communiqué en date du 12 janvier, la Fédération hospitalière de France a déploré le défaut d’anticipation du gouvernement qui n’a pris conscience de l’ampleur de la situation que cette semaine. Selon la FHF, cette situation est une conséquence des « limites de la politique de suppression de lits et d’économies au rabot ». Et l’instance de plaider pour « une politique de santé basée sur des réformes structurelles qui soutiennent les hôpitaux publics dans leurs missions ».
« Pourquoi un banal virus grippe les hôpitaux ?» questionne les Dernières Nouvelles d’Alsace. L’épidémie de grippe dévoile-t-elle un système de santé défaillant ? interroge Arte. Dans un communiqué en date du 12 janvier, la Fédération hospitalière de France a déploré le défaut d’anticipation du gouvernement qui n’a pris conscience de l’ampleur de la situation que cette semaine. Selon la FHF, cette situation est une conséquence des « limites de la politique de suppression de lits et d’économies au rabot ». Et l’instance de plaider pour « une politique de santé basée sur des réformes structurelles qui soutiennent les hôpitaux publics dans leurs missions ».
Autre question revenue sur le devant de la scène : la résistance de la population aux injonctions de vaccination, notamment des soignants car seuls 25 à 30% des médecins, infirmiers et aide-soignants sont vaccinés s’inquiète le HuffPost. Selon infirmiers.com, les paramédicaux préfèrent les mesures d’hygiène prises, notamment, à l’entrée des services à une vaccination imposée.
Ces thèmes ont d’ailleurs été largement relayés sur les réseaux sociaux. Parmi les prises de position, les plus remarquées, celle d’une interne Sabrina Ali Benali qui dénonce le « plan com’ » de la ministre de la Santé dans une vidéo postée sur FB et visionnée 2 millions de fois.
Communication de crise
Pour faire face à l’afflux de patients, les hôpitaux ont mobilisé toutes leurs ressources et expliqué leurs nouvelles organisations dans des communiqués ou lors de points presse. Ils ont notamment réuni des cellules de crise quotidiennement, ouvert des unités temporaires, transformé des lits de chirurgie en lits de médecine avec des spécialistes médicaux allant au chevet des patients, installé un deuxième lit dans certaines chambres à 1 lit. Dans un communiqué le CHU de Montpellier dispensait les règles de base pour limiter la propagation d’un virus très contagieux (se laver les mains très régulièrement, limiter les contacts directs, éviter les lieux fréquentés, éternuer et tousser en se couvrant la bouche, porter un masque si nécessaire).
Marie-Georges Fayn
Marie-Georges Fayn