Rechercher
Fermer ce champ de recherche.

Juin 2011 : Intoxication alimentaire, palmarès du Point, enquête de l’Express

Auteur /Etablissement :
Alerte sanitaire à la bactérie E. Coli. Publication de deux palmarès sur les hôpitaux et les urgences à deux semaines d'écart... Réseau CHU revient sur l'actualité très dense du mois de juin.

Alerte sanitaire à la bactérie E. Coli. Publication de deux palmarès sur les hôpitaux à deux semaines d’écart… Réseau CHU revient sur l’actualité très dense du mois de juin.
Après le drame de l’intoxication alimentaire en Allemagne qui a causé la mort de plus de 40 personnes, la France est touchée, à son tour, à Lille et à Bordeaux.
A Lille, huit enfants ont été admis au CHU entre le 15 et le 20 juin pour des cas de Syndrome hémolytique et urémique (SHU), après avoir mangé des steaks hachés infectés. L’Agence régionale de santé Nord – Pas de Calais précise que l’infection à Escherichia coli ne présente aucun lien avec l’épidémie survenue en Allemagne.
A Bordeaux, les premiers signes de la contamination alimentaire sont apparus entre le 16 et le 21 juin. 10 adultes, de 19 à 78 ans ont été hospitalisés. Le 29 juin, l’AFP précisait dans un dépêche que 6 personnes se trouvaient toujours au CHU. Contrairement à Lille, l’origine de cette intoxication à la bactérie E. coli, vient probablement de graines germées, qui d’après les résultats bactériologiques sont de la même souche que celles retrouvées dans le cadre de l’épidémie allemande.
Les fils d’information de tous les médias (TV, radio, quotidiens et hebdomadaires) relataient en temps réel le nombre de personnes hospitalisées,  leurs symptômes, l’évolution de leur état de santé, les traitements administrés, leur sortie ou leur maintien à l’hôpital et les résultats bactériologiques. Les journalistes pistaient l’origine du mal, remontant les filières de production et de distribution.

Le 16 juin, le Point signait son 14ème Palmarès des 100 meilleurs établissements de santé

50 hôpitaux sur 800, évalués dans 63 spécialités et 50 cliniques sur 600 classées dans 37 spécialités. Habituellement publiés dans deux numéros différents, ces tableaux sont désormais réunis dans le même magazine. Signe que la rude concurrence à laquelle se livrent les hebdomadaires autour des hits parades santé les amène à revoir leur ligne éditoriale – histoire de préserver la rentabilité de l’exercice. Peu de surprise quant aux résultats : On retrouve à nouveau sur le podium les CHU de Toulouse, Lille et Bordeaux. A noter les CHU en hausse : la Pitié-Salpêtrière (AP-HP), Rouen,  Caen, Amiens, Poitiers, Lyon Sud, Reims et La Timone (AP-HM), Angers, l’hôpital Européen Georges Pompidou (AP-HP), Henri Mondor (AP-HP), Saint-Etienne, Brest, Saint-Antoine (AP-HP), Tenon (AP-HP) et Bicêtre (AP-HP).

Comment juger la qualité d’un établissement ?
Vaste question que Le Point renseigne en deux temps. D’abord il adresse un questionnaire aux établissements « portant sur les moyens matériels et humains qui garantissent le niveau plus ou moins élevé de sécurité et de qualité » rappellent Jérôme Vincent et Philippe Houdard. Du déclaratif donc. Ensuite, les journalistes introduisent le programme médicalisé des systèmes d’information de 2009 et ses 21,8 millions de dossiers médicaux informatisés et anonymisés (15 millions pour les patients du public, 7 millions pour ceux du privé). A ces données s’ajoutent les annuaires de sociétés et de fédérations de spécialistes et le bilan des activités de prélèvements et de greffes édité par l’Agence de biomédecine. Au total, les journalistes retiennent 8 critères : l’activité, la notoriété, l’ambulatoire, la technicité, la spécialisation, la ceoliochirurgie, l’indice de gravité des cas traités et les durées de séjour.
Précurseur en matière d’évaluation comparative, le Point note que la France est loin du contrôle qualité à l’anglo-saxonne où les multiples paramètres que sont la nutrition, la gestion des médicaments, la propreté et la lutte contre les infections nosocomiales, la sécurité des locaux et des équipements, la gestion des plaintes et la mortalité des patients sont suivis par une batterie d’indicateurs relevés quasiment en temps réel. Pourquoi un tel retard français ? Parmi les raisons avancées, Le Point dénonce un travers national, la lourdeur de la démarche participative à la française «  En France, pas question d’attaquer de face, il faut envelopper l’adversaire.  En faisant participer les médecins et établissements à la mise en place d’indicateurs de moyens, on les prépare psychologiquement à la publication, peut-être, un jour ou l’autre, d’indicateurs de résultats. » ironisent les journalistes. Pourtant il y a urgence : 900 événements indésirables graves surviennent dans les cliniques et hôpitaux français
A lire également les communiqués des CHU de Bordeaux, Dijon et Nice

Le 29 juin, l’Express dresse le palmarès des Urgences

D’abord quelques chiffres qui expriment l’importance des urgences dans la chaîne des soins : 17 millions de personnes soit 1 Français sur 4, accourent chaque année dans l’un des 625 services d’urgences. Se rendre aux urgences devient un réflexe, du fait de l’absence de garde en médecine de ville mais aussi du coût des consultations de spécialistes. Résultat : confrontées à une affluence record (plus de 3 millions par rapport à 2004) ces unités vitales passent des journées et des nuits sous tension. En réalisant son classement, l’Express a pris le pouls de ces équipes souvent submergées : 95 services reçoivent plus de 40 000 patients par an. Parmi eux les CHU de Brest, Caen, Lille, Marseille et Nice ont été gratifiés d’un « A », la meilleure note dans leur catégorie. Dans le classement des services accueillant 20 000 à 40 000 urgences, le CHU de Fort-de-France a aussi été crédité d’un « A » de même que les CHU de Lyon (Croix rousse et groupe hospitalier Lyon Sud), de Strasbourg et l’AP-HP (Beaujon, Ambroise Paré). Pour les urgences pédiatriques 5 CHU se voient attribuer un « A »  : Clermont-Ferrand, Dijon, Marseille-Hôpital Nord, Paris-Necker Nancy, Saint-Etienne

Mais ce classement n’est pas exhaustif souligne le journaliste Pierre Falga qui a été confronté à la difficulté d’établir « un décompte précis – et à jour- du nombre de services d’urgences ».  Pour élaborer ses tableaux, l’Express a demandé aux établissements hôpitaux et cliniques répertoriés sur www.platine.gouv.fr de renseigner une enquête comprenant des indicateurs qualité : l’équipement technique (critère pesant deux fois plus que les autres), le délai d’attente, l’attente avant orientation, avant avis médical, la présence de médecins et d’infirmières entre 8 h et 18h pour 1 000 passages. Il s’agit donc de déclaratif.  474 établissements ont répondu soit 67%. Mixant ces critères lorsqu’ils étaient renseignés, l’Express a ensuite attribué une lettre de A (pour très bon) à E (médiocre).

A lire aussi le communiqué du CHU de Brest

A signaler enfin un 3ème palmarès, celui des maternités en ligne le 24 juin sur Doctissimo

L’exposition Arts du soin prend ses quartiers d’été au CHU de Bordeaux Le meilleur de la télévision pour vos patients Relay H, un réseau très hospitalier

Marie-Georges Fayn

Sur le même sujet

Pour préserver sa fertilité, on lui déplace l’utérus au niveau du nombril

Dans le cadre de la prise en charge d’une patiente atteinte d’un sarcome d’Ewing au niveau de la cloison recto-vaginale, le Pr Cherif Akladios, chef du pôle de gynécologie, obstétrique et fertilité aux Hôpitaux Universitaires de Strasbourg, a réalisé un geste spectaculaire et inédit en France. En déplaçant son utérus au niveau de son ombilic, le chirurgien et son équipe ont sans doute permis à la jeune femme de préserver sa fertilité.

« Développer la chirurgie robotique, c’est faire face à beaucoup d’embûches »

A l’occasion d’une série de reportages au CHU de Nice, nous avons suivi le Pr Matthieu Durand, chef du service d’urologie, andrologie et transplantation rénale. Ce dernier a accepté de partager sa vision sur le développement de la chirurgie robotique au bloc opératoire. Dans son service, une attention particulière est donnée à l’enseignement avec 100% d’internes formés à la robotique. Un entretien au carrefour de la formation et de l’innovation.

Dossier : le diabète

Le 14 novembre était la journée mondiale du diabète. Une maladie répandue mais complexe. Environ 537 millions d’adultes vivent avec le diabète dans le monde. En France en 2020, plus de 4,2 millions de personnes vivent avec un diabète, soit 6,1 % de la population. Le diabète est plus fréquent chez les hommes que chez les femmes, à l’exception des territoires ultra-marins où les femmes sont les plus touchées.

Face à l’explosion des demandes de PMA, les CECOS dans l’inquiétude

Depuis la promulgation de la loi de bioéthique il y trois ans, les demandes d’aide à la procréation médicalisée ont explosé. En face de cette dynamique, le nombre de donneurs de spermatozoïdes, lui, est en baisse. Un constat aussi valable pour le don d’ovocytes et qui inquiète les professionnels des Centres d’études et de conservation des œufs et du sperme humain. Ces derniers n’ont que quelques mois pour reconstituer leurs banques de gamètes, désormais régies par la levée de l’anonymat des donneurs. Reportage au CHRU de Tours.