Le mois de juin 2020 a été marqué par les premières annonces d’Olivier Véran en matière de revalorisation salariale des personnels non médicaux, alors que la colère des hospitaliers reste vive.
Le 24 juin, le ministre de la Santé Olivier Véran a proposé une enveloppe de six milliards d’euros pour revaloriser les salaires des personnels soignants non médecins dans les hôpitaux et Ehpad publics. "C’est un bon point de départ, un bon point d’appui", a réagi Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT jeudi 25 juin sur France Info.
« Ces six milliards d’euros doivent se répartir entre les hôpitaux publics et privés. Une portion doit aussi être attribuée aux établissements médico-sociaux, qui accompagnent des personnes handicapées ou dépendantes », souligne l’hebdomadaire Marianne. Tandis que le quotidien Les Echos relève que « trois étages de revalorisation sont envisagés : une hausse de salaire nette, des révisions de grille, une refonte des primes. Le Ministre n’a pas annoncé ce mercredi de montant pour la revalorisation immédiate, espérée autour de 300 euros par mois par l’ensemble des infirmiers, aides-soignants et autres soignants hospitaliers, car cela fera partie de la négociation sur les curseurs. »
Blouses blanches, colère noire
Le mois de juin a également été marqué par la manifestation des hospitaliers le 16. Comme le titre 20 minutes : « Il faut faire sentir qu’il y a tout un peuple, celui qui a applaudi tous les soirs, derrière ces soignants mécontents » Selon la police, 18.000 personnes, en majorité des infirmières, se sont réunies à Paris pour réclamer des hausses de salaires et d’effectifs et l’arrêt de la fermeture de lits. L’interpellation d’une infirmière en fin de manifestation a également suscité une forte émotion. Comme le relate Libération : « Sur plusieurs vidéos publiées dans le cours de l’après-midi, on la voit être interpellée sans ménagement par les forces de l’ordre près de l’esplanade des Invalides, au terme de la manifestation des soignants pour l’hôpital public, alors que de violents affrontements ont lieu entre les forces de l’ordre et des manifestants. On entend également cette femme, Farida C., réclamer sa Ventoline ». Des heurts ont également émaillé la manifestation. « Au moment où le cortège de soignants, parti du ministère de la Santé, arrivait sur l’esplanade des Invalides, la manifestation pour défendre l’hôpital a cédé la place à plusieurs centaines de manifestants habillés en noir, qui ont mis le feu à du mobilier urbain et jeté des projectiles sur les forces de l’ordre, aux cris de "tout le monde déteste la police" », témoigne RTL.
Covid-19 : repérer les clusters dormants
Si l’épidémie continue de reculer dans notre pays, le ministre de la Santé a annoncé dans un entretien au Monde qu’un dépistage systématique de la population serait expérimenté, pour les personnes volontaires, dans des zones à risque. « Près de 1,3 million de personnes vivant dans trente communes d’Ile-de-France vont ainsi recevoir des « bons » de l’Assurance-maladie leur proposant d’aller faire un test virologique dans n’importe quel laboratoire public ou privé, même s’ils n’ont pas de symptômes. L’objectif est d’identifier les éventuels clusters dormants, c’est-à-dire des foyers invisibles de personnes asymptomatiques. Il s’agit également de regarder s’il y a des différences entre les territoires sur la circulation et l’impact du virus », a t-il notamment déclaré. En matière de gestion de la crise, retenons que le président de la République a installé le 25 juin une commission d’évaluation présidée par le professeur Pittet. « Sa constitution avait été souhaitée par Emmanuel Macron lui-même, dans les tout premiers jours du mois de juin. Il n’aura fallu que trois petites semaines pour que celle-ci voie officiellement le jour, en dépit des critiques venues des rangs de l’Assemblée nationale, qui y voient une manière d’entraver leurs travaux », note Le Parisien.
La veille, le Pr Didier Raoult directeur de l’Institut hospitalo-universitaire en maladies infectieuses de Marseille, avait été auditionné par les députés. L’objectif : revenir sur sa proposition de traitement à base d’hydroxychloroquine et apporter son regard critique sur la gestion de la crise sanitaire en France. « Durant trois heures, mercredi 24 juin, l’infectiologue Didier Raoult a été auditionné par la commission d’enquête Covid-19 de l’Assemblée nationale. Entre accusations et défense de ses résultats (notamment autour de l’hydroxychloroquine), le directeur de l’Institut hospitalo-universitaire en maladies infectieuses de Marseille est revenu sur la crise sanitaire du coronavirus. La cellule #VraiOuFake de France Info a passé au crible sept affirmations du professeur Raoult sur cette crise sanitaire ».
Ecouter…
A découvrir également ce mois-ci, l’état des lieux du système de soins à travers des témoignages de soignants et de cadres de santé, réalisés par la sociologue Amandine Mathivet. Dans Le Monde du 25 juin, cette dernière a structuré les interviews en quatre épisodes (podcasts) pour évoquer le quotidien des urgences, les problématiques des cadres, la question de l’ambulatoire, et « pour expliquer où sont passés les moyens et évoquer comment fonctionner autrement. »