Le premier « bloc opératoire intégré » de dernière génération a été inauguré le 16 octobre 2010 au CHU de Poitiers. Installation pilote, cette salle réunit les équipements « high tech » et les nouvelles technologies d’imagerie et les connecte en un ensemble cohérent, homogène et communiquant. |
Dans cet environnement optimisé où alternent écrans et interfaces de commandes, le chirurgien dispose en temps réel de toutes les informations nécessaires à son guidage : radioscopie, échographie, vidéochirurgie, paramètres des équipements médicaux (bistouri électrique, insufflateur), et non médicaux (comptes rendus opératoires, planches anatomiques, éclairage, musique…). Aux commandes de cette unité futuriste, le Pr Jean-Pierre Faure, chirurgien viscéral, vante la précision de ces technologies « au mode d’emploi aussi intuitif qu’un smart phone ». L’ergonomie des systèmes apporte un plus notamment en coeliochirurgie où il fallait parfois se tordre le cou et le dos pour voir l’écran et utiliser les instruments.
Pour les patients, cette modernité est synonyme de prise en charge simplifiée et de plus grand confort. Les personnes obèses vont aussi bénéficier de ce matériel adapté à leur morphologie.
La salle intégrée : de nouvelles opportunités d’enseignement Le déroulé de l’intervention est suivi sur écrans par tous les acteurs d’où une meilleure coordination au sein de l’équipe. Par la suite, il sera possible d’exploiter les enregistrements pour illustrer une formation ou une communication scientifique.
L’éclairage crée une ambiance sereine propice à la concentration
La salle de bloc opératoire intégré clef en main
Nouveau concept, ce module est le fruit d’un travail de conception mené de concert entre architectes et experts en logistique, en technologies et équipements médicaux. Ainsi les murs sont fabriqués dans l’objectif de recevoir des écrans, d’accueillir les commandes affleurantes, des claviers escamotables ou des connecteurs.
Chirurgie : Poitiers anticipe
La chirurgie de demain verra se développer les techniques sélectives, peu invasives nécessitant un recours accru à l’image. « Pour anticiper ces mutations, le CHU crée un premier laboratoire test en grandeur nature. Notre expertise dans ce nouveau domaine nous donnera plusieurs longueurs d’avance ! » se félicite le Pr Bertrand Debaene, coordonnateur du pôle blocs opératoires.
Coût de la salle intégrée : 775 000 euros dont 325 000 euros de travaux et 450 000 euros pour les équipements biomédicaux et communicants. Soit 200 000 euros de plus qu’une salle classique. Pour limiter le surcoût, l’effort a porté sur la réduction de près de la moitié du temps d’immobilisation de la salle passé de 17 semaines pour une salle de bloc traditionnelle à 9 semaines pour la salle intégrée.