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La médecine sociale et humanitaire innove

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Le CHU de Toulouse s'efforce depuis plusieurs années d'apporter des réponses adaptées au problème d'accès aux soins des personnes en situation de précarité : les services intègrent tous un versant de médecine sociale et humanitaire et sont en relation quotidienne avec les opérateurs extérieurs qui interviennent auprès des populations en situation de précarité.

En concevant le projet de l’Équipe mobile de soins ambulatoires, le comité de pilotage du pôle de médecine sociale et humanitaire du CHU n’a pas voulu créer une structure supplémentaire mais compléter le réseau local d’aide et de soins :
– l’Equipe mobile sociale du Centre communal d’action sociale (CCAS) à laquelle elle est rattachée,
– le 115 (numéro de téléphone qui enregistre le signalement de toute personne à la rue rencontrée en difficulté),
– le Samu,
– les services d’urgence, les lits infirmiers de la Halte Santé*, — les médecins d’astreinte et la permanence d’accès aux soins de santé (PASS),
– le Pôle d’accueil, d’information et d’orientation (PAIO),
– le service de nuitées d’hôtels du CCAS,
– la régulation de l’Accueil hivernal d’urgence…

L’équipe mobile de soins ambulatoires : des infirmiers  » en maraude « 
L’équipe mobile de soins ambulatoires a pour mission d’aller au-devant des populations les plus fragiles qui ne sont pas en mesure de faire appel elles-mêmes aux services de soins ou aux services sociaux. Elle intervient soit sur signalement (appels téléphoniques de particuliers), soit en sillonnant les principales rues ou places où se regroupent les personnes en difficulté. Ce qui s’appelle très officiellement la maraude. L’objectif est d’identifier les personnes en détresse physique et sociale et de leur proposer une orientation susceptible d’assurer leur prise en charge sanitaire et sociale.
Cette unité regroupe une équipe paramédicale constituée de six infirmiers et infirmières et une équipe de médecins généralistes libéraux placée sous la responsabilité du Pr Virenque et du Dr Coppin.

Avec l’équipe mobile de soins ambulatoires, l’hôpital apporte une réponse plus rapide et plus efficace aux personnes sans domicile stable :
? L’éclairage médical est un plus pour les équipes qui vont à la rencontre de gens qui ne formulent pas de demande explicite. La présence d’infirmiers est un apport précieux dans la prise de contact : il est parfois plus facile d’évoquer les problèmes de santé. ? Hubert Flye, coordonnateur de la Veille sociale*, juge également satisfaisantes les premières expériences d’orientation vers la PASS des personnes prises en charge sur le terrain par l’EMS.

*La Halte Santé est un lieu d’hébergement, d’une capacité de 11 lits qui accueille des personnes en situation de précarité nécessitant un suivi médical pour des pathologies de médecine générale, mais dont l’état ne justifie pas une hospitalisation. La moitié des demandes d’admission émanent du CHU. Plus d’un tiers des séjours concernent des patients sans aucune protection sociale.

Le réseau ville-hôpital en soins dentaires : autre exemple de service développé à l’attention des personnes les plus démunies
Parce que le processus de précarité entraîne rapidement une dégradation de la santé dentaire nécessitant des soins d’urgence, le service d’odontologie du professeur Lodter a conçu d’emblée son réseau de soins aux plus démunis dans une optique élargie à la mission humanitaire et sociale dévolue à l’hôpital public :
– prise en charge médico-sociale,
– consultation de dépistage,
– examen clinique,
– prévention et information sur l’hygiène,
– distribution de matériel,
– motivation aux soins,
– orientation des patients.

Au sein du service d’odontologie Hôtel-Dieu-Rangueil, le responsable de ce programme est le Dr Grimoud.

Sont partenaires du réseau : dans le CHU, le centre spécialisé de soins pour toxicomanes et le Point Santé de La Grave, le service de dermatologie ; et, pour les structures externes, Médecins du Monde, la Halte Santé, la Boutique Solidarité, le centre de vaccination de la Ville de Toulouse, l’espace social du Grand Ramier, les associations Clémence Isaure, le Comité Santé Migrants et Tzigane Solidarité.

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