Une consultation « désir d’enfant & infection par le VIH » est proposée depuis novembre 2011 au CHRU de Besançon, une initiative portée par la Coordination régionale de lutte contre le VIH (COREVIH) de Franche-Comté et du service de maladies infectieuses.
Depuis l’entrée en vigueur de l’arrêté du 10 mai 2001, les couples concernés par le VIH et désirant un enfant peuvent bénéficier d’une assistance médicale à la procréation (AMP).
L’équipe bisontine (gynécologues, biologistes de la reproduction) accompagne quant à elle depuis 2004 les couples dans leur parcours de parentalité à risque viral : l’Aide Médicale à la Procréation permet de contourner le risque de contamination sexuelle intra couple et de traiter une éventuelle hypofertilité qu’elle soit ou non en lien avec l’infection par le VIH. Une collaboration multidisciplinaire étroite avec les médecins référents VIH, inscrite notamment dans le cadre du staff mensuel « AMP à risque viral », optimise ce soutien.
Avec la généralisation des antirétroviraux et l’optimisation du suivi médical, le recours à la procréation naturelle est une alternative à l’AMP et fait l’objet de recommandations d’experts (rapport YENI 2010). La procréation naturelle est accessible uniquement dans les situations où le risque de transmission du VIH intra couple est jugé faible et les chances de grossesse spontanée grandes ; un choix qui doit être partagé par les 2 membres du couple.
Lors de la consultation « désir d’enfant & infection par le VIH », les couples sont informés des différents accès à la parentalité : assistance médicale à la procréation (insémination intra utérine, fécondation in vitro), auto insémination, procréation naturelle ou adoption.
Le possible recours à la procréation naturelle est discuté et évalué par le médecin référent VIH. Un bilan de fertilité est prescrit. Le couple bénéficie d’une consultation avec l’équipe d’AMP. La décision d’accompagner les couples en procréation naturelle est prise en concertation avec les patients et les spécialistes.
La démarche répond à un souci permanent de coordination multidisciplinaire, de respect des recommandations d’experts et d’éducation à la santé.
Pour préserver sa fertilité, on lui déplace l’utérus au niveau du nombril
Dans le cadre de la prise en charge d’une patiente atteinte d’un sarcome d’Ewing au niveau de la cloison recto-vaginale, le Pr Cherif Akladios, chef du pôle de gynécologie, obstétrique et fertilité aux Hôpitaux Universitaires de Strasbourg, a réalisé un geste spectaculaire et inédit en France. En déplaçant son utérus au niveau de son ombilic, le chirurgien et son équipe ont sans doute permis à la jeune femme de préserver sa fertilité.