Le Centre Régional de Toxicovigilance du CHU de Reims s’est distingué à Nancy le 26 novembre dernier, lors de la Journée de l’association Est Transplant, en recevant le prix du meilleur poster médical.
Le travail présenté concernait une greffe réussie de deux organes – le coeur et le foie – prélevés sur une patiente en état de mort encéphalique suite à une intoxication grave, en 2003. Une réalisation inédite si l’on en croit les publications indexées Pubmed.
« La connaissance des effets toxiques de l’éthylène-glycol nous a permis de réaliser un prélèvement hépatique et cardiaque chez une patiente en état de mort encéphalique, confirme le Docteur Francis Grossenbacher, responsable du Centre Régional de Toxicovigilance du CHU. Il s’agit, à notre connaissance du premier cas couronné de succès avec survie à ce jour du greffé hépatique et publié par une équipe française. »
En effet, le prélèvement d’organes sur un sujet en état de mort encéphalique suite à une intoxication médicamenteuse ou autre xénobiotique est rare car il s’inscrit dans un contexte non accidentel. La réussite d’une telle opération a été « le fruit d’une collaboration réussie entre réanimateur, toxicologue, laboratoire de Toxicologie et correspondant local de l’Agence de la Biomédecine », souligne le Docteur Grossenbacher.
Accroître le nombre potentiel des prélèvements d’organes
Ces travaux ont d’ores et déjà été présentés en communication orale au Congrès National de la Société de Toxicologie Clinique de Toulouse en 2009 et une publication dans une revue internationale anglo-saxonne doit suivre.
« L’activité de la cellule rémoise de l’Agence de la Biomédecine va pouvoir se poursuivre en intégrant ces nouvelles données relatives au prélèvement multi-organes (PMO) et aux décès toxiques afin d’accroître le nombre potentiel des PMO en Champagne-Ardenne », se félicite le Docteur Grossenbacher qui précise : « Les médecins urgentistes, maillons essentiels dans la chaîne pluridisciplinaire permettant d’aboutir à un prélèvement d’organes, ont d’ores et déjà été informés de ces notions lors du congrès national 2010 de la SFMU (Société Française de Médecine d’Urgence). »