L’air du large convient bien aux professionnels du CHU qui n’hésitent pas à échanger ou transférer leurs savoir-faire avec les professionnels des continents européen, africain, asiatique ou américain ni à lancer une mission humanitaire en terre palestinienne.
Prévention des suicides à Béjaïa en Algérie
En septembre 2000, l’association brestoise « France-Algérie » informait le CHU de Brest de l’augmentation des taux de suicide chez les jeunes algériens. Un partenariat est alors mis en place. Au programme : la présentation des dispositifs de prévention du suicide en France, l’évaluation avec les acteurs locaux des modalités de prévention en Algérie et un débat sur l’opportunité d’une contribution extérieure qui tiendrait compte des particularités sociales, culturelles et religieuses. Un séminaire et une conférence-débat publique se sont déroulés en Kabylie sur le thème souffrance psychique, culture et identité. Enfin, une délégation médico-psychologique de l’hôpital de Béjaïa s’est rendue au CHU de Brest du 9 au 16 mai 2004, démontrant toute la richesse et l’intérêt de ces échanges.
Aider à l’autonomie sanitaire d’une province du Cambodge
Dans des pays où les besoins sanitaires sont urgents, l’économie en sursis, l’expertise technique, administrative et médicale du CHU ne peut s’exporter sans l’implication forte du Ministère de la Santé et de partenaires, le Conseil général et la Ville de Brest qui assument la partie non financée par les programmes internationaux.
Ainsi, depuis trois ans, le CHU de Brest est impliqué dans la prise en charge de patients séropositifs pour le VIH au Siem Reap, la province des temples d’Angkor. Dans ce projet, le CHU de Brest intervient dans le cadre du Groupement d’Intérêt Public appelé Esther (Ensemble pour une Solidarité THERapeutique). L’objectif visé est l’autonomie sanitaire de la province. Pour la préparer, le CHU a créé un laboratoire polyvalent de référence permettant d’effectuer les sérologies HIV et des hépatites B et C et d’autres analyses sanguines. Des internes du CHU de Brest participent également à la consultation externe de maladies infectieuses et à la gestion des médicaments.
Une aventure pédagogique en Acadie
En février 2003, le Centre Hospitalier François Dunan de Saint-Pierre et Miquelon lance un appel d’offres à différents CHU de métropole afin de mener une action de formation aide-soignante pour 15 personnes. La candidature de l’Institut des soins infirmiers du CHU de Brest est retenue. Débute alors l’aventure pédagogique : des rencontres professionnelles ont lieu à Paris puis les volontaires s’envolent pour Saint-Pierre afin d’organiser et de mener les épreuves orales d’admission ; l’occasion pour les enseignantes de réajuster leur projet en fonction des spécificités locales. Un des points particuliers est l’insularité qui réclame de porter une attention spéciale au respect du secret professionnel et à la discrétion. Courant juillet, une élève de la promotion 2004 de l’hôpital François Dunan est accueillie au service de traumatologie du CHU. « Nous avons souhaité mettre à profit cette opportunité de formation Outre-Mer pour développer les échanges entre les promotions des deux rives. D’autres propositions se sont ajoutées au gré de la créativité des élèves, le lien tissé va perdurer via le net », se réjouit François Jamet, formateur IFSI au CHU de Brest.
Une mission humanitaire à Gaza
Des missions de chirurgie reconstructrice ont été initiées à Gaza, début 2002. Contactés pour participer à un véritable programme thérapeutique, certains médecins du CHU de Brest ont accepté d’assurer, aux côtés d’une petite poignée de chirurgiens, d’anesthésistes et d’infirmières volontaires, la prise en charge de la chirurgie de reconstruction de l’appareil locomoteur essentiellement au stade des séquelles paralytiques. 14 missions ont été effectuées et plus de 250 patients opérés. «Considérant que l’humanitaire est une « chance » pour un interne en chirurgie ou en anesthésie qui découvre alors une autre facette de son métier, chaque séjour associe intentionnellement un binôme sénior-junior volontaire. L’objectif est de communiquer un savoir, une passion, l’envie de partager et de transmettre aux plus jeunes le désir de s’impliquer et de poursuivre l’aide humanitaire », témoigne le Pr Dominique Le Nen,PUPH en Orthopédie -Traumatologie.
Une suédoise à Brest
Dans le cadre du réseau HOPE*, Madame Nilsson, directrice du département économique du pôle gynécologie, urologie, oncologie et génétique médicale de Västra Gotäland a découvert durant un mois le CHU de Brest. Cet échange européen, partagé par 15 directeurs de toute l’Europe, s’est achevé par un séminaire en Autriche où les stagiaires ont partagé leur expérience.
Ces initiatives démontrent la volonté des hospitaliers brestois d’enrichir leurs compétences en découvrant de nouveaux horizons hospitaliers et de partager leurs savoirs et savoir-faire. « Cette démarche s’inscrit dans notre tradition culturelle bretonne qui nous a si souvent poussés vers le large », rappelle Christelle Collec, Directeur adjoint.
*Hope
Créée en 1966, la Fédération Européenne des Hôpitaux rassemble 15 000 hôpitaux dans toute l’Europe soit plus de 5 millions d’employés à la disposition des millions de citoyens européens.
Forum de réflexion, de dialogue et d’échanges d’expériences sur l’organisation et les politiques hospitalières européennes, Hope encourage un brassage culturel autour de l’hôpital : les études comparatives des systèmes hospitaliers ou de santé en Europe, les travaux de recherche, les congrès rassemblant les professionnels européens&
HOPE est partenaire de l’OMS, du Conseil de l’Europe et fait partie du Forum Européen de la santé, instance officielle consultative placée auprès de la Commission Européenne pour les questions de santé.