Une idée lumineuse mise à l’essai. Nous sommes en 2019, sur le parking du site Gabriel-Montpied. C’est là que sont installés douze lampadaires photovoltaïques, chantier modeste mais qui en dit long sur la volonté du CHU de Clermont-Ferrand, à l’image d’autres établissements, de se montrer plus vertueux en matière de consommation d’énergie. Test rapidement validé puisqu’ à l’été 2021, ce sont près de quatre-vingt unités supplémentaires qui contribuent à l’éclairage extérieur. Et si le dispositif n’est encore ici que partiel, du côté du site de Louise Michel, on peut se targuer d’être entièrement équipé à l’énergie solaire.
Contre les trois cent dix mille euros investis, les avantages de cet éclairage photovoltaïque sont nombreux : une installation rapide n’appelant pas de travaux, une autonomie de fonctionnement (les lampadaires captent l’énergie du soleil la journée, et la restituent au bloc à LED durant la nuit), une capacité à être déplacés selon les besoins, et, bien sûr, des économies sur le plan financier. Désormais, le CHU n’a plus besoin de payer de factures d’éclairage extérieur. Cette évolution du parc s’explique aussi par la nécessité du CHU d’être en conformité avec la règlementation, notamment du point de vue de l’intensité lumineuse, qui doit être respectueuse de la biodiversité environnante. L’objectif est, selon la direction de la communication du CHU, d’équiper sur le long terme l’ensemble des sites de cette technologie. Car ici comme ailleurs, on sait bien que la transition vers un modèle durable ne se peut se faire du jour au lendemain.
Une démarche de développement durable entamée
L’engagement du CHU de Clermont-Ferrand dans une politique de développement durable remonte à 2015, avec un premier plan d’action s’étalant sur quatre ans. Énergie, déchets, achats, ou encore informatique, quantités de sujets s’y inscrivent. Et pour donner quelques exemples des mesures concrètes mises en place, on compte parmi elles le covoiturage, des achats écoresponsables, ou encore la création de dix filières de tri. En 2019, un premier compte rendu est publié. Et les résultats de ce premier plan d’action sont encourageants. Parmi les données avancées : 51 millions de litres d’eau économisés, installation de six abris vélos ou comment encourager les mobilités douces ou encore le recyclage de dix tonnes de mobilier sur quatre mois (2018). Une progression sur le plan énergétique et environnemental qui, l’assure-t-on, doit préserver la sécurité et la qualité des soins.
Quatre-vingt-dix-huit actions et un nouvel horizon à 2025
Dans son dernier plan quinquennal (2020-2025), le comité de pilotage développement durable (COPIL DD) a prévu quatre-vingt-dix-huit actions à mener, ces actions s’englobant dans huit axes dont la maîtrise des risques environnementaux, la gestion des déchets, la communication, ou encore l’engagement d’actions en faveur d’une écoconception des circuits du médicament et de dispositifs médicaux stériles et réutilisables (priorité donnée aux gaz anesthésiants, nanoparticules et perturbateurs endocriniens).
Un groupe de travail, constitué de huit volontaires issus des rangs du comité de pilotage, a été par ailleurs créé pour préserver la biodiversité. Là encore, des objectifs ont été fixés : valoriser du patrimoine végétal, favoriser des habitats naturels, permettre aux espèces de se développer. Un travail de préservation qui se fait main dans la main avec la Ligue de Protection des Oiseaux du Puy-de-Dôme et de la société Agradis, en charge de l’entretien des espaces verts du CHU. Des niches pour oiseaux ou des ruches pourraient petit à petit investir le site du CHU. Autre proposition du groupe de travail sur ce qui pourrait être mis en place : la création d’un parcours de sensibilisation à la faune et à la flore.
Pauline Villesuzanne
Pour en savoir plus sur les enjeux de la transition écologique dans les CHU retrouvez notre ITW de du Dr Noël Bernard, que nous avions rencontrée l’an dernier.