Maladie peu courante, difficile à diagnostiquer, complexe à traiter, l’endocardite requiert une somme d’expertises que seul un CHU peut réunir. Pour la 2ème année consécutive une journée dédiée à cette pathologie est organisée à Bordeaux le 28 juin, à l’auditorium du CAPC – Musée d’Art Contemporain de Bordeaux. Près de 30 orateurs et modérateurs du CHU se relayeront tout au long de la journée pour échanger et faire partager leur expertise. Les conférences sont ouvertes à tous et l’inscription gratuite.
Qu’est-ce que l’endocardite ?
Inflammation de la paroi des valves cardiaques, l’endocardite est le plus souvent provoquée par une infection. La plupart des personnes qui développent cette affection ont déjà des lésions cardiaques et sont en général âgées de plus de 50 ans, mais elle peut survenir à tout âge, même chez l’enfant. Bien qu’elle soit peu courante (environ 30 cas par million d’habitants par an en France, soit 1500 cas) cette maladie peut s’avérer très grave (mortalité de l’ordre de 20%). Les hommes y sont deux fois plus vulnérables que les femmes.
Dans les pays industrialisés, malgré la quasi disparition de la maladie historiquement pourvoyeuse d’endocardites infectieuses, le rhumatisme articulaire aigu, l’incidence des endocardites infectieuses reste stable.
Un diagnostic difficile
La présentation clinique varie selon la gravité de l’atteinte des valves cardiaques dont les conséquences sur le fonctionnement global du cœur sont facultatives ou tardives. Parfois, le diagnostic est retardé car les symptômes se limitent à une fièvre dont l’origine semble indéterminée. Parfois, le diagnostic est difficile car les premiers symptômes sont liés à une complication à distance du cœur. L’échographie cardiaque (qui doit être réalisée parfois par voie œsophagienne) est l’examen clé permettant de mettre en évidence l’atteinte de la valve cardiaque. Cet examen est souvent complété par un scanner à la recherche de complications extracardiaques. De multiples prélèvements sanguins sont souvent nécessaires pour identifier le microbe responsable de l’infection.
Le traitement repose sur un triptyque : antibiothérapie prolongée (plusieurs semaines), traitement de l’insuffisance cardiaque et chirurgie cardiaque réparatrice.
« A l’heure de l’ultra spécialisation de la médecine moderne, cette pathologie, bien que rare, est le parfait exemple de la nécessaire transversalité entre spécialistes. Elle est toujours au carrefour de multiples spécialités médicales et chirurgicales tant au moment du diagnostic (internistes, cardiologues, réanimateurs, pédiatres, microbiologistes, radiologues) que de la prise en charge (chirurgiens cardiaques, cardiologues, infectiologies) et requiert une concertation permanente et prolongée. La seconde édition de la journée thématique « l’endocardite dans tous ses états » du 28 Juin 2011 au CAPC de Bordeaux, est l’occasion d’une confrontation pluridisciplinaire dont l’objectif est l’amélioration de la connaissance et l’optimisation des compétences. »
Dr Fabrice CAMOU, service d’urgence et de réanimation
Dr Olivier CAUBET, service de médecine interne et maladies infectieuses
Urgences cardiaques : le CHU de Bordeaux, établissement de référence en Aquitaine
Les services de soins intensifs cardiologiques (Saint-André et Haut Lévêque) et de réanimation médicale (Saint-André et Pellegrin pour les cas les plus graves) sont à même de recevoir en urgence les patients pour les conditionner avant de les adresser, le cas échéant, dans le service de chirurgie cardiaque.
Le service de cardiologie interventionnelle du CHU de Bordeaux est l’un des « implanteurs » de matériel de stimulation cardiaque les plus importants en France.