Alors que le déploiement de la vaccination s’accélère, les responsables hospitaliers se mobilisent et la Fédération Hospitalière de France appelle à une organisation territoriale efficace.
«De 27 hôpitaux équipés en vaccins, nous en aurons 100 demain afin de couvrir toute le territoire», a annoncé mardi 5 janvier au micro de RTL, Olivier Véran, promettant la création de quelque 600 centres de vaccination en ville d’ici fin janvier. Un ambitieux programme destiné à appuyer sur l’accélérateur du déploiement vaccinal mais qui exige une large mobilisation des professionnels de santé et place encore les hospitaliers en première ligne. La conférence de presse de la Fédération Hospitalière de France (FHF) qui se tenait quelques heures plus tard pointait inquiétudes et questionnements.
L’importance d’une coordination territoriale
«Les personnels soignants des hôpitaux et des EHPAD publics ont tout de suite répondu "présents"pour être enrôlés dans cette campagne», s’est félicitée Zaynab Riet, la déléguée générale de la FHF soulignant «la grande capacité de résilience et de mobilisation des hospitaliers». Et de fait, ces derniers sont déjà bien engagés dans la première phase de cette campagne vaccinale. «Dès lors que les publics cibles vont s’élargir, il est évident que tous les acteurs de santé devront aussi participer», prévient Frédéric Valletoux, président de la FHF, soulignant le rôle déterminant des collectivités territoriales dans ce déploiement. «Une cellule de coordination regroupant les représentants des médecins hospitaliers, de ville, l’ARS, les préfets et les élus existe dans chaque département», a-t-il rappelé à cet effet.
Déprogrammations et perte de chance pour les patients
La FHF a du reste insisté sur le fait que les hospitaliers attendent beaucoup de cette campagne vaccinale «pour revenir sur un schéma habituel et de fonctionnement normal», a insisté Frédéric Valletoux. Car avec les premisses d’une potentielle troisième vague, notamment dans les régions du Grand-Est et de Bourgogne Franche-Comté, les hôpitaux sont déjà pour beaucoup sous tension. Pour l’heure, la pression sur certains services due au Covid-19 reste telle que non seulement il y a eu de la déprogrammation mais les établissements de santé ne parviennent toujours pas à reprogrammer. La FHF s’inquiète en l’occurrence de situations de saturation dans lesquelles les hospitalisations, même non programmées, ne sont plus possibles. Et de ce que cela occasionne comme perte de chance pour les patients!
Appel à la mobilisation des professionnels de ville
En tout état de cause, «Tout ne peut pas reposer sur l’hôpital, s’alarme Frédéric Valletoux. Il faut étendre dès maintenant les possibilités de vaccination ailleurs. Et nous comptons sur l’appel à la mobilisation des professionnels de ville pour participer à "cet effort de guerre"».
Pour l’heure, l’Ordre national des infirmiers a pris acte, suite à l’annonce du ministre des Solidarités et de la Santé, qu’ils seront également habilités à vacciner dès fin janvier «pas forcément en présence d’un médecin mais sous son autorité». Les pharmaciens d’officine ont eux aussi fait connaître leur volonté d’apporter leur contribution.
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Betty Mamane