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Les maladies mentales : les laissées pour compte de l’information et de la prévention

Dépression, phobies et troubles anxieux, bipolarité, TOC... plus d'un français sur deux (58%) déclare être concerné, à titre personnel ou pour ses proches. Inquiétantes et méconnues, les maladies mentales sont associées à la folie dans 42% des cas ou confondues avec les maladies neurologiques comme la maladie d’Alzheimer ou de Parkinson dans 38% des cas. Une méconnaissance qui n’étonne pas quand on sait que près de 9 personnes sur 10 ne se sentent pas assez informées sur ces troubles. Les résultats attestent

Dépression, phobies et troubles anxieux, bipolarité, TOC… plus d’un français sur deux (58%) déclare être concerné, à titre personnel ou pour ses proches. Inquiétantes et méconnues, les maladies mentales sont associées à la folie dans 42% des cas ou confondues avec les maladies neurologiques comme la maladie d’Alzheimer ou de Parkinson dans 38% des cas. Une méconnaissance qui n’étonne pas quand on sait que près de 9 personnes sur 10 ne se sentent pas assez informées sur ces troubles. Les résultats attestent aussi d’une déstigmatisation progressive, probablement du fait de la prévalence de ces maladies et certainement aussi à cause du travail de sensibilisation de fond mené par les professionnels et les associations. Tels sont les premiers enseignements du sondage réalisé auprès d’un échantillon représentatif de 1 002 Français âgés de 18 ans et plus du 17 au 23 avril 2014 par Ipsos pour le compte de la Fondation FondaMental*. Plus que jamais, l’instance plaide en faveur d’une politique volontariste de prévention
La majorité des Français sont concernés mais le regard porté sur la maladie mentale évolue lentement
« Si l’image sociale des maladies mentales apparaît aujourd’hui moins négative, tout reste à faire pour informer le « grand public » sur les facteurs de risque, les signaux d’alerte, les prises en charge disponibles », souligne Marion Leboyer, Directeur de la Fondation FondaMental.
2 Français sur 5 (42%) associent toujours maladie mentale et folie (vs 47% en 2009) et que  7% des personnes interrogées  utilisent encore les termes tels que « cinglés », « tarés » contre le double 14%, en 2009, l’image sociale des personnes atteintes de maladies mentales reste liée à la dangerosité, à la dépendance et aux difficultés de socialisation.
Les maladies mentales génèrent un handicap social, ne serait-ce que dans l’esprit du public
42% des Français pensent que les malades mentaux ne peuvent pas assumer la responsabilité d’une famille et la moitié d’entre eux déclarent qu’ils se sentiraient gênés de vivre sous le même toit qu’une personne atteinte de troubles mentaux, 21% des Français pensent qu’ils doivent prendre des traitements qui les rendent apathiques. 35% des Français (un tiers) seraient gênés de travailler et 30% de partager un repas avec un malade mental.
Des résultats qui interpellent
71% des répondants sous-estiment la prévalence des maladies mentales, qui touchent pourtant 25% des Français au cours de leur vie,
74% des Français pensent que les malades mentaux sont dangereux pour eux-­mêmes ou pour les autres,
54% estiment que les malades mentaux doivent être assistés dans leur vie de tous les jours,
67% des Français considèrent comme prioritaire d’agir en faveur du dépistage précoce.
« Tout reste à faire pour informer le « grand public » sur les facteurs de risque, les signaux d’alerte, les prises en charge disponibles » remarque Marion Leboyer. Et de fait, Près de 9 Français sur 10 ne se sentent pas assez informés au sujet de la prévention des maladies mentales, ce qui en fait l’une des pathologies où le besoin d’informations est le plus criant : les informations doivent porter sur les structures disponibles, les professionnels à consulter, les traitements existant.
FondaMental met l’accent sur la prévention
Parce que la prévention en psychiatrie est possible, efficace et rentable, la Fondation FondaMental le renforcement de la prévention

Prévention primaire : mieux connaître les facteurs  et les sujets à risque : génétique, infections, cannabis, complications obstétricales, traumatismes infantiles, mauvaise hygiène de vie, isolement, saisonnalité, migration, urbanicité… afin de diminuer les entrées en maladie,
Prévention secondaire : dépister et prendre en charge le plus tôt possible les maladies qui n’ont pu être évitées. Ainsi  concernant le traitement des troubles bipolaire, la France accuse un retard au diagnostic de 10 ans entre le premier épisode et le premier traitement stabilisateur.  Des moyens devraient également être déployés pour créer des équipes mobiles spécialisées dans le suivi à domicile des patients après un premier épisode psychotique ; une solution économique et efficace adoptée en Australie et en Suisse.
Prévention tertiaire : réduire les risques de rechutes et d’apparition de handicaps à plus long terme en déployant des stratégies thérapeutiques personnalisées : psychoéducation, remédiation cognitive traitement des comorbidités : syndrome métabolique, hypertension, hypercholestérolémie, hyperglycémie.
… et sur les trois leviers d’actions du changement
1. Déstigmatiser et faire connaître les maladies mentales car les peurs, fantasmes et idées reçues qui entourent la psychiatrie ont des conséquences dévastatrices à la fois sur les personnes (baisse de l’estime de soi, sentiment de honte, stress, isolement…), mais aussi en termes d’accès aux soins et d’observance du traitement.
« L’ignorance dans lequel se trouve l’entourage pour identifier les premiers symptômes, la tendance à banaliser la première crise font perdre un temps précieux avant la consultation d’un médecin spécialiste » a reconnu l’Office parlementaire d’évaluation des politiques de santé 2009
2. Encourager une spécialisation accrue, à l’instar de ce qui s’est fait pour les autres pathologies médicales (cancer, obésité, Alzheimer) avec la création de Centres Experts (troubles bipolaires, schizophrénie, syndrome d’Asperger, dépression résistante), qui sont des plateformes de diagnostic et de recherche. Après évaluation, ceux–ci devraient être labellisés avec comme perspective leur renforcement et leur généralisation en tant que maillon indispensable du parcours de soin.
3. Renforcer la recherche sur les maladies mentales afin d’améliorer la connaissance sur les facteurs de risque, les mécanismes physiopathologiques et les biomarqueurs de ces pathologies, identifier de nouvelles voies thérapeutiques, mieux évaluer les coûts et l’efficacité des prises en charge, etc.
Exemples d’axes de recherche : Identification des premières mutations fonctionnelles de gènes de la mise en place des synapses  dans l’autisme, Interactions Gene x environnement : Voie Immuno-inflammatoire dans les troubles psychotiques, Etudes d’imagerie cérébrale sur les cohortes PSY-Coh, biomarqueurs des troubles bipolaires et de l’autisme
En savoir plus sur FondaMental
Mieux comprendre, intervenir précocement et mieux soigner les maladies mentales les plus invalidantes (les troubles bipolaires, la schizophrénie, l’autisme de haut niveau ou syndrome d’Asperger, les dépressions résistantes, les conduites suicidaires, les TOC résistants et le stress post–‐traumatique) tels sont les défis que la Fondation FondaMental relève au quotidien. Animée par la conviction que seule une recherche de qualité peut aider à relever les défis médicaux et scientifiques posés par ces pathologies, la Fondation FondaMental participe à la révolution scientifique aujourd’hui en marche dans le champ de la psychiatrie, source d’espoirs pour les patients et leurs proches, réunit des équipes de soins et de recherche et travaille en particulier autour des pathologies considérées parmi les plus invalidantes.
http://www.fondation-fondamental.org/
* avec le soutien du groupe de protection sociale Klesia et du Conseil économique social et environnemental.

Marie-Georges Fayn

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