Les urgences au coeur des soins, cet été… comme le reste de l’année Avec près d’1 million de personnes accueillies en urgences chaque année, l’AP-HP se présente comme un opérateur majeur en mesure d’assurer l’urgence quotidienne comme les crises sanitaires. En juin dernier, l’institution faisait le point sur le dispositif estival, précisant que les taux d’ouverture prévisionnel des urgences adultes de 85% en juillet et de 72% en août tiennent compte de la diminution de leur fréquentation moyenne par rapport au reste de l’année : moins 6 % de passages et moins 13 % d’hospitalisations tout en se laissant une marge de manoeuvre en laissant ouverts 2% de lits supplémentaires par rapport à l’été 2005 (plus 340 lits en juillet et 160 lits en août). Autre point mis en avant, les aménagements réalisés suite à la canicule de l’été 2003 : isolation et protection solaire des bâtiments, création d’une salle rafraîchie dans chaque service d’urgences et dans chaque unité de soins de long séjour, achat de près de 8 000 ventilateurs… Au-delà de ces améliorations, l’AP-HP revoit en profondeur l’organisation des services d’urgences afin de mieux répondre aux attentes des patients et d’adapter leur fonctionnement aux variations de flux. Parmi les principales mesures mises en oeuvre on retiendra l’augmentation du nombre de professionnels, la reconstruction ou la modernisation les sites, le développement d’un système d’information innovant et les démarches d’efficience engagées dans les services d’urgences de quatre hôpitaux : Ambroise Paré, Beaujon, Hôtel Dieu et Avicenne.
Plus de médecins seniors, plus de soignants dans des locaux rénovés
En dix ans le nombre de médecins aux urgences a augmenté de 60% et celui des soignants de 30%. 117 emplois Equivalents Temps Plein supplémentaires ont été affectés aux urgences entre 2001 et 2005 (32 postes de praticiens hospitaliers temps plein et de 85 postes de praticiens hospitaliers contractuels). Ainsi, la proportion des médecins seniors (PUPH, CCA, PH, PHC) par rapport au total des postes médicaux en équivalent temps plein est passée de 1/3 (48/150 ETP) en 1999 à 2/3 en janvier 2006 (203/313 ETP). Autre évolution : les médecins de spécialités, telles la gériatrie et la psychiatrie (non décomptés dans les moyens affectés aux urgences), sont de plus en plus associés aux équipes médicales des urgences.
Quant au personnel non médical, il a augmenté pour sa part de 15,26% entre 2001 et 2005, soit 230 équivalents temps plein supplémentaires (pour atteindre un total de 1736,5 ETP au 21/12/2005). Plus de la moitié de ces postes (150) sont attribués à des Infirmiers Diplômés d’Etat. Leurs missions : améliorer l’accueil et l’orientation des patients et faciliter la régulation en aval des urgences.
Dans le même temps, un programme d’envergure a été lancé pour la rénovation des locaux correspondant à un montant d’investissement global de 98,275 ME (hors HEGP), dont 63,405 ME sur la période du plan stratégique 2005-2009.
Un système d’information unique pour un suivi opérationnel des urgences en temps réel
Le CEntre Régional de VEille et d’Action sur les Urgences en Ile-de-France (CERVEAU) comprend les 8 SAMU, les 90 établissements ayant un service d’urgences en Ile-de-France et plus de 180 établissements publics ou participant au système public hospitalier (PSPH). Unique en France, le réseau cyber-urgences extrait automatiquement des logiciels internes de gestion des patients aux urgences, les informations nécessaires à la veille sanitaire et la régulation. Grâce à ces données, les opérateurs mesurent l’activité en temps réel : nombre total de patients présents/capacité du service, le taux d’occupation du SAS déchoquage, le taux d’occupation des lits Porte, etc. L’actualisation automatique s’effectue toutes les 10mn. Il est également possible de réaliser un suivi épidémiologique quotidien (âge, motif, gravité, diagnostic, orientation, date-heure arrivée et départ) en lien avec l’Institut National de Veille Sanitaire (InVS). Le CERVEAU a été créé conjointement en mars 2004 par l’ARH Ile-de-France et l’AP-HP, puis consolidé en mai 2006 par une charte de partenariat regroupant l’ARHIF, l’AP-HP, l’InVS et la DRASSIF.
Des démarches concertées pour réduire considérablement les temps d’attente
Partant d’un constat de temps d’attente excessif pouvant atteindre 5 heures, les équipes des urgences ont étudié comment accélérer le processus de prise en charge. Les solutions varient selon les sites. Elles peuvent être techniques(utilisation de pneumatiques) ou organisationnelles (procédures simplifiées, meilleur dialogue inter-services…). Les résultats sont là : à Ambroise Paré, le temps d’attente a été réduit de 23%.A Beaujon, les délais pour une prise en charge initiale ont été raccourcis de moitié, de même que le temps d’établissement d’un diagnostic ; les hospitalisations en Service Accueil Urgences ont aussi diminué… et ce à ressources constantes ! A la clé, une plus grande satisfaction des patients et une excellente appropriation de la démarche d’amélioration par l’ensemble des professionnels concernés.
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