ICI et pas ailleurs. Trois ans après le début des travaux, l’Institut de Cancérologie et d’Imagerie, haut de cinq étages, se dresse enfin sur le boulevard Tanguy Prigent. Inauguré le 5 avril dernier par Catherine Vautrin, ministre de la Santé et des Solidarités, ce centre « unique et majeur » place selon cette dernière le CHU de Brest dans l’excellence européenne.
Derrière cet imposant projet (21 000 m2), une idée centrale, formulée par Florence Favrel-Feuillade, Directrice Générale du CHU : « prendre la maladie de vitesse« . Rappelons que pour son établissement, le cancer représente 40% de l’activité.
Étant l’un des seuls établissements européens à disposer de plusieurs technologies innovantes, l’ICI, qui prévoit d’accueillir près de cinquante mille patients par an, a à cœur de transformer l’hôpital en véritable lieu de vie pour les patients.
L’humain au coeur du projet
« C’est un hôpital sans être un hôpital !« , souligne Pierre-Yves Salaün, chef de service médecine nucléaire de l’ICI, à l’occasion de la campagne de communication inaugurant l’établissement. Ayant choisi, avec Christelle Collec, directrice déléguée des centres hospitaliers Landerneau et Lesneven, de repenser l’expérience hospitalière, ce dernier ne manque pas de mettre en avant le souci apporté à l’organisation et à l’esthétique des différents espaces. « L’enjeu est vraiment d’arriver à se sentir dans un endroit bienveillant, organisé, tout en bénéficiant de la meilleure des activités de soins », poursuit-il. Car à l’ICI, c’est l’humain qui prime. Effacer l’aspect médical et aseptisé de l’hôpital, réduire la présence de matériel médical ou encore apporter une lumière douce et naturelle aux lieux etc., autant d’évolutions pour permettre au patient d’oublier autant que faire se peut l’hôpital. « Aujourd’hui, les patients veulent ressentir les valeurs d’humanité des hospitaliers. », explique Christine Collec. C’est donc un accueil hôtelier différent qui a été pensé, tout en garantissant l’efficience d’un parcours de soins structuré.
L’imagerie multimodale, pour une meilleure prise en charge
Regroupant à la fois médecine nucléaire et radiologie, l’imagerie multimodale permet une nette amélioration de la qualité diagnostique et de traitement. D’un côté, reconnu nationalement et internationalement en matière de médecine nucléaire (qui utilise des radioéléments à des fins d’études, de diagnostic ou de prise en charge), Brest ne cesse de faire valoir son expertise, notamment grâce à l’obtention d’équipements de pointe par le CHU. Afin de bénéficier de manière optimale de cette technologie, les différents services répartis entre l’hôpital Morvan et la Cavale Blanche – oncologie médicale, hématologie, médecine nucléaire et imagerie etc. – ont été réunis au sein de l’ICI. Si la qualité de prise en charge est renforcée par cette discipline, l’objectif premier est tout autre : se servir de l’imagerie multimodale dans son ensemble pour répondre aux besoins d’un large panel de pathologies.
Technologie de pointe et digitalisation
Le CHU de Brest ne lésine pas sur la technologie. Imaginé et conçu dans l’air du temps, l’ICI témoigne d’une vision moderne, tournée vers le numérique. En vue d’optimiser et d’améliorer le suivi des patients, l’institut met des actions en place pour simplifier notamment la prise de rendez-vous et le parcours de soins. La télémédecine ou le tracking patient, permettant aux professionnels de santé et aux patients de suivre les soins en temps réel, font partie des différentes initiatives prises par l’institut.
Si l’établissement démontre de considérables efforts de digitalisation, celui-ci accorde également une grande importance à la qualité de la technologie utilisée. Jonglant entre équipements de pointe, tels que le TEP Grand Champ, scanner permettant d’observer des mécanismes cellulaires et métabolismes, et innovations comme avec le robot de préparation initié au sein de la pharmacie oncologique, l’ICI mise sur une technologie moderne mieux détecter et traiter les tumeurs.
Un modèle de coopération public-privé
Autre originalité du projet : le partenariat entre le CHRU et le Centre Finistérien de Radiothérapie et d’Oncologie (CFRO), qui dépend du groupe Elsan, et qui a désormais transféré une partie de son activité au sein de l’ICI. Pour Pierre Guégan, le directeur général de Seny, filiale radiothérapie d »Elsan, ce partenariat public-privé est « gagnant-gagnant« , notamment dans la « capacité à travailler ensemble au quotidien et sur des travaux de recherche. »
Le coût de construction de l’ICI représente un investissement public de 83 millions d’euros, auxquels il faut ajouter 23 millions d’euros d’équipements.
La rédaction avec le CHRU de Brest