Une protéine - l’enzyme JNK3 - connue pour être impliquée dans la dégénérescence et la mort neuronale a fait l’objet d’une première étude démontrant son lien positif avec l’évolution de la maladie d’Alzheimer. Ces résultats ont été publiés dans la revue Journal of Psychiatry & Neuroscience* par l’équipe du Pr Jacques Hugon
Une protéine – l’enzyme JNK3 – connue pour être impliquée dans la dégénérescence et la mort neuronale a fait l’objet d’une première étude démontrant son lien positif avec l’évolution de la maladie d’Alzheimer. Ces résultats ont été publiés dans la revue Journal of Psychiatry & Neuroscience* par l’équipe du Pr Jacques Hugon, responsable du Centre Mémoire de Ressources et de Recherche (CM2R) Ile-de-France Paris Nord en collaboration avec les services d’Anatomie-Cytologie pathologiques et de Biochimie de Lariboisière, et l’unité Inserm UMR 942-Université Paris Diderot.
Des analyses immuno-biochimiques réalisées en post-mortem ont montré une augmentation de 61 % de la quantité de JNK3 présente dans le cortex frontal de patients atteints d’Alzheimer comparés à des témoins, indépendamment de l’âge et du sexe de l’individu. Vue par des techniques de microscopie, la protéine a la particularité de s’accumuler au contact des plaques amyloïdes et des oligomères de peptide amyloïde responsables de la disparition progressive des neurones. Des dosages réalisés sur un groupe de patients vivant avec la maladie d’Alzheimer ont révélé des quantités anormales de JNK3 dans le liquide céphalo-rachidien (LCR), supérieures de 23% aux valeurs d’un groupe témoin de patients atteints de divers désordres psychiatriques et neurologiques. Le suivi des patients pendant 3 ans a montré que ceux qui présentaient des quantités moyennes voire peu élevées de JNK3 dans le LCR présentaient un déclin cognitif lié à la maladie d’Alzheimer 2 à 3 fois plus rapide.
De nombreuses enzymes sont modifiées dans la maladie d’Alzheimer. L’équipe du Pr Jacques Hugon avait précédemment montré qu’une autre enzyme tueuse de neurones, la protéine PKR, constituait un biomarqueur de l’évolution de la maladie avec la perspective de la mise en œuvre d’un traitement ciblé sur l’enzyme tueuse. Ces recherches avec l’industrie pharmaceutique sont aidées par la commercialisation d’un brevet AP-HP.
Ces nouveaux résultats offrent la perspective d’un nouvel arsenal thérapeutique. Des études cliniques pourraient en effet commencer d’ici 1 ou 2 ans car des traitements sont actuellement déjà utilisés contre cette enzyme impliquée par ailleurs dans des maladies inflammatoires.
C’est un nouvel espoir dans la lutte contre Alzheimer qui conforte la possibilité de traiter la maladie par de multiples approches en agissant à plusieurs niveaux de la mort neuronale.
*Increased levels of cerebrospinal fluid JNK3 associated with amyloid pathology: links to cognitive decline. Gourmaud S, Paquet C, Dumurgier J, Pace C, Bouras C, Gray F, Laplanche JL, Meurs EF, Mouton-Liger F, Hugon J. J Psychiatry Neurosci. 2014 Dec 2;39(6):140062. doi: 10.1503/jpn.140062. [Epub ahead of print]
Contact : Véronique Dubernard, PhD
Communication scientifique – Hôpitaux Universitaires Saint-Louis, Lariboisière, Fernand-Widal – Tél : 01 42 38 51 40 – href= »mailto:veronique.dubernard@sls.aphp.fr »
Contact : Véronique Dubernard, PhD
Communication scientifique – Hôpitaux Universitaires Saint-Louis, Lariboisière, Fernand-Widal – Tél : 01 42 38 51 40 – href= »mailto:veronique.dubernard@sls.aphp.fr »