Regagner son domicile le jour même de son intervention chirurgicale : une alternative à l’hospitalisation traditionnelle proposée aux patients des services d’ophtalmologie du CHU de Nancy. Aujourd’hui, cette chirurgie ambulatoire concerne principalement les patients souffrant de cataracte mais elle tend à s’étendre à d’autres spécialités. Détails de cette nouvelle prestation avantageuse pour le patient.
« Quand souhaitez-vous vous faire opérer ? »
La question est posée aux patients des services d’ophtalmologie du CHU de Nancy dont l’un se trouve sur le site des hôpitaux urbains dirigé par le Pr Jean-Paul Berrod et l’autre sur le site de Brabois dirigé par le Pr Jean-Luc George. Même si certains patients préfèrent prévoir leur intervention plusieurs semaines après la consultation afin de s’y préparer au mieux psychologiquement, la réponse la plus fréquente est : « dès que possible ». Jusqu’à présent, une intervention sur la cataracte par exemple nécessitait un séjour minimum de 48 heures à l’hôpital. L’hospitalisation en ambulatoire change la donne en offrant en premier lieu plus de confort au patient. Sorti le jour de son entrée à l’hôpital, il n’a plus besoin de s’adapter au rythme et aux conditions spécifiques d’hébergement d’un secteur d’hospitalisation classique. Second avantage et non des moindres : une diminution sensible du risque d’exposition aux infections nosocomiales.
4 à 5000 cataractes sont opérées sur Nancy chaque année selon l’Assurance Maladie, dont 25 % par les équipes du CHU. Face à l’augmentation progressive du volume de cataractes liée au vieillissement de la population, l’établissement a adapté son système de prise en charge. Avec l’ouverture de 6 places de chirurgie ambulatoire ophtalmologique pleinement opérationnelles depuis novembre 08 à l’hôpital d’adultes de Brabois et depuis janvier 09 à l’hôpital Central, c’est toute une structure qui a été mise en place : bloc opératoire, secteur d’hospitalisation et équipe soignante. Un dispositif qui assure une sécurité et une qualité au moins égales si ce n’est supérieures à celles de l’hospitalisation traditionnelle. En ambulatoire, la consultation de contrôle a lieu dans la foulée juste avant la sortie du patient. Une nouvelle visite post-opératoire prévue 48 ou 72 heures plus tard est assurée soit par l’hôpital, soit par l’ophtalmologiste qui a orienté le patient vers le CHU. D’où une réorganisation profonde des plannings pour optimiser les ressources matérielles et humaines mobilisées par l’établissement en privilégiant l’accueil d’un plus grand nombre de patients.
La montée en puissance de la chirurgie ambulatoire pour d’autres spécialités ophtalmologiques est à combiner avec les missions de l’hôpital public, à savoir la prise en charge des urgences comme le traitement du décollement de la rétine, spécificité du CHU de Nancy. Hormis la cataracte, l’ambulatoire est également possible pour d’autres gestes tels les actes chirurgicaux sur les glaucomes ou les plaies de la paupière et du globe oculaire. Le plus important reste le souci de sélectionner correctement les patients car tous ne sont pas éligibles à la chirurgie ambulatoire. En effet, plusieurs conditions doivent être remplies : pouvoir se faire accompagner à sa sortie et durant les heures suivant l’intervention, habiter à moins d’une heure de trajet de l’hôpital et avoir accès à un téléphone pour que le lien entre le patient et les équipes du CHU soit assuré.