Avec la prouesse chirurgicale de l’équipe du Pr Devauchelle, le 27 novembre 2005 et après la conférence de presse du 7 février 2006, le CHU d’Amiens a vu sa notoriété décupler. Comment gérer cette soudaine médiatisation ? quel impact pour les personnels et pour l’établissement ? Pour répondre à ces questions, le CHU prend du recul : regards croisés sur cette entrée magistrale dans l’histoire de la médecine.
« Malgré sa taille modeste au sein des CHU, malgré une situation financière contrainte, les équipes du CHU d’Amiens ont démontré que leur établissement pouvait être l’un des plus performants au monde grâce à leur professionnalisme, à leur humanisme et à leur esprit d’initiative. (…) Cette première allogreffe partielle de visage a, en outre, conforté la logique de coopération avec l’équipe lyonnaise.(…) Le CHU poursuit dans cette voie préférentiellement au sein du G4 mais aussi avec d’autres CHU sur des dossiers spécifiques… Nos concitoyens ont découvert, en pleine lumière, un CHU jusqu’alors faiblement identifié au niveau national malgré une notable progression de sa position, 20ème en 2004 puis 14ème en 2006 au classement du Point.(…) Il convient désormais de relever le défi de l’excellence afin d’entretenir et de développer l’esprit d’enthousiasme, d’innovation et de réussite au service des patients qui a rendu possible cette première mondiale. »
Philippe Domy, Directeur Général
« A l’image du pays, le CHU d’Amiens développe sinon une schizophrénie, du moins un sentiment d’écartèlement. A la morosité entretenue par la difficulté à trouver un équilibre budgétaire et par un défaut d’attractivité répond une fierté, un gonflement d’orgueil à la lecture de certains palmarès ou l’annonce médiatisée de certaines innovations. (…)
Sans lénifier, cette belle aventure fait la preuve qu’une structure provinciale, de taille modeste, peut être à même d’innovations. (…) cette modestie, le relatif anonymat d’un établissement fut la condition même de la réussite d’un tel projet : lien fort entre les acteurs, souplesse d’action, réactivité furent déterminants. (…) même si déprime et enthousiasme continueront de peupler nos journées(…) ayons des projets ambitieux, soyons originaux et fous, de cette folie créatrice qui décuple les énergies et fait se déplacer les montagnes. Nous n’en récolterons peut-être pas médiatisation ; mais reconnaissance sûrement ; et puis surtout ce sentiment d’apaisement et de sérénité si nécessaire aujourd’hui. »
Pr Bernard Devauchelle
Extraits du journal interne Reflets N°75 -juin 2006
L’après greffe pour la patiente
8 mois après la greffe, la patiente s’alimente normalement et s’exprime mieux. Les fonctions motrices et sensitives du nez, des lèvres et du menton sont récupérées. Des résultats très encourageants mais la receveuse sait qu’elle doit pendre à vie un traitement immunosuppresseur sous peine de rejet du greffon. Elle en connaît également les risques : maladies infectieuses ou malignes. Pour l’accompagner dans sa nouvelle existence, des séances de rééducation des muscles du visage et un soutien psychologique lui sont dispensés. Cf Le Monde du 5 juillet 2006
Le 4 juillet 2006, la célèbre revue « The Lancet » a publié le premier article scientifique sur la transplantation sur son site internet.