A compter de la fin 2008, cette chaufferie produira 66% des besoins énergétiques pour chauffer le site principal de l’établissement. Au lendemain du « Grenelle de l’Environnement », ce projet permettra au CHU de Limoges de diminuer considérablement sa consommation de ressources fossiles et ses rejets de C02 et fera baisser sa facture énergétique de 500 000 € par an.
Au début de l’été 2006, la direction générale et la direction des travaux du CHU de Limoges décident de réaliser un bilan du système de chauffage du site principal de l’établissement afin de tenir compte de l’évolution des normes environnementales. Le CHU souhaitait également que la dimension environnementale soit intégrée en amont du choix d’une nouvelle solution – comme cela a aussi été le cas lors du choix de son nouveau système de traitement des déchets à risques infectieux (été 2006) ou du renouvellement d’une partie de son parc automobile avec l’acquisition de voitures fonctionnant au gaz naturel de ville (été 2007).
Une volonté qui se trouve renforcée avec le décret de juillet 2006 qui prévoit une baisse de la TVA sur les énergies de 19,6% à 5,5% pour les entreprises qui produiront plus de 60% de leur énergie en biomasse. La motivation écologique devient aussi économique.
Le CHU de Limoges avait alors deux alternatives : se raccorder à un autre réseau d’énergie renouvelable ou créer sa propre énergie. Bénéficiant déjà d’un réseau de chauffage de 3 km alimentant 4 de ses 5 hôpitaux (et leurs annexes à proximité) mais aussi la faculté de médecine et de pharmacie et le CH Esquirol présents sur le même site, la direction du CHU opte pour la seconde solution.
Le réseau de chaleur actuel qui fonctionne à 96% avec du gaz (et le complément en fuel lourd) sera entièrement rénové pour répondre aux nouvelles exigences en matière de rejection de fumée et de CO2. Mais à compter de la fin 2008, celui-ci ne produira plus que 34% de l’énergie nécessaire au chauffage des bâtiments pré-cités.
Les 66% restant seront donc produits par une chaufferie biomasse de 9 Mega Watt, dont la construction débutera fin 2007 sur un terrain d’environ 1000 m2 à proximité immédiate de l’hôpital Dupuytren.
Ce projet est aussi une opportunité pour la filière bois en Limousin, puisque cette chaufferie consommera annuellement 20 000 tonnes d’un mélange écorce plaquette forestière de catégorie A (soit, au maximum –en période hivernale- l’équivalent du chargement de 3 camions par jour), et créera une dizaine d’emplois dans cette même filière.
La société Dalkia, division énergie de Veolia Environnement et leader européen des services énergétique, est en charge de l’ensemble de ce projet d’envergure (construction de la nouvelle chaufferie, rénovation du sytème actuel, exploitation des sites) dont l’investissement représente un montant de plus de 8 M d’euros. Le bâtiment qui hébergera cette nouvelle chaufferie a lui-même quelques atouts environnementaux à faire valoir puisque il sera équipé de matériel photovoltaïque et de récupération d’eau pluviale.
Informés très en amont du projet, le conseil régional du Limousin, l’ADEME (Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie) et la DRIRE (Directions Régionales de l’Industrie de la Recherche et de l’Environnement) seront aussi parties prenantes de sa réalisation.
69% d’émissions de CO2 rejeté en moins et 500 000 € d’économie chaque année, une indépendance énergétique accrue, la suppression du combustible fioul lourd et l’économie de combustibles fossiles, une contribution à l’entretien du patrimoine forestier… sont les principaux atouts de cette première chaufferie biomasse en milieu hospitalier – un exemple voire une référence nationale !