Un article publié dans la revue « Neurosurgery » de juillet 2008 rapporte le premier succès mondial de traitements de tumeurs cérébrales en réalité virtuelle en temps réel. L’article publié (publication intermédiaire) rapporte les 6 premiers traitements de l’essai clinique de phase 1 (safety study), réalisé par le Professeur Alexandre Carpentier, neurochirurgien dans le service du Professeur George à l’Hôpital Lariboisière à Paris, de décembre 2006 à février 2008, avec l’aide des radiologues (Dr Reizine et Guichard), des anesthésistes (Pr Payen) et de l’Unité de Recherche Clinique (Pr Vicaut) de ce même hôpital. Cette méthode, mise au point par Alexandre Carpentier et Biotex (start up de l’Université du Texas Medical Branch), en collaboration avec le centre anti-cancéreux MD Anderson de Houston, signe les débuts de l’IRM interventionnelle en Neurochirurgie.
Le traitement du patient est le suivant
Une fibre optique refroidie de 1.65mm de diamètre est insérée via un pertuis osseux de 3mm de diamètre au sein de la tumeur par stéréotaxie sous anesthésie locale. Après contrôle du bon positionnement en IRM et réalisation d’une simulation pré thérapeutique par ordinateur, l’émission laser diode 980nm est débutée afin d’induire un échauffement (photothermie) du tissu tumoral en vue de sa nécrose. Pendant le traitement, le patient conscient est allongé dans l’IRM afin que le traitement thermique qui dure quelques secondes (60 à 200 sec) soit contrôlé en temps réel par des séquences d’IRM calorimétrique. Le système intelligent module l’énergie laser en temps réel en fonction des données thermiques acquises par l’IRM, prédit l’extension de la nécrose, et assure l’absence d’effets collatéraux. Le patient n’a rien senti. La fibre est retirée dès contrôle de l’efficacité du traitement par une séquence IRM morphologique supplémentaire. Le patient sort de l’hôpital quelques heures après la procédure.
15 métastases cérébrales résistantes aux traitements habituellement efficaces (radiothérapie, chimiothérapie, radiochirurgie) ont été traitées dans cette étude, sous l’égide de l’AFFSAPS. Les 9 traitements partiels ont permis d’apporter une amélioration significative de la survie du patient, sinon estimée à 3 mois en moyenne. Les 6 traitements complets sont actuellement, à 9 mois de suivi, sans récidive dans 5 cas sur 6. Cet essai clinique est maintenant clos, c’est-à-dire qu’aucun nouveau patient ne peut bénéficier de cette technique.
Au sein de son laboratoire, Le Professeur Alexandre Carpentier, maintenant neurochirurgien à la Pitié-Salpêtrière dans le service du Pr van Effenterre, continue de développer avec le physicien Julian Itzcovitz des innovations qui visent à réaliser de nouveaux progrès technologiques.