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Prévention du cancer du sein et des ovaires : opérer sans laisser de cicatrice

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Préparation à l'intervention chirurgicale. Crédit photo : CHU de Montpellier
En France, 21 000 femmes ont été identifiées comme porteuses d’une "prédisposition BRCA", modification génétique qui augmente le risque de développer un cancer du sein et/ou des ovaires. S’il est possible depuis plusieurs années de réaliser une ablation des organes touchés de manière préventive, le CHU de Montpellier propose désormais une technique alternative épargnant aux patientes des cicatrices visibles. Deux patientes en ont bénéficié pour la première fois.

Invisibiliser les traces d’une intervention lourde. C’est ce qu’assure le CHU de Montpellier aux patientes porteuses d’une prédisposition génétique pouvant augmenter leur risque de développer un cancer du sein ou des ovaires au cours de leur vie. Grâce à deux nouvelles chirurgies préventives mises en place par le Dr Gauthier Rathat, responsable médical du Service de Chirurgie Gynécologique et Mammaire, les femmes souhaitant éviter tout risque de cancer ont désormais la possibilité de retirer l’organe concerné, « sans robot et sans cicatrice. » Deux patientes montpelliéraines ont ainsi pu bénéficier d’une double mastectomie préventive – ablation des deux seins – avec reconstruction mammaire et d’une annexectomie prophylactique – ablation des ovaires et des trompes. Une première en France. 

« Nous ne sommes plus en face d’un épiphénomène »

Ablation de la poitrine. Crédit photo : CHU de Montpellier.

Grâce à une prise de sang prescrite en cas d’antécédents personnels et/ou familiaux, une patiente peut être diagnostiquée « BRCA » et avoir accès à des traitements pouvant prévenir l’apparition d’un éventuel cancer. Récemment, vingt et une mille femmes ont été reconnues porteuses de cette prédisposition  au cours des onze dernières années. Des chiffres inquiétants lorsque l’on sait que cette mutation génétique accroît donc le risque de voir se développer un cancer du sein ou des ovaires. 

« Nous ne sommes plus en face d’un épiphénomène mais véritablement face à un problème récurrent qui dépasse largement les enjeux médicaux (…). Elle touche l’intime, l’intimité, la famille et a des conséquences psychologiques, sociales et sociétales. Il paraît donc essentiel aujourd’hui d’aborder la question des cancers génétiques BRCA du point de vue de la prévention de manière efficiente pour les patients et pour le personnel médical puisqu’il s’agit là nécessairement d’un enjeu formel de santé publique, » fait aujourd’hui le constat l’association BRCA France. 

Une chirurgie sans modification corporelle

Une opération de la poitrine en cours. Crédit Photo : CHU de Montpellier.

Intervention chirurgicale efficace mais radicale, l’ablation d’un organe peut impliquer un changement corporel d’importance et/ ou des cicatrices visibles. Les réduire ou les invisibiliser grâce à des méthodes d’intervention endoscopiques améliore le regard de ces femmes sur leur propre corps ; diminue aussi la charge mentale et physique qu’implique ce type d’opération lourde. Dans le cas du cancer des ovaires par exemple, l’abord vaginal endoscopique vNOTES, dont le principe repose sur une incision à l’intérieur du vagin, reste une solution envisageable, sans cicatrice. 

Pour ce qui est de l’ablation de la poitrine, elle se pratique aujourd’hui avec assistance robotique. Coûteuse, cette opération peut paraître pour beaucoup de patientes inaccessible. 

A Montpellier, le Dr Rathat a donc développé un nouveau principe de mastectomie, réalisé uniquement par la main de l’homme. Grâce à une incision située sous l’aisselle, les femmes opérées ne gardent aucune trace visible de l’intervention; et peuvent, via la reconstruction mammaire, espérer retrouver une poitrine telle qu’elles l’ont connu. 

Cette évolution chirurgicale a poussé le CHU de Montpellier à lancer une étude originale (MRIMOP) intégrant quinze nouvelles patientes. Suite à cela, trente-cinq mastectomies sans assistance robotique ont été réalisées. La plus grande série européenne à ce jour. Un savoir-faire qui a conduit plusieurs chirurgiens étrangers à visiter le bloc opératoire de gynécologie de l’hôpital Arnaud de Villeneuve. 

La rédaction avec le CHU de Montpellier 

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