30 juillet – Enfin la piste d’un traitement contre la maladie Alzheimer
A l’occasion du congrès mondial sur la Maladie d’Alzheimer à Chicago, le laboratoire américain Biogen et son partenaire japonais Eisai ont présenté ce 30 juillet un traitement qui permettrait de ralentir significativement la progression de la maladie. Les résultats d’une étude incluant un grand nombre de malades montrant l’efficacité d’une molécule dirigée contre la protéine amyloïde responsable d’Alzheimer. "Alors que depuis des années les différents essais sur des médicaments se soldent par des échecs, une étude montre l’efficacité d’un nouveau médicament. C’est la première fois depuis des années d’espoirs déçus, que les chercheurs et les médecins, réunis lors de ce congrès mondial, affichent un certain optimisme", s’enthousiasme, sur France Inter, Danièle Messager.
"La protéine amyloïde est la fameuse protéine qui se dépose dans le cerveau des patients", explique à son micro le Pr Bruno Dubois, chef du service des maladies cognitives à la Pitié Salpêtrière, et de commenter les résultats des chercheurs : "sur 18 mois, ils observent, qu’avec la dose la plus forte, il y a d’abord une diminution importante des lésions dans le cerveau des patients -mais ça on l’avait déjà observé dans le cerveau des patients, donc on est content mais sans plus- mais surtout ce qui est intéressant, c’est qu’il y a un effet sur les symptômes eux-mêmes. Il y a une réduction, une diminution du déclin cognitif qui est quand même assez significative puisque, avec la dose la plus forte, il y a 47% de réduction de ce déclin cognitif."
Suite à l’inoculation de ce traitement, les scientifiques ont observé une baisse de l’aggravation des troubles de la mémoire chez 30% des patients, relève de son côté Ouest-France, rapportant les propos d’Alfred Sancock, responsable de la recherche chez Biogen: «ces résultats soulignent que les maladies neurodégénératives pourraient ne pas être aussi difficiles à traiter qu’elles le paraissaient».
Pour le Pr Bruno Vellas, fondateur du Gérontopôle de Toulouse et membre du Consortium européen sur la maladie d’Alzheimer (EADC) , interrogé par La Dépêche: «si cette phase II est confirmée par les phases III, en cours y compris à Toulouse, nous avons de grandes chances de parvenir à un traitement d’ici 2 ou 3 ans.»
22-27 juillet – Belle avancée contre le sida avec l’efficacité démontrée du Truvada
Ce mois de juillet a vu culminer l’actualité santé avec une bonne nouvelle sur le front de la lutte contre le sida : l’efficacité démontrée du traitement préventif Truvada. "100 % d’efficacité en un an, la PrEP a fait ses preuves selon une étude de l’ANRS", titre Le Quotidien du Médecin.
26-27-28 juillet – Alerte canicule dans 18 départements
"En raison de la vague de chaleur qui touche la moitié Est de la France métropolitaine, la ministre des Solidarités et de la Santé a décidé d’activer la plateforme téléphonique «Canicule Info Service»". Dans un communiqué du 25 juillet, le ministère de la Santé a ainsi annoncé l’accès du numéro vert dès le 26 au matin au 0800 06 66 66 (appel gratuit depuis un poste fixe en France, du lundi au samedi de 9h à 19h). Celui-ci permet d’obtenir des conseils pour se protéger et protéger son entourage, en particulier les plus fragiles.
"Les pouvoirs publics sont fortement mobilisés, au niveau national comme au niveau local, et ont mis en place les mesures prévues par le plan national canicule, pour anticiper et gérer l’impact sanitaire des fortes chaleurs", précisait le communiqué. Des mesures suivies de près par l’ensemble des acteurs de santé concernés et les services hospitaliers gardant en mémoire la vague de chaleur de 2003 qui avait fait près de 20 000 victimes en France.
"Canicule : les services d’urgence des hôpitaux s’organisent" confirmait un reportage d’Europe 1 le 26 juillet, Le CHU de Lille est ainsi notamment donné pour exemple, dont les services ont augmenté les commandes d’eau et investi dans des ventilateurs et climatiseurs pour les espaces communs. De même dans les hôpitaux parisiens. "On suit par catégorie d’âge pour vérifier que si la situation s’aggrave, il y a des places en réanimation", souligne au micro d’Europe 1 Martin Hirsch, directeur de l’AP-HP. Ça communique beaucoup en ce moment entre tous les acteurs pour vérifier que chacun peut venir au dépannage de l’autre".
Les 26, 27 et 28 juillet, comme annoncé par Météo France, 18 départements étaient placés en niveau de vigilance orange : Ardèche, Drôme, Rhône, Côte-D’Or, Saône-et-Loire, Marne, Aine, Nord, Pas-de-Calais, Somme, Paris, Hauts-de-Seine, Seine-Saint-Denis, Val-de-Marne, Seine-Et-Marne, Yvelines, Essonne, Val-d’Oise.
La Direction générale de la Santé a appelé quant à elle "l’ensemble des acteurs (collectivités, associations, entreprises, familles, voisins, etc.,) à poursuivre leur mobilisation pour appliquer et relayer les conseils des autorités sanitaires, en particulier auprès des personnes les plus fragiles". Elle invite aussi les automobilistes à adopter "les gestes simples" pour mieux lutter contre les conséquences de la chaleur pendant les déplacements : à savoir éviter de circuler aux heures les plus chaudes et faire des pauses fréquentes dans des lieux frais, prévoir des quantités d’eau suffisante pour le trajet. Alors que des messages de prévention sont diffusés sur les panneaux lumineux et par les radios autoroutières (107.7FM) dans les départements concernés.
4 juillet – Lancement du 3e plan national Maladies rares
A l’occasion des 2èmes rencontres des maladies rares, Agnès Buzyn, ministre des Solidarités et de la Santé et Frédérique Vidal, ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, ont lancé officiellement le 3ème plan national 2018-2022. Une information reprise collégialement par la presse spécialisée et grand public ainsi que les associations de patients. "Vers des diagnostics plus faciles ? " questionne ainsi en une le site Handicap.fr. "Le 3e Plan national pour les maladies rares est enfin lancé", titre de son côté la Gazette Santé Social, rappelant qu’il est doté d’une enveloppe de 780 millions d’euros pour quatre ans.
Environ 7000 maladies rares concernent aujourd’hui plus de 3 millions de Français et environ 25 millions de personnes en Europe. Depuis 2004, 2 plans nationaux successifs ont conforté le leadership français dans la lutte contre les maladies rares notamment par la création de 23 filières de santé s’appuyant sur 387 centres de référence et 1 800 centres de compétence pour un suivi global et au plus proche des personnes malades.
Ce 3ème plan national se décline sur 11 axes, dont les priorités portent sur :
– la réduction de l’errance et de l’impasse diagnostiques avec l’objectif de dépister plus précocement les maladies, de débuter les prises en charge au plus tard un an après la 1ère consultation par un spécialiste (au lieu de 5 pour plus d’un quart des personnes) et de faciliter l’accès aux traitements utiles.
– une prévention élargie en facilitant la mise en place de nouveaux dépistages néonataux et l’accès aux plateformes de séquençage à très haut débit pour la réalisation de diagnostics de certitude
– le rôle accru des filières de santé maladies rares pour coordonner les actions des multiples acteurs concernés et accompagner certaines étapes-clés comme l’annonce du diagnostic, la transition adolescent-adulte, les situations d’urgence et promouvoir la recherche et l’innovation sur les maladies rares
– un parcours plus lisible pour les personnes malades et leur entourage par une information renforcée sur des ressources et la création de plateformes de coordination en outre-mer, et d’expertise dans les CHU ;
– le partage des données pour renforcer la recherche et l’émergence et l’accès à l’innovation
– l’accompagnement plus étroit des personnes atteintes de handicaps liés à une maladie rare et de leurs aidants
– une dynamique européenne soutenue par le rôle moteur de la France via en particulier le lancement d’un programme français de recherche sur les impasses diagnostiques.
Pour en savoir plus : Les CHU , acteurs majeurs du modèle français de lutte contre les maladies rares
5 juillet – L’hadronthérapie arrive à Caen
Jeudi 5 juillet a été inauguré le Centre européen de recherche et de traitement en hadronthérapie de Caen-Normandie. Une technique particulièrement indiquée pour les tumeurs résistantes à la chimiothérapie et à la radiothérapie, ou inopérables du fait de leur localisation près de tissus vitaux et qui pourrait concerner 15 000 patients chaque année en France.
Grâce à ce nouvel équipement, ce sont à terme plus de 300 patients par an qui seront en mesure d’être traités au sein du service de radiothérapie du centre François Baclesse où il est installé. Une information qui intéresse de près la presse scientifique et régionale.
De fait, l’hadronthérapie est une nouvelle forme de radiothérapie qui consiste à irradier les cellules tumorales avec un faisceau de particules pour les détruire. "Mais alors que la première utilise des photons de haute énergie (ou rayons X), l’hadronthérapie repose, elle, sur des ions chargés positivement, notamment des protons – c’est la protonthérapie –, et des ions carbone – c’est la carbonethérapie", explique Daniel Cussol, physicien nucléaire au Laboratoire de physique corpusculaire de Caen2 dans le Journal du CNRS.
En l’occurrence c’est un cyclotron pour protons qui a été inauguré ce 5 juillet. Un second équipement sera construit dans les années à venir pour utiliser les ions carbone. En attendant, après Orsay et Nice, Caen, est la troisième ville de France à disposer d’un tel centre de protonthérapie.
"Nous allons pouvoir apporter des solutions de soin à des patients qui aujourd’hui n’en ont pas", se réjouit Sophie Gaugain, vice-présidente de Région et PDG de Saphyn (SAnté et PHYsique Nucléaire) lors de l’inauguration au micro de France 3 Régions.
Selon Alain Batalla, chef du service de physique médical du centre François Baclesse, également intérrogé dans ce contexte : l’hadronthérapie représente une amélioration dans le traitement des cancers car "le parcours des protons et des ions carbone dans les tissus biologiques est très différent". Concrètement, cela se traduit par moins d’effets secondaires lors d’un traitement oncologique grâce à une précision accrue des zones traitées. Avec la radiothérapie, les photons projetés sur le patient atteignent aussi des cellules saines situées autour des cellules cancéreuses, détruisant l’ensemble. Cet impact négatif est fortement limité grâce à la protonthérapie et le sera encore plus avec la carbonethérapie.
2 juillet – Affaire Vincent Lambert: une nouvelle expertise ordonnée
"La justice ordonne une autre expertise médicale de l’état de santé de Vincent Lambert, après le désistement de trois experts", titre l’Express avec l’AFP, rappelant que le 9 avril, une quatrième procédure d’arrêt des soins de ce patient tétraplégique en état végétatif depuis 2008, avait été décidée de façon collégiale par le CHU de Reims. Mais après plusieurs recours et une expertise suspendue fin mai, le collège de trois médecins nommé par le tribunal administratif pour établir "le tableau clinique" du patient s’est désisté le 14 juin, invoquant des "tentatives de manipulation" et "les critiques diverses" dont ils étaient l’objet.
Il sera procédé à une nouvelle "expertise confiée à un collège de médecins désignés par le président du tribunal", et "l’examen du patient s’effectuera hors de la présence des parties", a indiqué lundi le tribunal dans l’ordonnance dont l’AFP a obtenu copie. A savoir: "Celles-ci pourront être représentées par des médecins qui "seront limités à un praticien pour l’ensemble des requérants et un praticien pour chacun des défendeurs, soit un total maximum de quatre médecins", a ajouté le tribunal.
Betty Mamane
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