« Sans Rendez-vous » c'est le titre d'une exposition de photographies noir et blanc issue d'une immersion de plusieurs mois auprès des équipes du Samu - Smur du CHU de Limoges. Cette exposition est l'œuvre de Xavier Bourdereau, un jeune photographe professionnel, originaire de la Charente. L'exposition est visible dans le hall d'accueil de l'hôpital Dupuytren, du 20 février au 12 mars 2017. Rencontre avec l’artiste pour un décryptage de son travail.
« Sans Rendez-vous » c’est le titre d’une exposition de photographies noir et blanc issue d’une immersion de plusieurs mois auprès des équipes du Samu – Smur du CHU de Limoges. Cette exposition est l’œuvre de Xavier Bourdereau, un jeune photographe professionnel, originaire de la Charente. L’exposition est visible dans le hall d’accueil de l’hôpital Dupuytren, du 20 février au 12 mars 2017. Rencontre avec l’artiste pour un décryptage de son travail.
Pourquoi une exposition sur le Samu ?
Pourquoi une exposition sur le Samu ?
Il y a quelques années, j’ai rencontré le Samu dans des conditions dont je me serais passé. J’ai voulu « tuer mes démons » grâce à la photo que je pratique, et rencontrer ces gens qui m’avaient un peu surpris. Ça me paraissait intéressant de faire un reportage long. J’y ai passé 6 mois.
Comment s’est organisée votre immersion ?
J’ai contacté le Dr Cailloce, le chef de service du Samu, qui m’a répondu « Ok pour moi ». Et un jour, je suis arrivé à 23h. Deux médecins étaient là. Ils m’ont accueilli avec un peu de surprise au départ. Je me souviens de cette phrase « Bonjour, je suis le photographe. Je viens faire un reportage sur le Samu », ce que j’ai du répéter une bonne cinquantaine de fois. Au début, je venais une après-midi, puis une journée, puis je revenais 2 jours, puis 10… A chaque fois je rallongeais le temps passé.
Quel accueil vous a été réservé ?
Il y a toujours eu une petite réticence au début. C’est un peu normal. S’immerger comme ça, dans une famille forte, avec toutes ses histoires de famille. Mais j’ai fini par être adopté par la majorité des personnes. Je ne voulais surtout pas exposer des choses que les gens ne voulaient pas montrer. Et les retours que j’ai eus, c’est que c’était agréable pour eux de pouvoir présenter à leurs proches ce qu’ils font. J’espère qu’à travers cette exposition, je dévoile leur travail de façon juste et honnête. Et que ça leur plait… Du côté des patients, j’ai été plutôt discret. Ce n’était pas une position facile. Il y en a avec qui ça s’est très bien passé, mais souvent je cachais ma présence, comme je cache leurs visages sur les photos.
« Sans rendez-vous », pourquoi ce titre ?
C’est une photo que j’ai prise d’une vitrine d’un coiffeur où est écrit « Sans rendez-vous », et sur laquelle on voit le reflet d’un véhicule du Smur. Cette photo m’est tout de suite apparue évidente. Je savais que j’avais le titre ! J’ai trouvé que, entre ce que représente le Samu, à partir quand il faut sauver des vies, et moi, dans ma façon de venir : au départ j’envoyais un mail pour prévenir de ma présence, et avec le temps, je venais sans rendez-vous moi aussi, l’expression était adaptée. Il y a une autre photo que j’ai faite avec le dossier d’un patient où il était écrit « Patient Unique » (NDLR : il s’agit du dossier patient unique). Ça aurait pu être le titre de l’exposition s’il n’y avait pas eu « Sans rendez-vous ».
Quel est votre souvenir le plus marquant ?
Rencontrer des personnes pour leur demander l’autorisation de diffuser leur photo. Je me suis retrouvé face à une famille qui attendait énormément de ces photos. Ça a été un moment…intense… pour tout le monde.
Quels sont les projets pour cette exposition ?
Elle a été présentée au festival de photo reportage Barrobjectif en Charente en septembre 2016. Elle a fait parler… en bien. Elle a été exposée dans un Lycée d’Angoulême. J’ai des projets d’exposition dans d’autres hôpitaux, dans des congrès, des établissements scolaires…
Que retenez-vous de ce projet ?
J’ai trouvé ce que je suis venu chercher, et même plus…
Publication : CHU de Limoges
Publication : CHU de Limoges