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Sauvetages en haute mer ou sur la côte bretonne : le SAMU 29 veille

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Brest possède l'un des 4 SAMU de coordination médicale maritime (SCMM) spécialisés dans les interventions en mer. Les 3 autres sont situés au Havre, à Bayonne et à Toulon. L'équipe brestoise représente un maillon clé d'une chaîne nationale d'opérateurs de l'urgence maritime. Depuis 2005, sa zone de responsabilité maritime s'est étendue du Finistère à tous les départements bretons ayant une façade maritime : le Morbihan, les Côtes d'Armor et l'Ille et Vilaine.

Brest possède l’un des 4 SAMU de coordination médicale maritime (SCMM) spécialisés dans les interventions en mer. Les 3 autres sont situés au Havre, à Bayonne et à Toulon. L’équipe brestoise représente un maillon clé d’une chaîne nationale d’opérateurs de l’urgence maritime. Depuis 2005, sa zone de responsabilité maritime s’est étendue du Finistère à tous les départements bretons ayant une façade maritime : le Morbihan, les Côtes d’Armor et l’Ille et Vilaine.

Lorsqu’une urgence médicale survient à bord d’un bateau (français ou étranger) situé dans le rail d’Ouessant, le capitaine du navire contacte le Centre Régional Opérationnel de Surveillance et Sauvetage de la Manche situé à Plouarzel*. Celui-ci va évaluer la situation et localiser exactement le navire. Il passe ensuite la communication au Centre de Consultation Médicale Maritime de Toulouse**, seul à décider de l’opportunité d’une évacuation médicalisée. Se tient alors une conférence à trois avec le Centre de Plouarzel et le SAMU de Brest. A charge pour eux de planifier l’évacuation en fonction de la situation du navire, de l’état de la mer, de la météo et de l’urgence médicale. L’intervention se fera soit avec le super frelon de la Marine Nationale médicalisé par des militaires ou bien avec le Dragon 29 de la sécurité civile médicalisé par une équipe SMUR du Finistère.

Une responsabilité de premier plan pour des urgences maritimes multiples et variées
La région Bretagne offre la plus grande façade maritime de France. De la baie du Mont Saint-Michel à la Loire, les côtes bretonnes se développent sur près de 2 500 kilomètres soit près du tiers des côtes françaises. Brest se situant sur la route maritime la plus fréquentée du monde, le rail d’Ouessant voit transiter une moyenne quotidienne de 170 navires, 90 000 tonnes de produit dangereux, 700 000 tonnes de pétrole ! Une position stratégique qui explique l’importance de l’activité du SAMU 29. Sur le pont 24h/24 pour des accidents ou détresses survenant sur la zone maritime côtière comme en haute mer, sur les plages, dans les îles et dans les ports. Au total 8 000 alertes par an pour aller au secours d’équipages voyageant sur des navires de pêche ou de commerce, de touristes sur des bateaux de plaisance ou d’amateurs de loisirs nautiques.

Les secours très sollicités en été
La période estivale apporte une nette recrudescence d’interventions pour noyades, accidents de plongée, traumatismes liés à la pratique des sports nautiques, chutes de falaises… Chaque zone présente des risques et des dangers différents nécessitant des moyens d’interventions, des formations et des entraînements particuliers : hélitreuillage, interventions en falaises… Le matériel d’intervention doit absolument comprendre du matériel médical adapté à ces milieux périlleux et du matériel de sécurité pour protéger les équipes SMUR. Cette évolution du SAMU 29 a été possible grâce aux initiatives du Dr Daniel L’Azou, chef de service du SAMU 29 et du Dr Jean-Marie Letort. Le Caisson hyperbare du CHU de Brest, est un complément indispensable à l’essor des urgences maritimes du SAMU 29. En effet, seul caisson de la région Bretagne, il permet de prendre en charge les accidents de plongée de l’ensemble de cette région.

Affaires traitées par le SAMU 29
En Mer : 228 alertes dont 72 conférences à trois avec le Centre de Consultation Médicale Maritime et un Centre Régional Opérationnel de Surveillance et Sauvetage qui ont abouti à 79 évacuations médicalisées, 54 évacuations sanitaires et 95 déroutements de navires ;
Dans la zone portuaire : 127 alertes ont abouti à 26 évacuations médicalisées ;
Sur les plages et zone côtière : 408 appels ont abouti à 76 évacuations médicalisées ;
Dans les îles : 214.
L’année 2006 connaît une explosion de l’activité : du 1er janvier au 31 août, 660 affaires en mer (mer, plage, zone côtière) dont 179 affaires en mer au delà des 300 mètres.

Secourir une victime d’une chute de falaise de 10 mètres !
Le Dr Laurence Jouineau raconte l’intervention des urgentistes : Août 2006, le médecin régulateur du SAMU 29 est informé que l’hélicoptère de la sécurité civile « Dragon 29 » et le groupement d’intervention en milieux périlleux (Grimp) sont engagés sur une chute de falaise de 10 mètres.

« L’équipe SMUR part de Brest avec son équipement : 2 baudriers pour un éventuel treuillage avec l’hélicoptère de la sécurité civile. Sur place, les pompiers viennent d’arriver. Nous avons environ 500 mètres à faire à pied avant d’arriver sur les lieux de la chute. Les pompiers sont en bas de la falaise où se trouve la victime à moitié dans l’eau. Nous descendons en rappel avec le Grimp puis les sacs sont descendus par ce dernier. En bas, le zodiac arrive avec 3 plongeurs qui nous rejoignent à la nage et nous entendons « Dragon » en approche.
Nous devons conditionner la victime sur une planche car elle se plaint du dos. Les choses sont difficiles car nous avons les pieds dans l’eau, les rochers glissent et la victime a mal ; la perfusion saute lors du brancardage.
Avec l’aide de tous les pompiers présents, nous réussissons à mettre la victime dans la barquette, et nous sommes treuillés chacun notre tour dans « Dragon » (médecin, IADE, victime). Trois minutes de vol plus tard, « Dragon » se pose à la l’hôpital de la Cavale blanche. La victime est transférée en salle de déchoquage SAMU et nous allons tous mettre des vêtements secs pour une prochaine intervention ».

Définitions
*Le Centre Régional Opérationnel de Surveillance et Sauvetage de la Manche active la coopération de l’ensemble des moyens nautiques, aériens et terrestres des administrations à vocation maritime (Douanes, Gendarmerie, Affaires Maritimes, Marine Nationale) et des organismes de la Protection Civile et de la Société nationale de Sauvetage et mer. Placé sous l’autorité des Préfets Maritimes, il a pour mission de recevoir les alertes, de mettre le navire en relation avec le Centre de Consultation Médicale Maritime de Toulouse. En cas de problème de santé et, conjointement avec le SAMU de Coordination Médicale Maritime, il lui revient de mettre en oeuvre le dispositif maritime et/ou aérien pour venir au secours des marins ou plaisanciers. Les transports nautiques engagés relèvent de la société nationale de sauvetage et mer. Ils seront médicalisés par un SMUR. Quant aux moyens aériens, ils varient selon l’éloignement en mer, il peut s’agir d’hélicoptères de la sécurité civile médicalisés par les SMUR (jusqu’à 90 nautiques soit environ 170 Km) ou de super frelons de la Marine Nationale (jusqu’à 180 nautiques soit environ 340 Km) médicalisés par la Marine Nationale.

En France, il existe 5 Centres Régionaux Opérationnels de Surveillance et Sauvetage en France répartis le long du littoral. Chacun possède sa zone de responsabilité maritime :
– pour la Manche : CROSS CORSEN (situé à Plouarzel), JOBOURG, GRIS-NEZ ;
– pour l’Atlantique : ETEL
– pour la Méditerranée : le CROSS MED.

**Le Centre de Consultation Médicale Maritime est situé au SAMU de Toulouse. Il reçoit les demandes de consultations télémédicales à partir des navires ou à partir des Centres Régionaux Opérationnels de Surveillance et Sauvetage, d’analyser la situation, d’en évaluer la gravité, de préconiser la conduite à tenir sur le plan médical et d‘en informer le CROSS et le SAMU de Coordination Médicale Maritime concernés.

D’après un article du Dr Jean-Marie Letort – SAMU 29

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