Recherches sur la dégénérescence maculaire, le méningiome ou les perturbateurs endocriniens, innovations techniques en cardiologie et en neurochirurgie, nouveau lieu d’information santé : 6 projets du CHU de Poitiers ont retenu l’intérêt du fonds Aliénor.
"Nous avons obtenu l’autorisation de l’agence de biomédecine pour pouvoir faire de la recherche fondamentale avec des cellules souches embryonnaires sur la thématique de sur la dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA), se félicite le Pr Nicolas Leveziel, chef du chef du service d’ophtalmologie du CHU de Poitiers et porteur du premier projet. Nous travaillons en partenariat avec l’Institut des cellules souches pour le traitement et l’étude des maladies monogéniques (I-Stem) afin de pouvoir éventuellement dupliquer des résultats intéressants."
La DMLA représente la première cause de baisse d’acuité visuelle chez les patients de plus de 65 ans en France et touche environ 10% des personnes de plus de 60 ans et 25% des plus de 75 ans. L’équipe du Pr Leveziel constituera des collections d’échantillons biologiques pour développer des modèles cellulaires de la DMLA au sein de l’unité Inserm dirigée par le Pr Mohammed Jaber. Le but étant de mieux comprendre la maladie et, à terme, de pouvoir évaluer de nouvelles molécules.
Des thérapies mieux ciblées pour les méningiomes
La cancérologie est aussi à l’honneur de cette sélection, à travers les travaux engagés par le Pr Benoît Bataille, chef du service de neurochirurgie au CHU de Poitiers, sur la biologie des méningiomes. Ces tumeurs intracrâniennes représentant 38% des tumeurs cérébrales chez les femmes et 20 % des tumeurs cérébrales chez les hommes. Ce projet a pour but d’étudier les caractéristiques génomiques et transcriptomiques des méningiomes développés sous acétate de cyprotérone, un médicament dérivé de la progestérone. Les chercheurs ont effectivement constaté que les femmes traitées pour hirsutisme avec ce type de médicaments étaient plus à risque de développer des méningiomes que la population générale. L’équipe du Pr Bataille s’attelle à déterminer les facteurs qui influencent la croissance des méningiomes et ainsi trouver le mécanisme qui pourrait permettre, à terme, de développer des thérapies ciblées.
Un spectromètre pour pister les perturbateurs endocriniens
Le projet de recherche du Pr Virginie Migeot, chef du service santé publique du CHU de Poitiers, soutenu par le fonds Aliénor, permettra de participer au financement d’un spectromètre de masse. Un outil nécessaire à la réalisation de ses travaux sur l’impact des perturbateurs endocriniens sur la santé, et plus particulièrement sur les femmes enceintes, les prématurés, les patients diabétiques et insuffisants rénaux. Cet équipement électronique, d’une valeur de 350 000 euros, a la particularité de détecter et de quantifier la concentration de composés chimiques environnementaux dans les fluides biologiques humains (sang, lait maternel, urines…) et les tissus, à l’ordre du micron. Soit à l’état de traces infimes.
La création d’une "maison de santé publique"
Un autre projet innovant, porté par le Pr Migeot, avec le docteur Marion Albouy-Llaty et l’Agence régionale de santé de la Nouvelle-Aquitaine a également suscité l’intérêt d’Aliénor : la création d’une "maison de santé publique". Un lieu contextualisé qui aura pour missions de promouvoir, sensibiliser, informer et éduquer le grand public à la santé et aux facteurs environnementaux afin d’anticiper certaines maladies chroniques, comme par exemple le diabète de type 2 ou l’obésité. Le CHU de Poitiers s’engage ainsi, dans le cadre de son projet d’établissement 2013-2017, à mettre en place ce concept unique en France. Cette maison de santé publique sera située sur le site de la Milétrie. Aménagée comme une maison traditionnelle (avec chambres, salon, cuisine, salle de bain, etc.), elle accueillera tous les publics (usagers de l’hôpital, grands public, professionnels de santé) et proposera des animations et de l’information santé.
Une technique d’imagerie innovante au service de la cardiologie
Dans un autre registre, l’activité du Dr Sébastien Levesque, co-responsable de l’unité de soins intensifs cardiologiques du CHU de Poitiers, a été retenue par le comité scientifique du fonds de dotation Aliénor. Son projet de recherche clinique porte sur l’évaluation une technique d’imagerie innovante d’angioplastie coronaire (poste de stents) dans des situations complexes.
L’OCT ou tomographie par cohérence optique est une d’une extrême précision guidée par laser infrarouge. Employée à la suite d’une angioplastie, l’OCT permet une analyse fine de la position du stent avec une résolution de 10 microns. Elle met en évidence les causes de thrombose de stent quand elles surviennent et pourrait aider à les prévenir en ciblant et en corrigeant les zones de stent mal-apposées. L’étude sera réalisée auprès de 150 patients, suivis à l’aide de ce procédé d’imagerie pendant an.
Un assistant de pointe pour la neurochirurgie
Le service de neurochirurgie du CHU d’Amiens va se doter lui aussi d’un outillage de pointe grâce au soutien du fonds Aliénor. Le dispositif robotisé Rosa(tm) est une sorte de GPS de la boite crânienne qui peut être utilisé pour tout type d’intervention crânienne nécessitant la planification de la chirurgie à partir de données préopératoires, la localisation de l’anatomie du patient ainsi que le positionnement précis et la manipulation d’instruments. Il a été conçu pour sécuriser et fiabiliser l’intervention chirurgicale sans modifier le protocole opératoire classique du neurochirurgien. A ce jour, Rosa(tm) est l’unique système robotisé d’assistance à la neurochirurgie homologué pour une utilisation clinique en Europe, aux États-Unis et au Canada.
En savoir plus sur le fonds Aliénor
Créé par le CHU de Poitiers, le fonds de dotation Aliénor est destiné à compléter les moyens de l’établissement consacrés à la recherche en santé. Il finance l’innovation et les projets de recherche du CHU. Particuliers et entreprises peuvent soutenir cette initiative en adressant leurs dons ou legs au CHU de Poitiers ou en ligne sur http://www.fonds-alienor.fr/#
Face à l’explosion des demandes de PMA, les CECOS dans l’inquiétude
Depuis la promulgation de la loi de bioéthique il y trois ans, les demandes d’aide à la procréation médicalisée ont explosé. En face de cette dynamique, le nombre de donneurs de spermatozoïdes, lui, est en baisse. Un constat aussi valable pour le don d’ovocytes et qui inquiète les professionnels des Centres d’études et de conservation des œufs et du sperme humain. Ces derniers n’ont que quelques mois pour reconstituer leurs banques de gamètes, désormais régies par la levée de l’anonymat des donneurs. Reportage au CHRU de Tours.