« Maintenir le lien sans être intrusif et proposer des interventions adaptées ». VigilanS, dispositif innovant de veille et d’accompagnement après une tentative de suicide est déployé depuis mai 2016 au CHU de Nîmes. Depuis le lancement, 20 patients ont déjà été inclus dans le programme. La prévention des récidives est un enjeu de taille pour tous les établissements. En Languedoc-Roussillon plus de 2 000 personnes ont été hospitalisées suite un à une tentative de suicide.
« Maintenir le lien sans être intrusif et proposer des interventions adaptées ». VigilanS, dispositif innovant de veille et d’accompagnement après une tentative de suicide est déployé depuis mai 2016 au CHU de Nîmes. Ce nouveau suivi est organisé en lien avec le CHU de Montpellier et l’Agence régionale de santé Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées. Depuis le lancement, 20 patients ont déjà été inclus dans le programme. La prévention des récidives est un enjeu de taille pour tous les établissements. En Languedoc-Roussillon plus de 2 000 personnes ont été hospitalisées suite un à une tentative de suicide.
VigilanS en pratique
Un accompagnement personnalisé est proposé au patient par les professionnels de santé qui l’ont soigné. A sa sortie et avec son consentement, ils lui remettront une « carte ressource » sur laquelle figure le numéro d’appel gratuit de VigilanS à contacter en cas d’urgence, disponible 24 /24h. A partir de ce moment une équipe de recontacteurs va veiller sur lui à distance… Dès qu’il quitte l’hôpital, les informations du patient sont transmises à une cellule de "recontacteurs" qui sera en mesure d’intervenir si le patient la sollicite. Si ce n’était pas la première tentative, le patient suicidant est rappelé 10 à 20 jours plus tard. À la suite de cet appel, des interventions adaptées se déclencheront si besoin : un rendez-vous en urgence, la réorganisation du suivi médical, un nouvel appel téléphonique, des cartes postales personnalisées…
Un accompagnement personnalisé est proposé au patient par les professionnels de santé qui l’ont soigné. A sa sortie et avec son consentement, ils lui remettront une « carte ressource » sur laquelle figure le numéro d’appel gratuit de VigilanS à contacter en cas d’urgence, disponible 24 /24h. A partir de ce moment une équipe de recontacteurs va veiller sur lui à distance… Dès qu’il quitte l’hôpital, les informations du patient sont transmises à une cellule de "recontacteurs" qui sera en mesure d’intervenir si le patient la sollicite. Si ce n’était pas la première tentative, le patient suicidant est rappelé 10 à 20 jours plus tard. À la suite de cet appel, des interventions adaptées se déclencheront si besoin : un rendez-vous en urgence, la réorganisation du suivi médical, un nouvel appel téléphonique, des cartes postales personnalisées…
À chaque appel, le patient est prévenu par SMS, et un compte-rendu est adressé aux correspondants médicaux.
Pour tous les patients, un appel téléphonique est réalisé à six mois. Cette veille sera prolongée en cas de récidive. Si la personne est injoignable après au moins trois tentatives d’appel, sur au moins trois créneaux horaires différents et après relances par SMS systématiques, des actions spécifiques sont prévues. Elles comportent l’envoi de quatre cartes postales dans les cinq mois suivants, le remplissage d’une fiche informatisée à la fin de la série de tentatives d’appels et la transmission de la fiche au dispositif d’évaluation, pour une nouvelle prise de contact à six mois.
La cellule des "recontacteurs", située physiquement au SAMU 34 à Montpellier, est composée d’infirmiers et de psychologues spécialement formés pour gérer ces types de situations.
Fédération et mutualisation des moyens entre Nîmes et à Montpellier
A Nîmes, le Dr Jorge Lopez-Castroman, praticien hospitalier du service Psychiatrie du CHU et responsable du Centre d’accueil de crise, est le référent. La coordination du dispositif en région est assurée par le CHRU de Montpellier, sous la responsbilité du Pr Philippe Courtet, chef du service du département d’Urgences et post-Urgences psychiatriques. Cette unité abrite les équipes de VigilanS : la cellule des recontacteurs, l’assistance et le secrétariat.
Expérimental sur plusieurs sites en France, ce dispositif a bénéficié d’un financement spécifique du ministère des Affaires sociales et de la Santé (Direction générale de la santé), de l’ARS Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées. Le financement porte sur l’ensemble de ce projet innovant, qui touche autant les services d’urgence que l’ensemble des médecins généralistes des territoires concernés.
VigilanS : à l’origine un programme de recherche lillois
Issu du Programme hospitalier de recherche clinique (PHRC) Algos, mené en 2009 au CHRU de Lille, VigilanS a mis en lumière l’intérêt de maintenir une formule de veille-accompagnement au décours d’une tentative de suicide. Appliquant les principes du case management*, VigilanS a été créé afin de garder un contact et de prévenir les récidives, sans envahir l’existence des personnes, sans se substituer à un système de soin, mais en proposant des ressources valides en cas de besoin. Les premiers résultats obtenus dans le Nord-Pas-de-Calais depuis janvier 2015 s’avèrent concluants.
Issu du Programme hospitalier de recherche clinique (PHRC) Algos, mené en 2009 au CHRU de Lille, VigilanS a mis en lumière l’intérêt de maintenir une formule de veille-accompagnement au décours d’une tentative de suicide. Appliquant les principes du case management*, VigilanS a été créé afin de garder un contact et de prévenir les récidives, sans envahir l’existence des personnes, sans se substituer à un système de soin, mais en proposant des ressources valides en cas de besoin. Les premiers résultats obtenus dans le Nord-Pas-de-Calais depuis janvier 2015 s’avèrent concluants.
Une tentative de suicide toutes les 4 minutes : les chiffres du suicide en France et en Languedoc-Roussillon
Véritable fléau mondial, le suicide entraîne 800 000 décès par an, selon les données de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). La lutte contre cette cause de mortalité évitable fait désormais partie d’un plan de prévention international, avec pour objectif une réduction de 10 % d’ici 2020.
Le suicide est une des 10 premières causes de décès en France. Avec une tentative toutes les quatre minutes et plus de 10 000 morts chaque année, le suicide fait presque trois fois plus de victimes que les accidents de la route.
Le Languedoc-Roussillon n’échappe pas à ce phénomène avec 428 décès par suicide en 2012, soit un taux supérieur de 1 % au niveau national. 2 169 personnes ont eu recours à un séjour hospitalier suite à une tentative.
A l’instar des tendances nationales, dans la région, les tentatives de suicide en Languedoc-Roussillon sont plus fréquentes chez les femmes mais la mortalité est plus élevée chez les hommes. Le taux de mortalité par suicide atteint son maximum pour les hommes de 85 ans ou plus. Mais les jeunes sont aussi particulièrement touchés puisque le suicide est la deuxième cause de mortalité chez les 15-44 ans.
*Le case management est un processus qui évalue l’interaction des individus avec l’environnement. Il permet d’établir un plan global d’intervention suffisamment souple pour être réactif et intégré. Le case management vise à aider les sujets vulnérables à maintenir et améliorer leurs compétences dans leur environnement habituel. Ce processus de soins et de services est multidimensionnel, dynamique et longitudinal. Source : Case management : quelles compétences professionnelles pour un accompagnement global et un suivi coordonné en santé mentale ? Cécile Petitqueux-Glaser, Saïd Acef et Mohsen Mottaghi, Vie Sociale 2010/1 (N°1)