La cryothérapie est une méthode fort ancienne basée sur les effets du froid sur les tissus vivants. Les effets analgésiques et anti-inflammatoires du froid sont connus depuis des siècles mais ce n’est qu’en 1845 que fut souligné le rôle des basses températures pour induire une destruction tumorale. Les premières applications cliniques humaines utilisant des sondes à circuit fermé remontent à 1959 dans le traitement de tumeurs cérébrales. Par la suite, la cryothérapie a été largement utilisée sur des tumeurs variées.
En 1968, débutèrent les premiers traitements des cancers bronchiques, mais l’arrivée du laser en 1980 réduisit son intérêt apparent. Cette méthode fut cependant bien relancée en France en 1985 et dès 1986, elle fut utilisée à Saint-Etienne dans le service de Pneumologie.
Le service de Pneumologie du CHU de Saint-Etienne fut d’ailleurs pendant des années le seul service au monde à avoir à la fois laser et cryothérapie pour le traitement endoscopique du cancer bronchique. Ces 2 méthodes sont d’ailleurs très complémentaires. Le laser détruit vite les tissus tumoraux par coagulation, mais de façon non sélective avec des risques de perforation. La cryothérapie détruit plus lentement mais de façon très sélective les cellules tumorales avec un respect tout particulier de l’armature bronchique ce qui assure une cicatrisation parfaite sans risque de perforation ou de sténose. Diverses sondes existent, rigides ou souples. Elles fonctionnent avec un gaz comprimé le CO2 ou le NO2 dont la détente brutale dans la tête de la sonde abaisse la température à – 90 ° C environ.
L’application sur un tissu entraîne une cascade d’événements successifs qui ont fait l’objet de multiples travaux au sein de l’équipe d’accueil EA 30 63 de la faculté de médecine de Saint-Etienne. Les cristaux de glace qui se forment dans les cellules cancéreuses vont les tuer, l’obstruction des vaisseaux tumoraux complète l’action et le tissu détruit s’élimine en une dizaine de jours. L’action vasculaire particulière du froid permet d’obtenir des effets de potentialisation avec la radiothérapie ou la chimiothérapie ce qui a fait l’objet de recherches fondamentales poussées sur l’apoptose induite dans l’unité de recherche stéphanoise. Ces recherches ont valu d’ailleurs à son auteur Stéphanois Valérie Forest le premier prix de l’institut international du froid qui lui a été décerné à Pékin en 2007.