En misant sur l’accueil et le suivi des séniors, Nice et son CHU investissent dans l’avenir. L’établissement accueille chaque année près de 30 000 patients de plus de 75 ans, presque tous transitent par sa filière gériatrique. Et les dernières statistiques laissent présager une augmentation constante de la patientèle âgée. En effet, près d’un tiers (30%) des 347 000 habitants que compte la capitale azuréenne a plus de 60 ans soit 95 000 personnes*. Parmi elles, 42 000 ont plus de 75 ans. Fière d’attirer les séniors et attentive à leur bien-être Nice a rejoint le réseau mondial de l’OMS des villes amies des aînés en 2014. Mais Nice et sa métropole désirent faire davantage pour le bien être du troisième âge. Elles veulent s’affirmer comme le laboratoire d’un vieillissement actif, d’une urbanité accueillante, d’un environnement social intégrateur.
En misant sur l’accueil et le suivi des séniors, Nice et son CHU investissent dans l’avenir. L’établissement accueille chaque année près de 30 000 patients de plus de 75 ans, presque tous transitent par sa filière gériatrique. Et les dernières statistiques laissent présager une augmentation constante de la patientèle âgée. En effet, près d’un tiers (30%) des 347 000 habitants que compte la capitale azuréenne a plus de 60 ans soit 95 000 personnes*. Parmi elles, 42 000 ont plus de 75 ans. Fière d’attirer les séniors et attentive à leur bien-être Nice a rejoint le réseau mondial de l’OMS des villes amies des aînés en 2014. Mais Nice et sa métropole désirent faire davantage pour le bien être du troisième âge. Elles veulent s’affirmer comme le laboratoire d’un vieillissement actif, d’une urbanité accueillante, d’un environnement social intégrateur.
Pour mener à bien ce vaste programme la ville et le CHU avancent la main dans la main. Leur vision rejoint le concept de santé publique défini par la Charte d’Ottawa qui la considère comme une ressource déterminante au progrès social, économique et individuel. Ainsi la santé ne peut être dissociée des autres conditions de vie, bâti, éducation, revenu. Il est donc nécessaire de coordonner l’action collective des structures et organismes impliqués et d’associer les populations concernées. A Nice, ce nouveau modèle d’organisation est porté par l’Espace Partagé de Santé Publique (EPSP) initié par le CHU voici une dizaine d’années et coordonné par le Pr Christian Pradier, chef du Département de Santé Publique (CHU de Nice). Interface entre les activités de soins, de promotion de la santé et de prévention de la maladie, l’EPSP développe des actions transversales sur les déterminants de la qualité de vie avec les partenaires socio-économiques. Cette approche est désormais reprise par l’ARS qui a souhaité étendre cette dynamique collaborative à toute la région.
Le modèle niçois
"Inscrire la santé des séniors dans le développement d’une cité où chaque génération peut s’épanouir." Tel est le message fort exprimé par le Pr Olivier Guérin, gastro-entérologue, chef du pôle Réhabilitation Autonomie Vieillissement du CHU de Nice, lors d’un entretien accordé à RESEAU CHU.
Nice relève le défi du vieillissement de manière vertueuse et intègre cette dimension dans sa politique publique et dans ses projets d’aménagement. Son engagement bénéficie de soutiens experts tel celui du pôle de Réhabilitation Autonomie Vieillissement du CHU. Confrontées aux problèmes de dépendance, d’invalidité des personnes âgées et à leur vulnérabilité, les équipes pionnières se sont mobilisées pour améliorer leur organisation afin de s’adapter à la chronicité et aux particularités de la gériatrie.
« Il y a 70 ans, les pathologies chroniques représentaient 25% de l’activité sanitaire nationale, aujourd’hui elles en constituent 75%. Et la tendance n’est pas prête de s’arrêter car chacun gagne 6h d’espérance de vie par jour. Potentiellement nous allons donc vivre bien plus longtemps mais avec des maladies chroniques qu’il nous faudra apprendre à gérer. Si le système de santé dans son ensemble ne s’est pas préparé à cette évolution, le pôle de gériatrie de Nice, confronté très tôt à ce changement de paradigme, a pris quelques longueurs d’avance. » explique Olivier Guérin.
Les malades accueillis présentent des polypathologies à des degrés divers. Il faut donc leur proposer une prise en charge graduée en fonction de l’évolution de leurs fragilités. D’où la création d’une filière complète au sein du pôle Réhabilitation Autonomie Vieillissement, des consultations aux EHPAD avec comme fil rouge le souci de préserver l’autonomie de la personne le plus longtemps possible : consultations pluridisciplinaires de gériatrie avec prescription d’activité, équipe mobile de gérontologie, consultations mémoire, court séjour, médecine gériatrique aigüe, oncogériatrie, soins de suite et de réadaptation, soins de longue durée. Soucieux de préserver l’autonomie de la personne, les services font appel aux spécialistes kiné, orthopédistes… Et quand le retour au domicile n’est pas envisageable, les personnes âgées peuvent être accueillies dans un des deux EPHAD de 50 lits du pôle. Au total le pôle compte 529 lits et places, réparties sur les sites de Cimiez et Tende et peut se prévaloir d’un taux d’occupation exceptionnel de 102% !
Les malades accueillis présentent des polypathologies à des degrés divers. Il faut donc leur proposer une prise en charge graduée en fonction de l’évolution de leurs fragilités. D’où la création d’une filière complète au sein du pôle Réhabilitation Autonomie Vieillissement, des consultations aux EHPAD avec comme fil rouge le souci de préserver l’autonomie de la personne le plus longtemps possible : consultations pluridisciplinaires de gériatrie avec prescription d’activité, équipe mobile de gérontologie, consultations mémoire, court séjour, médecine gériatrique aigüe, oncogériatrie, soins de suite et de réadaptation, soins de longue durée. Soucieux de préserver l’autonomie de la personne, les services font appel aux spécialistes kiné, orthopédistes… Et quand le retour au domicile n’est pas envisageable, les personnes âgées peuvent être accueillies dans un des deux EPHAD de 50 lits du pôle. Au total le pôle compte 529 lits et places, réparties sur les sites de Cimiez et Tende et peut se prévaloir d’un taux d’occupation exceptionnel de 102% !
Donner de la vie aux années, permettre de réaliser des projets, des voyages…
« L’équipe est attentive à l’environnement social car c’est l’isolement qui tue le 3ème âge. Aussi est-il nécessaire d’inscrire la personne âgée dans un processus d’accompagnement médico-social, de maillage de proximité des différents intervenants, d’attentions avec l’intervention de soignants, d’aidants, de prestations supports comme le portage de repas » confie Andrée Faraut, Responsable Soignant du pôle.
Ce soutien est assuré par le service social du CHU et par la plateforme médico-sociale d’appui aux professionnels de premier recours appelée C3S. Cette plateforme est une des réalisations concrètes de l’Espace Partagé de Santé Publique évoqué plus haut. Sa mission est de coordonner les intervenants dans la gestion des cas complexes, afin de soulager les médecins de ville ( 1er recours) et d’éviter le passage aux Urgences du CHU. Il s’agit de fluidifier le parcours de santé des personnes en situation de perte d’autonomie et/ou de complexité médicale. Il faut éviter les allers-retours et prendre le temps de construire avec la personne un projet de soins et d’autonomie, sorte de contrat qui la motive et l’implique. La qualité de la coordination médico-sociale autour du patient dépend des relations entre l’hôpital et la ville. «L’inscription des interventions de chacun dans un réseau est une nécessité en gériatrie pour donner de la cohérence, du sens, de la fluidité aux soutiens. » souligne Olivier Guérin. Cette interdépendance implique un changement de pratiques professionnelles et la création de métiers de la coordination : constitution d’annuaire, de prises de rendez-vous…
Ce soutien est assuré par le service social du CHU et par la plateforme médico-sociale d’appui aux professionnels de premier recours appelée C3S. Cette plateforme est une des réalisations concrètes de l’Espace Partagé de Santé Publique évoqué plus haut. Sa mission est de coordonner les intervenants dans la gestion des cas complexes, afin de soulager les médecins de ville ( 1er recours) et d’éviter le passage aux Urgences du CHU. Il s’agit de fluidifier le parcours de santé des personnes en situation de perte d’autonomie et/ou de complexité médicale. Il faut éviter les allers-retours et prendre le temps de construire avec la personne un projet de soins et d’autonomie, sorte de contrat qui la motive et l’implique. La qualité de la coordination médico-sociale autour du patient dépend des relations entre l’hôpital et la ville. «L’inscription des interventions de chacun dans un réseau est une nécessité en gériatrie pour donner de la cohérence, du sens, de la fluidité aux soutiens. » souligne Olivier Guérin. Cette interdépendance implique un changement de pratiques professionnelles et la création de métiers de la coordination : constitution d’annuaire, de prises de rendez-vous…
Le CHU de Nice est aussi membre fondateur de l’Institut Claude Pompidou (ICP) ouvert en 2014. Dédié à l’accueil et aux soins des patients souffrant de la maladie d’Alzheimer. Cet établissement pilote, associe Accueil de jour/plateforme de répit (France Alzheimer), Ehpad (Mutualité Française PACA) et soins-recherche (CM2R CHU de Nice) ; ainsi que la Fondation Claude Pompidou qui a soutenu le financement de l’ICP et investit dans la recherche. Elle vient de récompenser le Pr Stéphanie Debette pour ses travaux sur les déterminants génétiques du vieillissement cérébral
Terrains de prédilection pour la recherche-développement, la silver économy et la santé connectées seront les piliers de la croissance économique de demain – Nice vient par exemple d’accueillir pour la deuxième année, l’opération Neuroplanète, organisée par Le Point. Dans ce cadre, s’est tenu le Hackaton Santé qui a permis aux candidats issus de grandes écoles de commerce et d’ingénieur, aux professionnels de santé mais aussi aux designers et aux codeurs de créer des prototypes pour solutions numériques et mobiles en santé. La séance de présentation des projets devant le Jury s’est tenue au CHU de Nice, dans le Galet de Pasteur 2.
Marie-Georges Fayn
*Insee 2009 href= »https://www.nice.fr/uploads/media/default/0001/03/PCS_SYNTHETIQUE_NICE_2013-DPGR_2.pdf » target= »_blank »
Terrains de prédilection pour la recherche-développement, la silver économy et la santé connectées seront les piliers de la croissance économique de demain – Nice vient par exemple d’accueillir pour la deuxième année, l’opération Neuroplanète, organisée par Le Point. Dans ce cadre, s’est tenu le Hackaton Santé qui a permis aux candidats issus de grandes écoles de commerce et d’ingénieur, aux professionnels de santé mais aussi aux designers et aux codeurs de créer des prototypes pour solutions numériques et mobiles en santé. La séance de présentation des projets devant le Jury s’est tenue au CHU de Nice, dans le Galet de Pasteur 2.
Marie-Georges Fayn
*Insee 2009 href= »https://www.nice.fr/uploads/media/default/0001/03/PCS_SYNTHETIQUE_NICE_2013-DPGR_2.pdf » target= »_blank »