Rechercher
Fermer ce champ de recherche.

Vaccination anti-covid : l’Académie de Médecine monte au créneau pour vaincre les réticences des Français

Alors que se prépare la campagne de vaccination nationale anti-covid pour début 2021, la moitié des Français affichent leur défiance et leur refus de s'y soumettre. Une situation qui inquiète les autorités sanitaires et conduit l'Académie nationale de Médecine à se mobiliser pour faire œuvre de pédagogie et rassurer la population.

Alors que se prépare la campagne de vaccination nationale anti-covid pour début 2021, la moitié des Français affichent leur défiance et leur refus de s’y soumettre. Une situation qui inquiète les autorités sanitaires et conduit l’Académie nationale de Médecine à se mobiliser pour faire œuvre de pédagogie et rassurer la population.
Dans son communiqué du 14 décembre, l’Académie pointe la gravité de la pandémie, argue du respect des règles sanitaires dans le développement des candidats vaccins et revient sur les enjeux essentiels de cette campagne.
« Par son ampleur et sa gravité, la Covid-19 a suscité une mobilisation sans précédent de la communauté scientifique internationale pour contrôler la propagation du SARS-CoV-2. Les résultats sont spectaculaires: moins d’une année après l’émergence de la pandémie, 180 candidats-vaccins sont en cours de développement, parmi lesquels 48 sont en phase d’essai clinique chez l’homme dont 11 en phase 3», rappelle la société savante. Elle précise à cet effet que la Commission européenne a engagé 6 accords de préachat pour mettre près de 1,5 milliard de doses de vaccins anti-Covid-19 à la disposition des États membres, dont 200 millions pour la France. Suivant les résultats des essais cliniques de phase 3, l’Agence européenne des médicaments (EMA) pourrait délivrer les premières autorisations de mise sur le marché (AMM) avant la fin de l’année 2020, ce qui permettrait d’initier la campagne nationale de vaccination dès le mois de janvier 2021.
L’objectif premier de cette campagne étant de réduire la morbidité et la mortalité attribuables à la Covid-19, un ordre prioritaire a été établi par la Haute autorité de santé (HAS) classant en phase initiale les personnes ayant le plus de risques de développer des formes graves de la maladie.

«Une défiance irraisonnée»

« La proximité inattendue de cette perspective réveille une hésitation vaccinale dont la France aurait le regrettable privilège d’être le porte-drapeau», déplore l’Académie nationale de Médecine. Et pour cause ! D’après l’enquête CoviPrev de Santé publique France, le taux de personnes acceptant de se faire vacciner est passé de 64% en juillet à 53% en novembre. Une évolution qui reflète une perte de confiance des citoyens vis-à-vis de l’autorité sanitaire et «une défiance irraisonnée envers des vaccins de conception nouvelle développés en un temps record mais dans le respect des règles de sécurité sanitaire», souligne l’Académie. Elle regrette en ces circonstances que «la prudence exprimée par certains médecins soucieux de connaître les résultats définitifs des essais de phase 3, puis alléguant le manque de recul pour se forger une opinion, amplifiée et parfois dévoyée par les médias, conforte un sentiment de méfiance dans le grand public».

Ce qu’il ne faut pas oublier…

Pour apaiser le trouble que génère dans les esprits l’imminence d’une campagne vaccinale sans précédent, elle tient à rappeler que:
la Covid-19, en 10 mois, a tué plus de 1 600 000 personnes dans le monde, dont 57000 en France, provoqué une récession économique mondiale et aggravé les situations d’extrême pauvreté
malgré l’application la plus stricte des mesures de prévention individuelles et collectives, aucun pays n’a encore réussi à éliminer le SARS-CoV-2
même dans les pays les plus affectés par la pandémie, les niveaux d’immunité collective sont trop faibles pour escompter un ralentissement spontané de la propagation du virus
seule, l’initiation précoce d’une campagne internationale de vaccination de grande ampleur permettra de contrôler cette pandémie au cours de l’année 2021
les performances des premiers vaccins disponibles utilisant la technologie nouvelle de l’ARN messager, produits par Pfizer-BioNTech et Moderna, suscitent de grands espoirs avec un rapport bénéfices/risques très favorable, quand bien même des études complémentaires restent nécessaires, notamment pour préciser la durée de la protection et l’impact sur la transmission.
la délivrance d’une AMM par l’EMA, attendue pour le 29 décembre, permettra de lever toute réticence au sein du corps médical français et de motiver l’ensemble du personnel soignant pour contribuer au succès du programme national de vaccination.
la généralisation d’emploi du carnet de vaccination électronique permettra d’améliorer l’efficacité et la sécurité de cette immense œuvre de santé publique.

Pour en savoir plus :
Vaccination contre la Covid-19 : pourquoi hésiter ?

Sur le même sujet

Concours de l’internat : la Conférence des doyens de médecine défend une réforme “favorable”

Dans un contexte de polémique suscitée par les nouvelles modalités de choix de spécialités pour les internes en médecine, qui dénoncent une forme d’injustice, la Conférence des doyens de médecine a pris la plume. Dans un communiqué publié le 28 août, celle-ci tente de rassurer en affirmant que “l’équité est bien respectée” et que la baisse actuelle du nombre d’internes n’empêchera pas le fonctionnement global de l’hôpital “d’être bien assuré”.

Scully, premier chien dentiste de France : “ on amène de l’humain en amenant du canin”

Depuis novembre 2023, le service d’odontologie de l’Hôpital Morvan (CHU de Brest) a accueilli dans son équipe Scully, une chienne Golden Retriever qui apporte de la sérénité aux patients, en particulier ceux atteints de handicap ou phobiques. Nous avons rencontré le Dr Camille Bossard, cheffe de clinique et propriétaire de Scully. Elle a accepté de revenir sur ce dispositif centré autour de la médiation animale.

JO 2024 : Les HCL à l’heure olympique 

C’est devant les yeux du monde entier que Paris a lancé le 26 juillet dernier la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques. Un événement international majeur dont les CHU français prennent part jusqu’au 11 août prochain. Illustration avec les Hospices Civils de Lyon, qui ont communiqué sur leur implication dans la coordination du dispositif prudentiel lié aux Situations Sanitaires Exceptionnelles (SSE) des matchs de football qui se jouent au Groupama Stadium, troisième plus gros stade de l’hexagone. Un certain nombre de professionnels de santé assurent par ailleurs l’encadrement médical des épreuves.

A Bordeaux, un nouvel IHU pour mieux prévenir les AVC

Le 11 juillet a eu lieu à Bordeaux le lancement de l’Institut hospitalo-universitaire Vascular Brain Health Institute (VBHI), premier des douze nouveaux IHU annoncés l’an dernier par Emmanuel Macron dans le cadre de France 2030. En réunissant chercheurs, cliniciens et partenaires industriels, cette nouvelle institution souhaite créer un nouveau paradigme dans la prévention des maladies vasculaires cérébrales.