La maîtrise des voies d’abord (techniques d’exposition des structures anatomiques à opérer) est une étape fondamentale dans la formation de tout chirurgien. Cette maîtrise est encore plus importante en chirurgie maxillo-faciale, certaines incisions se pratiquant au niveau du visage, partie du corps particulièrement complexe et exposée au regard. Un programme de cours internationaux a récemment été mis sur pied au CHU de Besançon sous l’égide de l’International Bone Research Association (www.ibra.ch) et avec la participation de la Faculté de Médecine de Besançon.
La première édition de ces cours s’est déroulée du 27 au 29 novembre 2008 dans les locaux du tout nouveau Laboratoire d’Anatomie de la Faculté de Médecine de Besançon (Prof. L. TATU) situé aux Hauts de Chazal, à proximité immédiate de l’Hôpital Jean Minjoz. Elle a réunie une trentaine de jeunes chirurgiens du monde entier (Europe, USA, Japon, Amérique du Sud…) et a été animée par de nombreux experts reconnus sur le plan international dans la spécialité.
Le thème de ce premier cours était dédié aux voies d’abord de l’orbite et de la mandibule. Une large part de l’enseignement était consacré à des travaux de dissection sur des pièces anatomiques fraîches provenant de personnes ayant donné leur corps à la science. Il s’agit là d’un matériel particulièrement favorable à l’apprentissage de ces techniques mais dont il est souvent très difficile de disposer à cette échelle.
La réalisation d’une voie d’abord n’étant pas une fin en soi, il a été donné l’occasion aux participants de se familiariser avec des gestes d’urgence particulièrement difficiles et avec des techniques d’ostéosynthèse (de fixation) de fractures des os de la face.
Parmi les gestes d’urgence, les participants ont notamment pu pratiquer des décompressions du nerf optique, technique indispensable à savoir mettre en oeuvre rapidement pour sauver la vision de patients ayant subit un traumatisme sévère de l’orbite mais difficile à réaliser et peu enseignée ailleurs.
Parmi les techniques d’ostéosynthèse, les enseignants ont particulièrement insisté sur les nouvelles possibilités de fixation des fractures de la région articulaire de la mandibule (fractures condyliennes) dont la prise en charge chirurgicale est encore loin d’être maîtrisée par toutes les équipes. Le service de chirurgie maxillo-faciale du CHU de Besançon (Prof. C MEYER – Prof. B RICBOURG) fait figure de pionnier dans ce domaine ayant développé un nouveau concept de plaque spécifiquement adapté à ce type de fractures.
Ces cours seront reconduits annuellement selon un programme disponible sur le site de l’IBRA (www.ibra.ch) et permettront, à terme, de couvrir l’ensemble des voies d’abord en chirurgie maxillo-faciale.